Réconciliation et retour de Gbagbo et des exilés: Ouattara dit Non à Alpha Blondy

Par Ivoirebusiness - Réconciliation et retour de Gbagbo et des exilés. Ouattara dit Non à Alpha Blondy "Il faut privilégier la justice". "Je ne peux pas tout faire".

Alpha Blondy faisant allégeance à Alassane Ouattara en 2011 au lendemain de la crise postélectorale, avant de retourner aujourd'hui sa veste.

Par Ivoirebusiness - Retour de Gbagbo, retour des exilés, réconciliation nationale. Alassane Ouattara répond non à Alpha Blondy et lui dit Non.

Le chef de l’Etat ivoirien a répondu mardi 19 avril à la méga star Alpha Blondy, lequel dans un enregistrement vidéo lui demandait de poser un acte historique, en amnistiant tous les détenus de la crise post-electorale de 2011, et en œuvrant de tout son pouvoir pour faire rentrer les exilés au pays.
Alpha Blondy dans cette vidéo demande à Ouattara d’user de tout son poids pour obtenir les libérations de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé dont les procès sont en cours à la Cour Pénale Internationale (CPI).

Hier au palais présidentiel à l’occasion de la cérémonie de remise du rapport de la CONARIV en présence de Monseigneur Ahouana, président de ladite commission et des membres de son, il a tenu à répondre à l’artiste de reggae de renommée mondiale, avouant l’avoir cherché.
Alassane Ouattara s’est voulu ferme sur ces questions affirmant qu'« il faut allier le pardon à l’Etat de droit qui passe par la justice ». Une façon à peine voilée de lui opposer une fin de non recevoir et de lui dire qu'il ne pouvait rien y faire.

«Quand j’ai vu la vidéo faite par Alpha Blondy sur le net il y a quatre ou cinq jours, je l’ai cherché pendant le week-end. Et avant-hier soir, je l’ai eu. Il était à Paris. Je lui ai dit, mais jeune frère, vous savez, un Président de la République ne peut pas tout faire. Nous sommes dans un Etat de droit, dans une démocratie. On peut avoir le cœur lourd par rapport à certaines situations. Moi aussi j’ai connu Ben Soumahoro. Mais à l’occasion de sa mort, dire qu’il faut qu’on abandonne tous les procès, qu’on fasse rentrer tous les réfugiés. Je lui ai dit quand tu seras de retour je te recevrai pour t’expliquer les choses. D’ailleurs, il m’a dit qu’il est en tournée et qu’il revient le 27 de ce mois. Moi aussi j’ai dit que je vais à New York. J’ai convenu de le voir à la fin de ce mois ou au début du mois de mai pour lui expliquer,» s’est défendu le chef de l’Etat.

Selon Alassane Ouattara, il est important que ses concitoyens sachent qu’il faut respecter, renforcer l’état de droit.

«Bien sûr le pardon est dans notre culture africaine. Mais si nous voulons être un pays moderne il faut allier le pardon à l’Etat de droit. L’Etat de droit veut dire que les procès qui doivent avoir lieu doivent se tenir dans de plus brefs délais. Maintenant les décisions qui doivent suivre doivent tenir compte de ce que la justice ou les juges auront constaté, » a-t-il poursuivi.
Concernant le décès de Mamadou Ben Soumahoro alias Big Ben ou Waraba, le chef de l’Etat ivoirien s’est expliqué en ces termes :

«On a parlé du retour des réfugiés. J’ai été saisi quand j’étais à Paris du décès de mon frère Ben Soumahoro. Nous avons pris les dispositions pour que son corps puisse revenir en Côte d’Ivoire. Puisqu’il était exilé au Ghana. C’est le cas de tous ceux qui sont à l’extérieur, qui sont maintenant des exilés volontaires de rentrer au pays, » a-t-il rappelé.
Nous y reviendrons.

Eric Lassale