Procès Gbagbo/ la défense accuse Ouattara d'avoir pris le pouvoir avec l'aide de la France: "la France ne voulait pas d'une paix négociée"

Par IvoireBusiness - Procès Gbagbo: la défense accuse Ouattara d'avoir pris le pouvoir avec l'aide de la France ""la France ne voulait pas d'une paix négociée".

© Peter Dejong, POOL / AFP | L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo à l'ouverture de son procès à La Haye, le 28 janvier 2016.

Au troisième jour du procès de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, poursuivi devant la CPI pour crimes contre l'humanité, la défense a accusé son ex-rival Alassane Ouattara d'être parvenu à ses fins avec le soutien de Paris.

Au troisième jour du procès de Laurent Gbago devant la Cour pénale internationale (CPI), la défense sort les griffes. Après avoir plaidé non coupable à l’ouverture, l’avocat de l’ancien président ivoirien a accusé Alassane Ouattara, l’actuel président de la Côte d’Ivoire, de s’être emparé du pouvoir "par la force" et avec l'aide de la France.

"Alassane Ouattara et ses soutiens voulaient se saisir du pouvoir par la force et la bataille d'Abidjan est la mise en œuvre de cette stratégie", a déclaré Emmanuel Altit, avocat de Laurent Gbagbo, lors d'une audience publique à La Haye, où siège la CPI.
Rappelant que son client avait été arrêté en avril 2011 après des bombardements français, l'avocat a soutenu que "la France ne voulait pas d'une paix négociée" entre les deux rivaux de la présidentielle de fin 2010. Il a accusé Paris, l'ancienne puissance coloniale, d'avoir préparé "en sous-main" l'offensive ayant mené à la chute de l'ex-président, notamment en fournissant des armes aux forces pro-Ouattara, malgré un embargo décrété par l'ONU.
Un camp du bien et un camp du mal"

L'ex-président, 70 ans, et son co-accusé Charles Blé Goudé, 44 ans, ex-chef de milice, sont poursuivis pour leur rôle dans la crise. Les violences avaient fait plus de 3 000 morts en cinq mois dans les deux camps.
À l'ouverture du procès jeudi, la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, avait accusé M. Gbagbo de s'être accroché au pouvoir "par tous les moyens". Mais l'avocat de Laurent Gbagbo a accusé le bureau du procureur de faire une lecture "partielle" des événements ayant secoué la Côte d'Ivoire et de peindre "à grands traits un camp du bien et un camp du mal".

Selon la défense, c'est le camp Ouattara qui avait préparé la prise du pouvoir par la force, notamment via "une campagne de recrutement de mercenaires lancée début 2010 au Burkina Faso". Le dossier présenté par l'accusation "n'est que la reprise pure et simple, sous des habits juridiques, d'un narratif de nature politique", a soutenu Me Altit. "Peut-être veut-on faire oublier les crimes, dont les pillages et les viols, dont s'étaient rendus coupables dès décembre 2010 soldats et mercenaires pro-Ouattara?", s'est-il interrogé.

Laurent Gbagbo est le premier ex-chef d'État poursuivi par la CPI. Son procès pour crimes contre l'humanité, qui doit durer entre trois et quatre ans, est un vrai test pour la Cour, entrée en fonction en 2003.

Source: France24 Avec AFP

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