Procès Gbagbo – Blé Goudé: Le juge menace de continuer à huis-clos

Par IvoireJustice - Le juge du procès Gbagbo – Blé Goudé, menace de continuer à huis-clos.

Crédit photo : Bas Czerwinski/ANP.

Suite aux spéculations présentes sur Internet concernant l’identité du témoin P-441, le juge-président Cuno Tarfusser a évoqué, ce mardi, l’hypothèse d’« achever le procès » totalement « à huis-clos ».

Par Antoine Panaite

« La chambre est extrêmement préoccupée », explique le juge Cuno Tarfusser en audience publique, après une matinée d’audience à l’abri des regards. En effet, la première session de la journée fut sans doute entièrement consacrée aux hypothèses présentes sur Internet pour déterminer l’identité du témoin P-441.

Tarfusser fait alors une série de précisions : « Il n’y a pas de témoin à charge ou à décharge (…) Ils sont ici pour dire la vérité ». Il met également en garde les spéculateurs en rappelant que la divulgation de telles informations est interdite et que « le scénario du huis-clos (permanent, ndlr) deviendr(ait) une réalité si ces spéculations continu(aient) ».

Maguy le tocard serait le bourreau de l’imam de Port-Bouët 2

Éric Macdonald, le substitut de la procureure, reprend son interrogatoire : « Qu’est-il arrivé à vos papiers d’identité ? ». « Ils m’ont fait manger mon permis de conduire », explique P-441, répondant toujours depuis Abidjan via vidéoconférence. Il raconte aussi qu’après avoir vu ses papiers, ses agresseurs avaient souligné qu’il ne leur avait pas dit qu’il était dioula.

Concernant Maguy le tocard, le témoin affirme que le leader du groupe de miliciens avait, avant l’évènement du 25 février, organisé un meeting à Yopougon. Le témoin y était et Maguy le tocard s’y serait présenté comme « l’auteur de l’assassinat de l’imam de Port-Bouët 2 ». Il aurait aussi mis en garde l’ensemble des personnes présentes en rappelant qu’il s’était battu en Angola et à l’Ouest de la Côte d’Ivoire.

Le témoin évoquera aussi « l’enterrement de 34 corps » suite aux évènements du 25 février. Sur ces 34 personnes, toutes étaient « des hommes », explique le témoin avant d’ajouter qu’il y avait « environ 60 (autres) corps ailleurs ».

Début du contre-interrogatoire de P-441

Ces derniers détails marquent la fin de l’interrogatoire du bureau de la procureure. C’est au tour de l’équipe de Laurent Gbagbo d’interroger le témoin. Une fois de plus, les huis-clos se suivront les uns après les autres pour empêcher la divulgation de toute information pouvant révéler l’identité du témoin.

L’avocat britannique de Laurent Gbagbo, Peter O’Shea, pose alors plusieurs questions sur le début de la journée du 25 février : le témoin aurait entendu des chants le matin où l’expression « à chacun son Dioula » aurait été utilisée.

Peter O’Shea interroge aussi P-441 sur ses déclarations précédentes au bureau du procureur : « Vous n’avez pas dit que c’était une bataille rangée entre les jeunes du quartier Doukouré et les jeunes du quartier Yao Séhi ? ». « C’était tout le temps », répond le témoin. Et concernant les policiers, contrairement aux miliciens, « eux n’ont pas jeté des pierres ? » interroge O’Shea. « Oui, c’est ça », rétorque simplement P-441.

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