Présidentielle française/Jour J-41: François Hollande annonce la fin de la françafrique, des régimes corrompus et du pré-carré français

Le 12 mars 2012 par IVOIREBUSINESS – Virage toute, pavé dans la mare. La françafrique jetée aux poubelles de l’histoire et exit le pré-carré de la France en Afrique avec ses copains et ses coquins.

Le favori des sondages à l’élection présidentielle française a déclaré dans un entretien au mensuel Afrique magazine paru cette semaine, qu’il s'engageait, s’il est élu, à une «rénovation en profondeur des relations avec l'Afrique», en souhaitant «une France plus présente aux côtés des Etats démocratiques et francophones».
Pour François Hollande, il faut purement et simplement mettre fin à la françafrique et à ses miasmes, et faire la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance en Afrique.
Il en fait d’ailleurs l'assurance : «Je pense qu'une rénovation en profondeur des relations avec l'Afrique est possible. C'est mon engagement que de mettre en œuvre cette vision»
De même qu’il faudra selon lui mettre fin au soutien de la France à des régimes corrompus et portés à bout de bras contre la volonté des peuples africain, car il estime que «la relation entre la France et ses partenaires africains doit se faire entre égaux, sans rapports de subordination». Exit donc la «françafrique», exit donc la notion de «pré-carré».
Sur l’Afrique francophone, François Hollande confie: «Il est évident pour moi, que la France doit être plus présente aux côtés des Etats démocratiques et francophones d'Afrique qu'elle ne l'est aujourd'hui».
Sur l'intervention française en Côte d'ivoire, intervention qu'il a jugée «nécessaire», François Hollande estime qu'à l'avenir «de telles opérations doivent impliquer davantage l'Union africaine et (qu') il serait plus sage que les forces françaises soient pleinement intégrées à celle de l'ONU».

Au Sénégal, il a récemment ouvertement prôné l’alternance par le renouvellement de l’équipe dirigeante, à l’issue du second tour de la présidentielle, qu’il espère ouvert et transparent.
Pour le favori des sondages, les rapports avec l’Afrique doivent se faire dans le cadre d’un partenariat, sur la base de l’égalité, et non comme c’est le cas actuellement où Paris dicte sa conduite à des chefs d’Etat africains.
Dimanche au Cap 15 devant la presse étrangère, il a levé un coin de voile sur ce que sera la politique de la France en matière de défense s’il accède à l’Elysée.
Le député de Corrèze ainsi fait part de son intention, s'il est élu à l'Elysée en mai, de retirer la totalité des troupes françaises d'Afghanistan d'ici la fin de l'année.
L'ex-Premier secrétaire du PS a critiqué le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN, jugeant "malencontreuse" et "inopportune" cette décision du président Nicolas Sarkozy.
François Hollande ne prévoit pas de faire sortir la France de ce commandement intégré "mais nous aurons à reposer des conditions, à la fois de respect de notre indépendance et de participation à des décisions", estimait-il le 27 février sur TF1.
Mais qu’on soit bien clair : François Hollande, s’il accède à l’Elysée, défendra comme tous les autres présidents français, les intérêts vitaux et stratégiques de la France dans le monde, y compris en Afrique. L’intérêt pour les africains de son accession à la magistrature suprême, réside dans sa méthode qui pourra offrir beaucoup de passerelles aux peuples africains pour la réinstauration de régimes démocratiques, élus par eux-mêmes. Par exemple, François Hollande, à la différence de Nicolas Sarkozy, ne fera pas tirer sur les peuples africains par les forces françaises basées en Afrique, ou ne viendra pas au secours de régimes africains en difficulté en cas de soulèvement populaire. Et cela fera toute la différence.

Christian Vabé