Présidentielle/ "Affaire 100 millions de Fcfa offerts par Ouattara aux candidats: Les adversaires de Ouattara réagissent...

Par Imatin.net - Présidentielle / Affaire "100 millions offerts de financement offerts par Ouattara aux candidats à l'élection présidentielle". Les adversaires de Ouattara réagissent...

Kablan Brou, Konan Banny, et KKB. Image d'archives.

Toute la Côte d'Ivoire le sait ! le Chef de l'Etat a octroyé 100 millions à chaque candidat pour le financement de sa campagne. Devant ce geste, certains candidats ont décidé de réagir. Ainsi nous vous proposons leurs réactions.

Toute la Côte d'Ivoire le sait ! le Chef de l'Etat a octroyé 100 millions à chaque candidat pour le financement de sa campagne. Devant ce geste, certains candidats ont décidé de réagir. Ainsi nous vous proposons leurs réactions.

Selon Mamadou Koulibaly, "Ouattara, candidat, pioche dans les caisses de l'Etat, pour verser une subvention exceptionnelle à chacun de ses adversaires sans leur dire le montant total qui était prévu au budget comme la loi l'exige. Un candidat qui, la caisse en main, appelle les autres candidats, ses adversaires, pour leur donner de l'argent en leur expliquant que c'est leur part conformément à une ligne inscrite dans la loi des finances et dont il est le seul à connaître le montant", a affirmé le Président de LIDER avant de poursuivre. "Nous attendons donc de l'Etat de Côte d'Ivoire, et non de Ouattara, qu'il mette à notre disposition des fonds qui sont en adéquation avec ceux dont dispose le candidat Ouattara (...). Nous réclamons exactement les mêmes sommes et moyens qu'il s'est lui-même octroyés. Nous irons chercher ces fonds comme une avance pour le financement de la pré-campagne en attendant l'application pleine et entière de la loi".

Cette même analyse est partagée par le Directeur National de Campagne du Premier ministre Charles Konan Banny. Selon Dion Simplice Yodé, "Il ne s’agit pas de donner 100 millions de francs Cfa à un candidat pour faire croire que tout va bien. Les dispositions légales prévoient le financement des partis et des candidats. Et quand c’est fait, il faut que ce soit fait dans des conditions apaisées, dans un cadre de concertation. Mais lorsque le chef de l’Etat se lève à quelques jours d’une élection présidentielle, dans une posture d’aumônier, donnant l’impression qu’il distribue de l’aumône à des gens qui en ont besoin en se mettant dans une position de supériorité par rapport aux autres, ce n’est pas bon, ce n’est pas juste". Poursuivant, le professeur Dion affirme que c'est la raison pour laquelle "nous dénonçons les actes politiciens qui accompagnent ce que la loi prévoit. Mon candidat est pour le respect de la loi, mais en même temps, mon candidat est pour qu’on ait de la considération pour les autres. Poser un acte avec considération, ce n’est pas la même chose que poser un acte avec désinvolture".

Kouadio Konan Bertin, également membre de la Coalition Nationale pour le Changement, dénonce quant à lui la manipulation qui s'est faite derrière ce geste. « Il nous a été effectivement signifié que le président de la République a un financement exceptionnel des candidats. C'est-à-dire que c’est le Ouattara magnanime qui donne 100 millions de francs Cfa à ses adversaires. Ce n’est donc pas l’application de la loi ivoirienne. Si c’était l’application de la loi ivoirienne, je me demande sur quelle base il s’octroie, lui, près de 500 millions de francs Cfa par jour pour donner 100 millions de francs Cfa aux autres candidats. C’est pour toutes ces raisons que nous demandons le dialogue, pour que les règles du jeu soient connues de tous ».
Kramo Kouassi,Dnc Essy Amara, se dit être dubitatif même si un tel geste est à saluer. « Le financement sur fonds public de la campagne des candidats à l'élection du président de la République sur fonds public participe au renforcement de la démocratie en ce qu'elle offre la possibilité à celles et ceux qui aspirent aux plus hautes charges de l'Etat, de s'affranchir de liens financiers embarrassants pour assurer les besoins de la campagne électorale. C'est à saluer dès lors que ce financement se déroule dans le cadre fixé par la loi. Ce qui n'est pas le cas en ce qui nous concerne. Ce financement a été décidé dans une opacité totale. Je suis député à l'Assemblée nationale. Je n'ai pas vu inscrite au budget 2015 de l'Etat une prévision de cette nature. Par ailleurs, aucun cadre n'est prévu pour rendre compte de l'utilisation de ces fonds par les bénéficiaires. On peut aussi douter de l'efficacité de cette aumône. Car qu'est-ce que cent millions de francs Cfa dans la mer de diligences liées à l'élection présidentielle ? Au total, cette mesure à l'emporte-pièce ne sert pas la cause de la bonne gouvernance et donc, le député que je suis ne saurait l'applaudir ».

Contrairement à tous ces avis sceptiques des candidats et de leur DNC, la candidate indépendante Kouangoua Jacqueline Claire n'a pas manqué d'exprimer sa joie en remerciant l'Etat de Côte d'Ivoire pour ce financement. « Je remercie Dieu et l’Etat de Côte d’Ivoire qui a bien voulu mettre cette somme à notre disposition. Nous sommes des candidats indépendants et il n’est pas facile de couvrir tout le pays. C’est un signe de démocratie. Je souhaite qu’il fasse mieux. Nous devons couvrir toute la Côte d’Ivoire pour montrer que la démocratie est de retour »

Marcel Gossio, directeur national de campagne (Dnc) d'Affi N'guessan, candidat du FPI, affirme par ailleurs que «ceux qui parlent de don du président de la République manifestent de la mauvaise foi. c’est malsain de dire cela parce que ce n’est pas un cadeau du président de la République. Le président lui-même ne peut pas dire que c’est un cadeau qu’il a fait aux candidats. Cela est fait conformément aux lois de notre pays. C’est la loi de septembre 2004 et la décision présidentielle du 15 juillet 2015 qui autorisent cela. Donc ceux qui parlent de cadeau le font à dessein pour créer la confusion dans l’esprit des Ivoiriens. Cela fait du bruit parce qu’on est à la veille d’une élection présidentielle, sinon ce n’est pas de l’argent qu’on donne à des gens qui tendent la main ou qui vont à la soupe populaire, pas du tout".

Source: Imatin.net