Politique : La Mission du FPI croise le fer aujourd’hui à Accra

Par Diaspo TV - La Mission du FPI croise le fer aujourd’hui à Accra.

Après avoir posé leurs valises et rencontré quelques cadres du FPI à Accra le dimanche et lundi dernier, la mission du Front populaire ivoirien conduite par le Ministre Amani Nguessan Michel et composée de Dano Djédjé et Gnahoré Oupoh a pris la route pour Lomé ce mardi 21 janvier à la rencontre des Ivoiriens exilés. Le Togo faisant frontière avec le Bénin, ceux exilés à Cotonou ont dû regagner Lomé dans le cadre des discussions sur leur retour en Côte d’Ivoire. La mission revient à Accra ce mercredi 22 janvier pour la suite des discussions avec le gros du contingent des exilés. Au programme : Une rencontre avec la Coalition des Patriotes Ivoiriens en Exil (CO.P.I.E), dirigée par Damana Adia Pickass.

Le plus dur commence pour Michel Amani Nguessan aujourd’hui

Comme nous l’écrivions dans nos précédentes publications, cette énième mission du FPI en terre des exilés ne sera pas la moins aisée. Même si elle fait suite à quelques retour de cadres du parti à l’instar de l’ex DG du Port d’Abidjan, Marcel Gossio et autres mais aussi au refus du pouvoir d’Abidjan de transférer le ministre Charles Blé Goudé à la Haye et enfin à la décision de ramener quelques militaires pro-Gbagbo en prison à Abidjan. Bref.
Pascal Affi Nguessan lui-même le sait. Et ce n’est pas Miaka Ouretto qui nous dira le contraire. Lui qui a géré des mains de maître la direction intérimaire du parti sans pouvoir convaincre les indéboulonnables exilés d’Accra.
Pour nous rendre compte de la tournure des débats du jour avec la CO.P.I.E, relisons les bonnes feuilles des derniers messages du président Damana Adia Pickass. Rien n’est gagné d’avance, semble-t-il promettre :

« Nous devons y croire de toute notre âme et de toutes nos forces.
2014 est incontestablement l’année de la clarification politique en Cote d’ivoire.
2014 précède et annonce 2015, année en principe électorale en Cote d’ivoire. Pour qu’il y ait 2015, il faut que cette année 2014 voit la libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires dont le président Laurent GBAGBO, le désarmement total des mercenaires FRCI, des dozos et de tous ceux qui n’ont pas le droit de porter une arme en Cote d’ivoire ,le retour « sécurisé » des exilés politiques, la mise en place de la nouvelle CEI qui va conduire à des élections apaisées ,justes et transparentes gage de la paix civile dans notre pays.

2014, vous le concevez avec moi ne sera pas de tout repos. Tant les défis à relever sont imminents et importants. C’est pourquoi je formule pour chaque révolutionnaire ivoirien des vœux de santé solide, une lucidité dans l’analyse comme dans la démarche politique.

Que Dieu, tout au long de toute cette année nous accorde donc une santé de fer à toute épreuve afin que nous soyons toujours débout au rendez-vous de notre devoirs, dans la dignité, l’abnégation et avec une détermination toujours croissante. Nous devons être à la hauteur de ce que la Cote D’ivoire attend de nous. Individuellement et collectivement.

J'Y CROIS DUR COMME L'ACIER. BONNE ET HEUREUSE ANNÉE, FRATERNELLEMENT ET SINCÈREMENT » C’était le vœu de nouvel an du président Damana Adia Pickass, publié sur sa page facebook le 1er janvier 2014.
Mais si celui qui reste aujourd’hui le seul leader de la galaxie patriotique proche du régime du président Laurent Gbagbo, le mieux et le plus écouté en exil, semble nuancer ses propos pour rester dans le classique des vœux de nouvel an sans pourtant trahir sa pensée, celle-ci fut bien claire quelques jours avant le nouvel an.
« 20 décembre 2013 : URGENT! URGENT!! URGENT !!!
La Coalition des Patriotes Ivoiriens en Exil (CO.P.I.E), dirigée par Damana Adia Pickass, a appris avec étonnement ce jeudi 19 décembre 2013, à travers les médias, la conclusion d'un accord entre le gouvernement ouattara et une délégation du Front Populaire Ivoirien (FPI), composée de Amani N'Guessan Michel, Miaka Ouréto et de Sery Gouagnon sur le retour des exilés.
Suite à cette information, de nombreux exilés ne cessent de nous joindre pour exprimer leurs inquiétudes et mécontentements.
La CO.P.I.E invite les exilés et les Ivoiriens au calme et à la sérénité.
Dans les heures qui suivent, la CO.P.I.E donnera de façon claire et nette, sa position sur ce prétendu accord.
POUR LE BUREAU-P/O Le Secrétaire Général ».

Souffrez que nous ne commentions pas ce qui précède. Tellement les propos sont clairs dans notre esprit.
La seule interrogation reste la suite de cette mission qui a démarré depuis le dimanche 19 janvier et qui a pour objectif de convaincre les exilés pro-Gbagbo à retourner au pays.
Et comme les deux approches du président de la COPIE ne suffisaient pas, c’est l’un de ses lieutenants dont nous taisons le nom qui est monté au créneau hier. Voilà ce qu’il pense de cette mission du FPI à Accra et ce que la jeunesse patriotique compte cracher comme vérité au visage du Ministre Amani Nguessan et ses amis, fussent-ils envoyés par Pascal Affi Nguessan, le mentor de Damana Adia Pickass :

« Nous vivons ici grâce aux dons de bonne volontés et d’amis au pays et à l’extérieur ». Allusion faite à leur condition de vie. Pour ce qui est de leur retour véritable, notre interlocuteur estime que cela ne doit pas se faire en dehors d’un règlement global des problèmes : « Les réfugiés, c’est notre responsabilité morale. Nous avons un destin commun. Nous ne les abandonnerons jamais (…) Aussi, le président Laurent Gbagbo avait en son temps pris une loi d’amnistie. Il avait réinséré tous les combattants avec rappel de leurs soldes…Il y a des questions qu’on peut résoudre dans l’immédiat : la libération des prisonniers, des maisons, le dégel des comptes…Gbagbo l’a fait pour eux, Ouattara peut à son tour le faire pour nous. Pour ce qui est de la réinsertion des combattants pro-Gbagbo ou soldats FDS, cela peut se faire effectivement dans le cadre d’un processus de financement qui peut se poursuivre dans le temps. Mais pour cela aussi, il faut une décision politique claire dans ce sens. »
Enfin, pour ce membre de la COPIE « il faut quitter dans la politique des petits morceaux où on libère 2 personnes pour en emprisonner 5 ». Le ton étant donné. Reste à voir la capacité de la nouvelle direction du FPI à faire plier tout le monde. Damana Pickass prendra-t-il cet autre risque de fouler le sol ivoirien avant que le FPI ne reprenne le pouvoir ou encore avant que Laurent Gbagbo ne soit libéré ? Qui vivra verra.

Philippe Kouhon/ Diaspo tv
Mail : pkouhon@gmail.com
Tél : 0647736264