POESIE: LA FORCE DE LA PAROLE

LE 29 OCTOBRE 2012 PAR CORRESPONDANCE PARTICULIÈRE - Le
Canon
Est la force

Du sauvage, du tyran
Avec tes chars, brime-moi
Avec tes canons, explose-moi
Avec tes soldats, emprisonne-moi
Avec tes complices, prends-moi mes biens
Avec tes complices encore, arrache-moi mes enfants
Avec tes complices toujours, éventre mes femmes et mes filles
Avec tes sales complices aux têtes vides, de mon sang abreuve-toi
Avec tes complices, oui avec eux, aux enchères, vends ma terre natale

Sylvain de Bogou (Journaliste et Écrivain).

LE 29 OCTOBRE 2012 PAR CORRESPONDANCE PARTICULIÈRE - Le
Canon
Est la force

Du sauvage, du tyran
Avec tes chars, brime-moi
Avec tes canons, explose-moi
Avec tes soldats, emprisonne-moi
Avec tes complices, prends-moi mes biens
Avec tes complices encore, arrache-moi mes enfants
Avec tes complices toujours, éventre mes femmes et mes filles
Avec tes sales complices aux têtes vides, de mon sang abreuve-toi
Avec tes complices, oui avec eux, aux enchères, vends ma terre natale

Mais, n’oublie pas que mon silence n’est pas un silence
N’oublie pas que mon silence n’est pas un signe de démission
N’oublie surtout pas que mes yeux clos sont le signe d’une faiblesse
N’oublie pas encore que mes sanglots sont le signe de la perte de la guerre
N’oublie surtout pas que mon silence et mon soupir sont signes de ta reconnaissance
Comme chef de mon Eburnie dont les fantômes des enfants sans sépultures maronnent

Tes complices
Tes nombreux et couards complices
Avec tes complices aux pieds séchés par la savane
D’où ils viennent nuit et jour ; heure après heure pour tuer
Les miens dans nos villes, villages, sur nos routes, dans nos forêts
Tes complices à eux des millions promis, mais jamais reçus et qui
Donc sur les miens se vengent pour assouvir leur colère contre toi à travers
L’Eburnie, les innocents, des peuples très hospitaliers, très ouverts, trop naïfs aussi

Tes machines
Devant tes machines à tuer
J’ai la parole pour te dérouter
J’ai mon cerveau pour te bouder hors du champ
Avec la parole faite force, tu seras déboulonné sous peu
De la guerre que tes complices et toi imposez à ma terre
Souviens-toi de Louis, c’est la force de la parole qui l’a buté
Souviens-toi du Tzar Nicolas, le dernier de la Russie qui brimait le peuple
Il a subit la force de la parole devenu mot d’ordre utilisé par des milliers de patriotes
Souviens-toi, si tu en as la capacité, oui souviens-toi des hommes et des femmes dont
La force de la parole a repoussé feu et bâillonnettes contre eux dressés par les armées
Si tu as un peu de culture, révise les écrits de Doza, de La Boétie, Voltaire, de Zadi, de Gnahoulé Oupoh, de Bakounine, de Marx, de Montesquieu, de Jean de La Fontaine

Assassin,
Je te battrai demain, assassin
Sur l’autel des condamnés à la torture lente
Tu seras conduit avec les cris des enfants et des femmes
Que tu continues, encore et toujours d’abuser dans tes prisons
Je te clouerai le bec sur la terre d’Eburnie que tu as violée de milles manières
Tu seras conduit dans les méandres étouffants de la terre au moment où tu t’y
Attends le moins et le tout pour libérer l’Eburnie de ta tyrannie instaurée depuis
D’exemple tu serviras à tes complices et à leurs descendances qui applaudissent Devant le malheur des miens qui gémissent dans nos bois, dans des puits et forêts

Les mangeurs,
Les mangeurs, très nombreux
Qui rejoignent ton camp après certains détours
Ou par le truchement de certains échafauds montés
De pièces de sables, de mensonges et de fallacieuses excuses
Seront exécutés sur la place publique et personne pour eux ne pleurera
Tranchée sera la gorge de ces filles et fils indignes qui pour manger, la mère
Leur mère patrie ils vendent ; leurs frères et sœurs, ils trahissent; leurs parents
Ils dénoncent à tes complices, à tes parents venus des déserts voisins à l’Eburnie

Oui, oui, oui et oui
Avec la force de la parole, dérouté tu seras
Devant la force de ma parole, fuiront tes soldats
Avec la force de la parole, l’Eburnie épurera de ses rangs
Tous ceux, pour manger, tes camps rejoignent sans vergogne
Ô ! Oui, ils périront ces mange-mil qui te suivent comme des mouches
Ces mange-mil qui intègrent tes organisations-bidons à travers le monde
Si ce n’est pas eux, ce seront leurs descendances auxquelles ils ne pensent
Pas dans leurs choix nauséabonds, repoussants donnant place à des meurtrissures
A des trahissons impardonnables, incicatrisables par notre histoire commune qui,
Chaque jour, devant nous et avec nous, lentement, mais sûrement, en place se met

Oppression
Totale oppression
Et toi, opprimé par le sans-nom
Toi incinéré par les pieds-nus du sans-nom
Toi qui perds tout sous la tyrannie du sans-nom
Toi, humilié par le sans-nom ou encore le sans-origine
Toi qui, pour ta liberté es trahi par les agents du sans-nom
Toi qui croyais aveuglement en ces traîtres qui courent toutes nos rues
Ces traitres chaque jour, avec nous discutaient d’une Eburnie meilleure
Digne tu resteras, confient tu demeureras, tête haute tu marcheras et droit
Le soleil tu fixeras, car la force de la parole a déjà nettoyé les chemins pour toi
Et, liberté, libre, indépendant, tu crieras dans peu de temps sous les lampadaires
De ton Eburnie restituée, refaite, rebaptisée, où jamais les sans-noms ne viendront
Ta quiétude nuire; où plus jamais ne seront pardonnés les traîtres vivant pour le ventre
Uniquement, sans rien d’autre, sans penser à demain, sans penser à leur descendance.

UNE CONTRIBUTION DE SYLVAIN DE BOGOU