Pascal Affi N’guessan à Port-Bouët : "Nous allons chasser démocratiquement Ouattara du pouvoir"

Par Correspondance particulière - Pascal Affi N’guessan à Port-Bouët "Nous allons chasser démocratiquement Ouattara du pouvoir".

Samedi 15 février 2014, Pascal Affi N’guessan, président du FPI a tenu un meeting dans la commune de Port-Bouët, dans le cadre de sa tournée à Abidjan. Ce meeting qui a eu lieu à la place Laurent Gbagbo a enregistré la présence du ministre Etien Amoikon, du vice président du parti Alphonse Douaty, des députés Kra Kouakou et Veh Emile, des ministres Danon Djedje et Amani Michel, de Lorougnon Odette, de Monsieur Sokouri Bohui et de l’OFFPI (organisation des femmes du front populaire ivoirien).

Le fédéral de Port-Bouët , qui a donné les mots de bienvenue à la délégation du FPI, n’a pas manqué de dire « yako » au président du AFFI et à tous ses collaborateurs qui viennent d’être libérés. Tout comme eux, certains militants du FPI de Port-Bouët ont été ou sont toujours en prison à –t-il souligné. D'autres sont en exil ou séquestrés. C’est pourquoi, il salue le retour d’exil du camarade Gossio Marcel, ex DG du Port d’Abidjan, présent à ce meeting.
Malgré tout, le parti tient bon à Port-Bouët et cela se constate par la mobilisation de ce jour, a-t-il conclu.
À sa suite, le président du FPI, Pascal AFFI N'guessan, a salué la présence de tous et surtout la forte mobilisation de Port-Bouet. « Nous ne doutons point de votre mobilisation, car si nous sommes dehors, c’est parce que vous avez été mobilisés dehors. Grâce à votre mobilisation, les choses changent et vous le voyez, car Dieu ne nous a pas quitté », a-t-il dit avant de faire savoir que « la liberté gagne toujours, et le FPI ne sera jamais anéanti, parce que ce parti est un esprit, un idéal, et un idéal est indéboulonnable. La restauration des choses est en train de se faire, car en 2010 nous étions sur cette place avec Gossio Marcel. Aujourd’hui encore en 2014, nous y sommes ensemble. C’est la preuve que les choses se restaurent petit à petit. Aux populations de Port-Bouët et à toute la Côte d’Ivoire, nous vous demandons pardon. Il faut que ce pays connaisse la paix et à chaque fois que le peuple sera éprouvé, nous serons là pour le soutenir. C’est pourquoi, nous sommes à Port-Bouët. Nous sommes ici pour évacuer la peur. Les gens n’ont pas le droit de critiquer le régime. Il n’y a donc pas de liberté d’opinion dans ce pays alors que le peuple doit parler, critiquer. Et celui qui veut le développement du pays doit accepter cela ».

À l’endroit des forces armées, il a dit sa reconnaissance et surtout rassuré qu’elles ne seront plus remplacées par des forces non républicaines. "Elles ne connaîtront plus les frustrations", a-t-il mentionné.

Au pouvoir en place, Affi rappelle qu’il y a un temps pour la guerre et un temps pour la Paix.

« La force des armes et la justice n’a pas réussi à nous anéantir. Il reste alors la négociation. Cela veut dire que nous avons gagné. C’est pourquoi nous parlons de réconciliation . Surtout que cette réconciliation est la base du développement durable. Il nous faut alors le dialogue. Mais il ne faut pas aller au dialogue quand tu es faible. Il faut être fort pour aller au dialogue. C’est donc parce que le FPI est fort qu’il a été appelé à la table du dialogue. C’est parce que le FPI est fort que je suis dehors. Aujourd’hui, la France, les USA et l’ONUCI m’appelle pour dialoguer alors que cela n’était pas possible le 11 avril. C’est avec ce même dialogue que nous allons libérer Laurent Gbagbo. Car Gbagbo n’est pas comptable de tous ces crimes. Mais soyez rassurés, le problème Gbagbo n’est plus une affaire de justice. La clé de sa libération est entre nos mains. Ils veulent qu’on les rassure que sa sortie sera un élément catalyseur de la paix et de la réconciliation. Ce qui est sûr, quand Gbagbo viendra, la paix sera là. C’est son absence qui est un problème. Mais tous, nous devons rassurer ceux qui s’inquiètent. Ceux qui ont envoyé Gbagbo là bas doivent aussi parler à la CPI. C'est-à-dire Ouattara, son gouvernement, le RDR et le PDCI. Ensemble, montrons que son retour est un gage de paix. Pour la réconciliation, il faut faire des gestes. C’est vrai que certains ont été faits mais il reste beaucoup. Il faut ouvrir toutes les portes des prisons pour libérer tous nos camarades, parmi lesquels Simone Gbagbo et Blé Goudé qui sont toujours détenus. La réconciliation étant faite, nous allons chasser démocratiquement Ouattara du pouvoir et reconquérir le pouvoir d’État. Nous allons confronter les idées et le mettre hors du palais. Mais qu’il soit serein, nous ne le mettrons jamais en prison. On va régler les problèmes entre nous. C’est ce que j’ai appelé les États généraux de la république. On touche tous les points et sujets qui sont à la base des conflits notamment dans la constitution et dans le code électorale et nous nous accordons là dessus. Voilà donc les objectifs de notre visite à Port-Bouët soyez prêt et mobilisé pour la reconquête de pouvoir » a-t-il dit pour conclure à 12h 40 le meeting qui avait commencé à 10h 20.

Une correspondance particulière de Marius BLY