NOUVEL AN 2013: VŒUX DU NOUVEL AN DU PRESIDENT KOUADIO KONAN SIMEON

Le 11 janvier 2013 par IVOIREBUSINESS - Avec les compliments et les voeux les plus chaleureux de KKS.

Quel est votre regard sur cette année qui s’achève ?

KKS : Une fois encore, les fruits n’ont pas honoré la promesse des fleurs. 2012 n’aura pas été l’année de rupture promise. Les ivoiriens n’ont pu faire le deuil de ce qui constitue depuis longtemps leur lot quotidien. La vie chère s’est érigée en véritable ennemie du quotidien pendant que l’insécurité, le chômage (18-20%) et la pauvreté (+50%) se sont accrus. Sur le plan politique, l’atmosphère est restée des plus délétères et la suspicion n’a jamais été aussi élevée. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les conditions de vie de l’ivoirien ne se sont pas vraiment améliorées comme en témoignent l’indice de développement humain qui classe notre pays au nombre des tout derniers de la planète.
Les autorités affirment tout le contraire de ce que vous avancez ?

KKS : C’est le droit des Autorités de tirer satisfaction de leur bilan, c’est aussi le droit du citoyen que je suis d’exprimer sa différence. Vous qui êtes un grand journaliste d’investigation, vous pouvez peut être arbitrer en soumettant la question aux ivoiriens.
Le gouvernement annonce pourtant un taux de croissance de plus de 8,5¨%, un des meilleurs au monde ?

KKS : Je ne suis pas un économiste et je ne sais pas ce que représente ce taux pour ma tente au village et pour les millions de ménages qui luttent au jour le jour pour s’assurer le seul repas quotidien. Cela dit, je salue les efforts indéniables déployés par le gouvernement que j’encourage à faire d’avantage. 2012 aura révélé une grande débauche d’énergie des autorités et notamment du Chef de l’Etat qui n’aura ménagé aucun effort pour parcourir le monde à la recherche de moyens. L’atteinte du point d’achèvement du fameux programme PPTE, objet de toutes nos prières parce que présenté comme la fin de nos problèmes est maintenant une réalité depuis plus de six mois. Sur le plan institutionnel, des réformes et des lois ont été prises quelques fois même au mépris de nos valeurs morales et spirituelles pour satisfaire aux desideratas des bailleurs de fonds. Manifestement, beaucoup aura été fait pour une relance de l’économie et une croissance rapide. Reste à honorer la première condition, la réconciliation nationale.
Voulez vous dire que l’on n’a pas assez fait pour la réconciliation ?

KKS : Je ne veux pas porter de jugement mais je fais le constat que les ivoiriens restent très divisés, que les rancœurs et rancunes restent vivent et tenaces et que la cohésion sociale et l’unité nationale nécessaires à l’action collective sont loin d’être une réalité. Toutes choses qui ne peuvent que décourager l’investissement privé. Sinon comment expliquer que malgré tant d’efforts, de sacrifices et d’assurances données, les bailleurs de fonds montrent encore tant de réticences et continuent de se murer dans cette fâcheuse tendance aux reports interminables des investissements, se contentant de simple promesses sans jamais dépasser le cap de la première pierre pour les plus concrets ? Il ne faut pas être un grand sachant pour se rendre compte que la faute incombe bien au risque de déstabilisation rendu très élevé par les tentatives de déstabilisation tout le long de l’année écoulée. Certes il n’y a pas de croissance sans investissements mais il n’y a pas d’investissements sans stabilité donc sans paix et il n’y a pas de paix donc de stabilité dans le contexte d’un pays ayant connu la guerre, sans une réconciliation vraie.
Mais à qui la faute ?

KKS : Voilà une question intéressant. A qui la faute ? A ceux qui n’ont pu réconcilier ou à ceux qui sont dans la subversion ? Certainement au deux mais Peut-on raisonnablement imputer aux gouvernants la responsabilité de cette situation, eux dont on savait très bien au départ que la position de protagonistes ne pouvait en faire des réconciliateurs ? Faut-il incriminer ici un manque de volonté politique ou plutôt, une incapacité congénitale due à une incompatibilité des positions et des rôles ? Voilà des questions qui appellent de notre part une réflexion murie car dans leurs réponses justes se trouve enfermée la clef de la solution à nos problèmes. En tout état de cause, nous devons tous comprendre que pour la renaissance de la Côte d’Ivoire, la réconciliation n’est pas optionnelle, elle est impérative. Pour parler avec un peu d’image, La réconciliation est pour la Côte d’Ivoire ce qu’est le nettoyage pour le cultivateur. Imaginez un planteur qui, trop pressé de célébrer ces premières récoltes va dissimiler les semences de cacao dans la forêt dense sans prendre le temps de débroussailler, de nettoyer et de procéder à la préparation des terres. Un tel planteur, quelque soit son dévouement et son expertise en entretien de plants, ne pourra que constater au bout du compte la nullité de ces efforts. La réconciliation est la clef de la solution et toute solution qui l’exclue ou qui ne lui réserve pas la place qui est la sienne ne peut être la solution aux problèmes de la Côte d’Ivoire. Mais encore faudrait-il le comprendre enfin, la réconciliation comme je n’ai jamais cessé de le répéter, a des exigences. Elle exige de la sincérité, de la justice, de l’impartialité et de la neutralité. Nul ne peut être à la fois protagoniste et réconciliateur. Ce sont là des conditions minimales sans les quelles la réconciliation ne peut qu’être un leurre avec les conséquences que nous vivons.
Avez-vous un message à l’endroit des ivoiriens ?
Au seuil de cette nouvelle année, j’ai voulu profiter de l’occasion que m’offre cette interview pour rappeler l’impératif de la réconciliation dans le processus de restauration de notre pays. En évoquant les conditions de vie difficiles des ivoiriens, j’ai voulu montrer combien la réconciliation concerne chacun de nous, en ce qu’elle conditionne notre bien être et notre devenir. Par-dessus tout, j’ai voulu rappeler que la réconciliation n’est pas seulement une exigence de contexte mais aussi et surtout, une condition spirituelle de bénédiction divine. La réconciliation, c’est l’amour du prochain, c’est le pardon des offenses, c’est la tolérance, c’est le rejet de la haine. Là où ces choses ont manqué, on n’a pu qu’expérimenter les troubles, les souffrances et la désolation. En revanche, là où ces choses existent en abondance, il y a la paix, le bonheur, la joie et la prospérité. Voilà ce qui est le plan de Dieu pour la Côte d’Ivoire. Du haut de Son TRONE Royal, IL nous observe et attend que nous disposions nos cœurs à la satisfaction de cette condition pour faire son entrée dans cette Nation sur laquelle il veut maintenant établir son règne. Alors, nous pourrons expérimenter sa lumière et sa gloire sur la Côte d’Ivoire et une année de grâces pour le peuple. Voilà la Côte d’Ivoire de la promesse, voilà la nouvelle Côte d’Ivoire de ma vision que je vous souhaite dès cette année 2013. A vous chers sympathisants et compagnons dans la foi, demeurez dans la sanctification et la prière car la prophétie marche vers son terme et elle ne mentira pas.
Bonne et heureuse année et que Dieu bénisse son peuple !

KONAN KOUADIO SIMEON,

Président du mouvement Initiatives Pour la Paix,

Candidat indépendant à la présidentielle 2010.