Malaisie: Deux jours après sa disparition, le Boeing malaisien est toujours introuvable

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | Des débris pouvant appartenir au Boeing disparu retrouvés au large du Vietnam.

PHOTO : Près de deux jours après la perte de contact avec un Boeing de la compagnie aérienne Malaysia Airlines, vendredi au large des côtes vietnamiennes, les recherches se poursuivent pour retrouver les traces de l'avion. | AFP/MOHD RASFAN.

Près de deux jours après la perte de contact avec un Boeing de la compagnie aérienne Malaysia Airlines, vendredi 7 mars au large des côtes vietnamiennes, les recherches se poursuivent pour retrouver les traces de l'avion.
De possibles débris du Boeing 777 ont été aperçus au large du Vietnam, dans la même zone que les traînées de carburant repérées samedi, a déclaré dimanche soir un haut responsable vietnamien. « Un avion vietnamien dit avoir découvert deux objets brisés, semblant appartenir à un avion » au large de l'île de Tho Chu, a dit ce responsable à l'AFP, sous couvert de l'anonymat. La nuit étant tombée, aucun repêchage n'était envisageable dimanche soir.
Les enquêteurs qui travaillent sur la disparition du Boeing évoquent la possibilité d'une désintégration en vol de l'appareil. « Le fait que nous soyons toujours incapables de trouver des débris semble indiquer que l'appareil s'est probablement désintégré à environ 35 000 pieds » (10 600 mètres), son altitude de croisière, a indiqué à Reuters une source proche de l'enquête à Kuala Lumpur.
La marine malaisienne avait fait savoir, dans un premier temps, que la zone de recherches avait été élargie à la côte occidentale de la Malaisie, car l'avion pourrait avoir dévié de son plan de vol en direction de Pékin et avoir fait demi-tour. « Ce que nous avons fait, c'est examiner les enregistrements du radar qui sont à notre disposition et nous avons réalisé qu'il y avait une possibilité que l'appareil ait effectué un demi-tour », a déclaré Rodzali Daud, chef de l'armée de l'air malaisienne, au cours d'une conférence de presse.
PISTE TERRORISTE ÉTUDIÉE
L'hypothèse terroriste est actuellement à l'étude, a indiqué le ministre des transports malaisien, Hishammuddin Hussein. Une enquête a été ouverte par les autorités malaisiennes sur quatre personnes suspectes à bord du vol MH370, dont au moins deux ont utilisé des passeports européens volés pour embarquer, faisant craindre un attentat. « Parallèlement, nos services de renseignement ont été mobilisés, et bien sûr les agences de contre-terrorisme (...) de tous les pays concernés ont été informées », a-t-il déclaré.
Le passeport d'un citoyen chinois fait aussi l'objet d'interrogations. Selon l'agence de presse officielle Chine nouvelle, le numéro de son passeport figurait dans la liste des passagers du vol, alors qu'il n'était pas à bord de l'avion. Aucun départ à l'étranger le concernant n'a été enregistré par les autorités, et le propriétaire assure que son passeport n'a jamais été perdu ou volé. Enfin, son nom ne correspond pas à celui du passager communiqué par Malaysia Airlines, associé dans la liste de la compagnie à ce numéro de passeport, a insisté l'agence.
Contrairement à ce qui avait été un temps annoncé, la police fédérale américaine (FBI) n'a pas envoyé d'agents à Kuala Lumpur. Samedi, des représentants de différentes agences des Etats-Unis, dont la National Transportation Safety Board (NTSB) et la Federal Aviation Administration (FAA), ainsi que de Boeing, sont toutefois partis pour la Malaisie, où ils doivent arriver lundi.
Le BEA français (Bureau d'enquête et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile) a notamment proposé à la Malaisie et au Vietnam d'aider aux recherches du Boeing, tandis qu'Interpol, l'organisation internationale de coopération policière, a fait savoir qu'elle enquêtait sur les passeports potentiellement suspects.
AUCUN SIGNAL DE DÉTRESSE
L'appareil a décollé samedi de la capitale malaisienne, Kuala Lumpur, avec 227 passagers et douze membres d'équipage. Le contact a été perdu avec les contrôleurs aériens au large de la côte orientale du pays et les recherches se concentrent entre la Malaisie et le Vietnam. L'avion n'a donné aucun signal de détresse.
L'absence de tout contact radio « suggère que quelque chose de très soudain et de très violent s'est passé », a avancé un spécialiste américain des accidents d'avion, William Waldock, cité dimanche dans le quotidien anglophone thaïlandais Bangkok Post.
L'extrémité d'une aile du Boeing 777-200 avait été endommagée en 2012, dans une collision au sol avec un autre avion à l'aéroport Pudong de Shanghaï, mais avait été dûment réparée et était apte au vol, a assuré dimanche Malaysia Airlines.
TÂCHES D'HUILE REPÉRÉES
Samedi soir, dix-huit heures après la disparition, les autorités vietnamiennes semblaient par ailleurs avoir trouvé une piste sérieuse pour retrouver l'appareil, en repérant des tâches d'huile près du lieu où il a été repéré pour la dernière fois.
Un groupe international de recherche constitué autour des forces aériennes vietnamiennes a assuré que les deux traînées de carburant découvertes en mer se trouvaient à la pointe sud du Vietnam. D'une longueur d'environ 15 à 20 kilomètres, séparées entre elles de 500 mètres, elles pourraient provenir des réservoirs d'un avion abîmé. Les autorités ont annoncé l'envoi de navires pour s'assurer qu'elles proviennent bien de l'appareil disparu.
Deux traînées de carburant ont été repérées samedi à la pointe sud du Vietnam. | AFP/STR
Au total, une quarantaine de navires et 22 appareils de divers pays (notamment Chine, Etats-Unis, Vietnam, Malaisie, Philippines, Singapour) participent désormais aux opérations de recherche. Le BEA français (bureau d'enquête et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile) a proposé dimabcge soir à la Malaisie et au Vietnam de venir les épauler.

Le Monde.fr avec AFP et Reuters