Maladie de Ouattara : Guillaume Soro se prépare…

Par LG Info - Maladie de Ouattara : Guillaume Soro se prépare…

Depuis l’annonce officielle de la maladie qui ronge Alassane Ouattara et qui le cloue à Paris, il se passe des choses très bizarres à Abidjan. Notamment au sein de la grande famille de ceux qui endeuillent la République depuis le 19 septembre 2002, les Forces nouvelles aujourd’- hui inféodées au Rassemblement des républicains (Rdr). En effet, l’administration judiciaire contrôlée par les Forces nouvelles veut profiter de la procédure de libération des détenus politiques pour faire sortir leurs hommes, les éléments des Forces armées des forces nouvelles (Fafn) recrutés dans l’armée ivoirienne muée en Frci, détenus à la Maca pour des délits de droit commun. A en croire nos informations révélées par des sources très proches de l’administration pénitentiaire, sur instruction du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Gnénéma Coulibaly des Forces nouvelles (Fn), le procureur de la République près le tribunal de première instance du Plateau (Abidjan), a demandé, via le régisseur de la Maca, à tous les éléments des Frci issus des Fafn qui sont en ce moment détenus
dans cette maison carcérale d’introduire, chacun, une demande de liberté provisoire en vue de leur libération. Cela, depuis quelques jours. Une opération en cours au moment où, fort curieusement, Alassane Ouattara est alité en France. Selon une autre indiscrétion,
Ouattara ne serait pas informé de cette surprenante décision du ministre de la Justice. A la suite de cette demande, les bagnards des Fafn se sont donc empressés de s’exécuter. Jusqu’à hier mardi 11 février 2014, aux environs de 12 heures, on était déjà à 87 demandes de liberté provisoire à leur niveau. Toutes choses qui font penser, dans le milieu carcéral qu’il y a quelque chose de très louche qui se prépare au sein des Forces nouvelles. «Pourquoi veut-on les libérer
maintenant et au même moment que les prisonniers politiques?» «Pourquoi veut-on les libérer au moment où Ouattara est malade ?» ; «est-il informé de cette opération ?» Ce sont autant d’interrogations qui habitent les esprits de nos informateurs qui disent être certains que Guillaume Soro et sa formation politique se préparent déjà pour ne pas être surpris au cas où...

CE QUI SE PASSE À L’EFA DE BOUAKÉ
D’autres sources, depuis Bouaké, soutiennent que dans
cette logique, le Secrétaire général des Forces nouvelles aurait même déjà positionné
des hommes à Bouaké. Plus
précisément à l’Ecole des forces armées (Efa). Ils seraient
plus de 700 éléments «armés jusqu’aux dents». «Ils s’entrainent
régulièrement en vue de faire face à toute éventualité à tout moment. La réalité est que
les gens sont certains que quelque chose va se passer avant 2015. C’est pourquoi, le désarmement des Dozo et des supplétifs Frci tarde…», révèlent les mêmes sources qui ajoutent
pour les Forces nouvelles, après la bataille de la prise du pouvoir, il reste celle de la succession de Ouattara. Ceci explique certainement cela.

LE FPI A-T-IL EU LE NEZ CREUX ?
N’est-ce pas dans cette vision des choses que les Forces nouvelles, à travers le ministre Paul Koffi Koffi (proche de Soro) et les chefs de guerre ont initié, de façon unilatérale, le débat sur la réforme du système de sécurité nationale ? Le Front populaire ivoirien (Fpi) a peutêtre vu le danger venir. Ce qui explique sa récente prise de position sur la question. En effet, «le Front populaire ivoirien note que le pouvoir en place en initiant ces séminaires sans un cadre consensuel, répond à un souci caché de mise en place de sa propre milice en vue d’une conservation par la force du pouvoir d’Etat ; Le Front populaire ivoirien retient que la réforme du système de sécurité telle qu’amorcée par le régime en place, se fondant essentiellement sur une approche unilatérale, ne vise qu’à régler les préoccupations des vainqueurs militaires du 11 avril 2011 et leurs alliés. Cette réforme est par conséquent loin de garantir à la Côte d’Ivoire un environnement
sécurisé et paisible…» En conséquence, le parti de Laurent Gbagbo exige «l’abrogation de l’ordonnance n° 2011- 33 du 17 mars 2011 portant unification des Forces armées
nationales de Côte d’Ivoire (Fanci) et des Forces armées des forces nouvelles (Fafn)» et «le retour à la dénomination des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (Fanci) et non de Force républicaine de Côte d’Ivoire (Frci), qui dans l’expérience
ivoirienne donne l’image d’une force assimilable à une milice de parti…» Cela, pour éviter les confusions.

Ferdinand Bailly
ferdinandbailly@yahoo.fr