Le Regard de Germain Séhoué: Quelle société nous impose Ouattara ?

Par IvoireBusiness - Le Regard de Germain Séhoué. Quelle société nous impose Ouattara ?

Alassane Ouattara a chargé Amadou Gon Coulibaly, le ministre d’État secrétaire général de la présidence, de faire réaliser un audit des projets qui n’ont pas abouti au cours du premier quinquennat.

Regardez son mode de combat politique pour la conquête du pouvoir. Voyez Son accession au pouvoir le 11 avril 2011. Ses critères de récompense. Le visage de la justice sous son régime. L’émergence d’une race de justiciers intouchables appelés Dozo. Regardez la précarité de la vie humaine sous son pouvoir. Le mode de recrutement des travailleurs. Le spectacle dans les concours d’entrer dans le secteur public. Suivez les réalités d’attribution des marchés publics. Le paiement de la dette intérieure. Comment un fournisseur excédé, peut s’immoler sur le parvis de la Présidence de la République. Regardez attentivement. Mois après mois. Année après année. Bilan après bilan. Drame après drame. A la lumière de cela, chacun peut comprendre le type de civilisation, de société qu’Alassane Ouattara alias « Solution », impose aux Ivoiriens. Civilisation ? Parlons-en. Il s’agit de tout ce qui fait la mentalité d’une génération à un temps donné. Le vivre ensemble. Le bien commun, matériel, psychologique et spirituel. Avec le temps, la civilisation devrait évoluer avec les leaders réformateurs au pouvoir. Par exemple entre la France d’il y a 1500 ans et la France de maintenant, on n’a plus les mêmes mentalités. La civilisation est dans son devenir. Ce n’est plus du tout le même peuple. A la lumière de ce que Ouattara nous offre de voir, quelle société nous impose-t-il ? Ne donne-t-il pas parfois raison à l’Occident qui prétend que sa civilisation est supérieure à la nôtre ? Qu’est-ce qui ne va pas ? Lorsque l’on veut juger une société, une civilisation, on le fait à l’aune de trois aspects : les préceptes cérémoniels, les préceptes judiciaires et les préceptes moraux. Les préceptes cérémoniels sont les coutumes. Des habitudes transmises par ses parents, les ancêtres. Les préceptes judiciaires, en réalité, sont les codes de loi qu’un peuple s’impose. Les lois civiles, les lois pénales, etc. qui régulent une vie nationale. Ces codes de loi et l’exercice même de la justice, sont-il porteurs d’une injustice, ou au contraire, extrêmement justes et adaptés à la nature humaine ? Quant aux préceptes moraux d’un peuple, c’est le sens profond que sa civilisation donne à la vie. La valeur des rapports entre les personnes. Le sens ultime de la vie, la vie après la mort. En clair, la place de Dieu. Mais regardons au niveau des préceptes cérémoniels. Ouattara a-t-il préservé la fonction de Dozo ou l’a-t-il enlaidie ? De chasseurs traditionnels avec des cérémonies bien discrètes, les Dozo sont devenus une société pourvoyeuse de rebelles, de supplétifs d’armée criminelle de guerre, de coupeurs de routes, de semeurs terreurs : de mort. En tout cas avec les Dozo, la vie n’a pas de valeur. Et ils tuent impunément. Le cas de Nahibli. Et la cohésion sociale a foutu le camp ! Au niveau des préceptes judiciaires, avec le régime Ouattara, la Côte d’Ivoire connait la justice des vainqueurs. La Présidence de la République et le ministère de l’Intérieur instrumentalisent la justice pour réprimer et faire taire l’opposition. Au point où le chef de l’Etat va s’ingérer dans la justice française en l’empêchant d’écouter Guillaume Soro. Préceptes moraux ? Voyez la prime à la rébellion, à la violence. Des assaillants d’hier sont des modèles d’aujourd’hui. Le « rattrapage » ethnique. Cet axiome selon lequel « ceux qui se sont attaqués à Ouattara se sont retrouvés au cimetière ». La fraude électorale. Le casse des banques. L’embargo sur les produits pharmaceutiques, etc. Chacun peut allonger la liste sur chaque aspect. C’est pourquoi il convient de se demander quelle société, quelle civilisation Ouattara nous impose-t-il ? On va où au juste ?

Germain Séhoué

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