"Laurent Gbagbo", victime expiatoire de la nouvelle "Francafrique"!!! (...)

Le samedi 11 décembre 2010 par IvoireBusiness - Dans l'actuelle impasse politique ivoirienne, il nous parait impérieux d'analyser des faits

majeurs inhérents à l'émergence d'un système occulte appelé "la nouvelle Francafrique». Ce système, semble-t-il veut régler les comptes de "Laurent Gbagbo" sur l'autel de ses ambitions politiques d'idéaliste de gauche! Fabriqué de toutes pièces par "Jacques Foccart" dans les années 60, et prononcé pour la première fois par "Félix Houphouët Boigny", la "France Afrique" est une forme subtile de néo colonialisme!
"ACTE1": Le général De Gaulle tient la promesse qu'il avait faite aux africains dans les années 40 à Brazzaville en agissant en conservateur et libérateur des colonies africaines. Il allie l'acte à la parole en procédant par référendum. Surprise, c'est le guinéen "Hamed Sékou Touré" qui le premier lui envoya un signal fort: c'est le "non" historique de la Guinée à De Gaulle en septembre 1958! Ensuite "Sékou Touré" et la Guinée paieront le prix fort de cet engagement politique sans précédent dans l'Afrique postcoloniale... Dans le même contexte, la France perd l'Algérie au prix d'une guerre odieuse. D'où la nécessité pour l'ex-puissance colonisatrice de s'appuyer sur ses ex-colonies de l'Afrique subsaharienne pour aspirer à une indépendance énergétique: La "Francafrique" est ainsi légitimée sur le plan économique: Elle a donc une dimension économique et politique, car c'est une forme de clientélisme où s'interfèrent des intérêts autochtones et métropolitains. Aujourd’hui, la "Francafrique" s'est élargie à d'autres pays africains francophones, mais les pionniers de la "Francafrique" demeurent toujours la "Côte d'Ivoire d'Houphouët", "le Gabon de feu Bongo", la RDC (ex- Zaïre) de Mobutu, etc.... Mais la chute du mur de Berlin et l'influence du vent de l'est vont changer cette réalité politique avec l'émergence d'une nouvelle classe politique progressiste attachée à l'autonomie. Les rapports passionnels entre la Côte d'ivoire et la France deviendront sous "Gbagbo" conflictuels, car la rhétorique de "Gbagbo" prend davantage en compte les valeurs de liberté, dignité et de patriotisme. Au delà de ce conflit politique apparent franco-ivoirien, "Gbagbo" continue toujours de préserver les immenses intérêts économiques français (Bouygues, Bolloré, Total). Entre intérêts économiques et ordre social politique, l'ex puissance colonisatrice semble avoir reconsidéré sa position par rapport à "Gbagbo". L'histoire le prouvera certainement.

Yves T Bouazo

Journaliste-Analyste politique et consultant en communication politique