Justice/ Revirement spectaculaire: Soro et Hamed Bakayoko touchés pas des mandats

C’est peu dire que l’on assiste à un revirement spectaculaire en Côte d’Ivoire avec les mandats qui touchent désormais plusieurs hauts dignitaires du régime d’Alassane Ouattara.
En effet, Guillaume Soro président de l’Assemblée nationale, Hamed Bakayoko Ministre de l’Intérieur, et cinq officiers supérieurs de la police nationale, sont désormais visés par des mandats. Sans compter les affaires visant les Com’zones des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), qui selon le Canard enchaîné, seraient encore dans les tiroirs de la Cour pénale internale.

D’abord Guillaume Soro

Vendredi dernier juste avant l'attentat jihadiste de Ouagadougou, on apprenait que le Burkina Faso avait émis un mandat d'arrêt international contre le président de l'Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro, accusé par la justice militaire burkinabè d'être impliqué dans le coup d’état manqué du général Diendéré au mois de septembre dernier.
Bien avant cela, Guillaume Soro, visé par un mandat d’amener dans l’affaire Michel Gbagbo, avait dû fuir la France en décembre dernier grâce à un ordre de mission à la COP21 accordé par le Président Alassane Ouattara.
Puis la République de Côte d'Ivoire a reçu d'Interpol Côte d'Ivoire, un mandat d’arrêt international, transmis par Interpol Burkina Faso, à l’encontre de Monsieur Guillaume Kigbafori Soro, Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, président de la deuxième Institution de la République de Côte d'Ivoire.

Le Ministre Hamed Bakayoko

Jusque-là épargné par les affaires et buvant du petit lait devant les ennuis judiciaires de son rival Guillaume Soro, il est désormais visé par un mandat de la justice française dans l’affaire Michel Gbagbo, lequel a été plusieurs fois empêché de sortir du territoire national.
En effet, depuis le 15 août 2015, Cyril Paquaux, juge d’instruction au tribunal de grande instance de Paris, a en effet émis une commission rogatoire aux autorités ivoiriennes, à l’effet d’entendre le ministre de l’intérieur, Hamed Bakayoko, de même que ses principaux collaborateurs, officiers supérieurs de la police nationale et de la direction de la surveillance du territoire (DST). Personne, dans l’entourage du ministre, n’a voulu commenter cette information qui a été éventée par un journal proche du régime, à savoir Nord-Sud.

Les officiers supérieurs de la police nationale

Au nombre de cinq, ces collaborateurs directs du Ministre Hamed Bakayoko, sont visés par des mandats de la Justice française.
En effet, l'ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, a transmis au Ministre des Affaires Etrangères Mabri Toikeusse, une commission rogatoire internationale visant des officiers supérieurs de police de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST). Ces derniers sont convoqués dans le cadre de la plainte de Michel Gbagbo en France, pour traitements inhumains et dégradants, lors de sa détention dans les geôles du régime ivoirien, plainte pour laquelle Guillaume Soro est mis en examen en France. La justice française souhaite entendre ces officiers, collaborateurs directs du Ministre Hamed Bakayoko. Voici la liste de ces officiers supérieurs de la police nationale ivoirienne que la justice française souhaite entendre:
- M. Youssouf Kouyaté, Commissaire divisionnaire, directeur général adjoint de la police nationale, chargé de la sécurité publique
- M. Lanzeni TOURE, Commissaire principal de l’Aéroport Félix Houphouët Boigny
- M. Inza Diomandé, Commissaire de police de 1ère classe, Directeur de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST)...
- M. Firmin Bekoin N’Gadi alias Adjoumani, sous-directeur de la surveillance du territoire (DST).
- M. Youssouf Binaté, Commandant de la brigade de la surveillance des personnalités, commissaire de 1ère classe.
Nous y reviendrons.

Eric Lassale