Jurisprudence article 48 - Thabo M’beki ruine les espoirs de Ouattara : « Il n’y a pas de jurisprudence 48 car le pays va très bien et a bien évolué ». « Si jurisprudence il y a, Laurent Gbagbo doit être candidat »

Par IvoireBusiness - Thabo M’beki ruine les espoirs de Ouattara : « Il n’y a pas de jurisprudence 48 car le pays va bien et a beaucoup évolué depuis les dernières élections de 2010 ».« Si jurisprudence il y a, Laurent Gbagbo doit être candidat ».

Thabo M’beki à Abidjan ce 19 mars 2015. Il est reçu ici par Alassane Ouattara.

Thabo M’beki, ex-président Sud africain, a ruiné hier les espoirs du chef de d’Etat Alassane Ouattara, au palais présidentiel d’Abidjan-Plateau où il était reçu en audience, concernant une éventuelle utilisation de l’article 48 de la Constitution par ce dernier pour justifier sa candidature à l’élection présidentielle de 2015.
Selon une source extrêmement crédible, Thabo M’beki, qui est à la base de l’utilisation de l’article 48 de la Constitution par le Président Laurent Gbagbo pour faire d’Alassane Dramane Ouattara en 2010, suite aux accords de Paix de Pretoria, un candidat exceptionnel pour la seule élection présidentielle de 2010, a rejeté toute nouvelle utilisation de l’article 48 sous forme de jurisprudence par Alassane Ouattara, pour justifier sa candidature à l’élection présidentielle de 2015.
Pour Thabo M’beki, « il n’y a pas de jurisprudence de l’article 48, et tous les signataires de l’accord de Pretoria le savent car son utilisation par le Président Gbagbo était très encadrée et était due à une situation exceptionnelle. La Côte d’Ivoire était en guerre et coupée en deux, et faisait face à une rébellion en armes, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui car la situation du pays a beaucoup évoluée et le pays est en paix ».
L’ex-Président Sud-africain selon notre source, aurait ajouté d’un ton ironique : « si jurisprudence il y a, Laurent Gbagbo devrait être candidat à l’élection présidentielle de 2015».

La sortie de Thabo M’beki, comme on le voit, ruine les derniers espoirs de Ouattara d’utiliser l’article 48 de la constitution pour résoudre son problème d’éligibilité et se maintenir au pouvoir en 2015. Lui-même a toujours affirmé que la guerre était finie, le pays réunifié, l’armée réunifiée (ex-FDS et ex-Forces Nouvelles devenues FRCI), et la Côte d’Ivoire était en route pour devenir émergent à l’horizon 2020 avec une croissance à deux chiffres.
Toutes choses qui ont emmené Thabo M’beki a recadrer vertement son hôte et à prendre ses distances vis-à-vis d’une fausse jurisprudence 48 dont Ouattara serait l’unique bénéficiaire, alors que Laurent Gbagbo est à la Cour pénale internationale. L’ex-Président d’Afrique du Sud a également participé à Abidjan à la rencontre internationale sur l’émergence de l’Afrique.
Rappelons que le chef de l’Etat Alassane Dramane Ouattara n’est pas éligible à l’élection présidentielle selon l’article 35 de la Constitution, constitution votée par Referendum en 2000 à 86% par la population y compris par le RDR de Ouattara.
C’est la raison pour laquelle Laurent Gbagbo, sur les conseils de Thabo M’beki alors Président d’Afrique du Sud et médiateur des Accords de paix de Pretoria, a dû utiliser l’article 48 de la constitution pour faire d’Alassane Ouattara, un candidat exceptionnel pour la seule élection présidentielle de 2010, avec son accord.
Thabo M’beki avait par courrier, ensuite informé Alassane Ouattara et Henri Konan Bedié qu'ils étaient candidats exceptionnels à l'élection présidentielle. Ces derniers avaient formellement donné leur accord.

Mireille (Mimi) Kouamé