Interview / Ouattara Lamine, militants PDCI et partisan LMP - ‘’Ce que les militants de Bédié feront’’

Le 24 novembre 2010 par l'Intelligent d'Abidjan - Ouattara Lamine membre du grand conseil du Pdci-Rda, vice président du forum national du Pdci-Rda, membre de la délégation communale du

Henri Konan Bédié, président du Pdci-Rda.

Le 24 novembre 2010 par l'Intelligent d'Abidjan - Ouattara Lamine membre du grand conseil du Pdci-Rda, vice président du forum national du Pdci-Rda, membre de la délégation communale du

bureau du Pdci-Rda de Treichville précisément Secrétaire adjoint à la formation, président du Conseil fédéral des commerçants de Côte d’Ivoire, Ouattara a été l’artisan du grand nombre de voix obtenu par le candidat de La Majorité Présidentielle dans la commune de Treichville au premier tour. Dans cette interview, il exprime son optimisme quand à la victoire de LMP et dénonce le manque de responsabilité de son parti.

Vous êtes membre du grand conseil du Pdci-Rda. Nous ne nous comprenons pas que vous soyez l’artisan de la mobilisation de LMP qui a eu plus de treize mille voix à Treichville ?
Pour ceux qui connaissent l’histoire de Treichville, le grand marché situé en face de la Mairie de Treichville, sa construction après un incendie a été possible en 2002 en pleine crise grâce à la première Dame. La Mairie de Treichville avait procédé à un appel d’offre et quand la crise a éclaté tous ceux principalement les banques étrangères installées ici ont levé le pied. Le projet était à l’eau. C’est la première dame qui s’est levée et s’est battue en pleine crise pour aller plaider la cause de nos commerçants pour que la BNI, la BHCI trouvent les milliards nécessaires pour terminer ce projet. Ce sont des éléments d’une portée sociale et humaine importante qu’un Houphouétiste comme moi ne saurait passer sous silence. Treichville dans ce cadre précis de la campagne devait être reconnaissant au couple présidentiel. L’autre raison encore locale c’est que le président a travaillé à Treichville au quartier Biafra à l’Institut d’Histoire et d’Archéologie. Ce n’est donc pas un inconnu. Quand le Maire de la commune Pdci a voulu construire sur le rond point qui nous aurait bouché l’horizon en termes d’oxygénation de l’écosystème, des instructions ont été données pour que cela soit détruit. Voilà autant de faits reliés à notre commune qui font que tous les hommes politiques équilibrés de la commune ne peuvent que suivre le président LG. Au plan national en tant que militant du PDCI nous avons bénéficié d’une chance extraordinaire parce que le pays est resté débout. Le Président Lg dans les limites des moyens que Dieu lui a donné a pu maintenir l’Etat débout jusqu’à ce qu’aujourd’hui nous parlions d’élection. De ce point de vue en tant que militant du PDCI je ne pouvais pas ne pas me mettre à la disposition non pas du candidat d’un bord politique mais à la disposition d’une majorité présidentielle comme le veut une élection face à son peuple. Ce sont les raisons objectives pour lesquelles Treichville à travers ma modeste personne et les militants du PDCI loyaux aux idéaux des Houphouëtistes ont accepté de faire ce bon qualitatif qui a permis à LMP d’avoir une place confortable qui nous met dans l’offensive par rapport au second tour.

Vous avez lancé un contre appel après celui de Bédié en disant à vos militants de ne pas le suivre. Etes-vous sûr que vos militants vous ont entendus ?
Les militants de Treichville n’ont pas suivi le président Bédié quand bien même il était lui-même candidat au premier tour. Pourquoi vont-ils le suivre au second tour. Il n’est pas candidat c’est le Rdr qui l’est. Pour quoi Treichville suivrait un candidat qui n’est pas issu du Pdci.

Vous êtes militant du Pdci, vous soutenez LMP. Pensez-vous être un militant convaincu ?
Le Pdci a d’abord été confronté au traumatisme né du coup d’Etat de 1999. Aucune leçon n’a été tirée. Aucune stratégie n’a été pensée. Contrairement aux apparences, le PDCI est le rare parti politique qui est encré dans le cœur des Ivoiriens. C’est une réalité. Le Pdci a mal à ses dirigeants. Ce qui fait la force d’un parti politique c’est la symbiose entre la direction et les militants de base. Or depuis 1999, à cause de l’intrusion brutale du Rdr sur la scène politique de la Côte d’Ivoire, le Pdci n’a plus eu de repère. De ce point de vue le président que nous avions, pétri de quarante ans d’expériences, n’a pas eu la latitude de faire montre de tout son savoir faire. Ensuite pendant dix, quinze ans bientôt, les militants ont été abandonnés à eux-mêmes. Nous voulons une renaissance du Pdci –Rda. Et cela ne peut se faire dans le flou. Si le Rhdp gagne nous allons continuer dans le même malentendu subtil. Or si Gbagbo gagne nous aurons le temps de recoller les morceaux du Pdci, remettre nos troupes en ordre de bataille et faire renaître le Pdci que nous avons connu.
Koné Yacouba