International: Le dernier garde du corps d'Hitler est mort à 96 ans

Par Le Parisien -Rochus Misch, le dernier garde du corps d'Hitler est mort à 96 ans.

Photo: Berlin (Allemagne), le 2 mai 2005. Rochus Misch, SS affecté au service personnel d'Hitler, chargé du standard dans le bunker où le Führer s'est suicidé, est mort ce jeudi à 96 ans. Il était le dernier témoin vivant des dernières heures du chef nazi. (AFP/John Macdougall.).

Jusqu'à la fin de sa vie, il l'a simplement appelé «le patron». Rochus Misch, ancien garde du corps d'Adolf Hitler, est décédé jeudi à Berlin des suites d'un accident cardiaque, à l'âge de 96 ans. C'est Burkhard Nachtigall, celui qui l'a aidé à écrire ses mémoires en 2008, qui l'a révélé vendredi.

Soldat discipliné et consciencieux, Rochus Misch était considéré comme le seul témoin encore vivant des derniers jours du dictateur nazi, mort suicidé dans son bunker berlinois le 30 avril 1945. Il avait décrit son quotidien d'homme à tout faire du Fuhrer pendant la Seconde guerre mondiale, chargé du standard téléphonique, d'accueillir les éminences du parti, de faire livrer des fleurs, de jouer les coursiers...

Rochus Misch n'a jamais manifesté de regrets et s'est toujours défendu d'avoir été au courant des horreurs de la Solution finale. A la fin de la guerre, une fois le «patron» décédé, il a fait son paquetage comme le lui a proposé Goebbels, l'éphémère successeur du Führer, il a emprunté des passages souterrains, et, une fois à la surface, s'est retrouvé au milieu de soldats allemands capturés par les soviétiques. Il passera neuf ans dans les camps en URSS, jusqu'à sa libération en 1954 et son retour en Allemagne. Pas de procès. Il retrouvera simplement son épouse Gerda à Berlin et ouvrira un commerce.

Il voit Hitler mort, la tête posée sur ses mains

Se décrivant en honnête fonctionnaire, peu politisé, sachant à peine ce qu'était une croix gammée au début de sa carrière, il dit être entré presque par hasard dans les SS. Rejoindre l'unité dédiée au service personnel du Führer n'était à ses yeux qu'un moyen de décrocher à terme un emploi dans la fonction publique. «C'était par anticommunisme, contre Staline, pour protéger l'Europe, a raconté Rochus Misch. J'ai signé pour faire la guerre au bolchevisme, pas pour Adolf Hitler.»

Le 30 avril 1945, il entrevoit pour la dernière fois Adolf Hitler dans un couloir. «Je l'ai vu rentrer dans sa chambre et quelqu'un a dit qu'il ne devait pas être dérangé, a-t-il évoqué dans ses souvenirs. Nous savions tous ce qui était en train de se passer. Il avait dit qu'il ne quitterait pas Berlin, qu'il resterait là.» Quand la porte est ouverte, il voit Hitler, la tête reposant sur ses mains, sur la table, et sa femme Eva Braun, recroquevillée à ses côtés, sur le canapé. Il aperçoit les pieds du Führer dépassant du sac lorsque le corps est sorti du bunker mais Rochus Misch refuse d'assister à la crémation de son cadavre, aspergé de carburant. Il descend dans le bunker, fidèle à son poste, jusqu'au bout.

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