Fonction Publique / Le ministre Gnamien Konan : ‘‘A partir de fin janvier 2014, les salaires seront revalorisés’’

Par L'Intelligent d'Abidjan - Gnamien Konan ‘‘A partir de fin janvier 2014, les salaires seront revalorisés’’.

‘’Administration publique, levier d’une Côte d’Ivoire émergente et attractive’’, tel est le thème de la conférence de presse animée par Gnamien Konan, ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, le jeudi 16 janvier 2014 dans la salle de conférence du 20ème étage de l’immeuble Sciam au Plateau. ‘’Suite à l’audit des effectifs de la Fonction publique entamé en août 2011, 3698 faux agents ont été sortis des effectifs en 2012 pour une économie annuelle de plus de 10 milliards de francs, 1848 autres ont vu leur salaire mis sous contrôle aux fins de vérification. Toute chose qui permet de revaloriser les salaires à la fin du mois de janvier 2014’’, a déclaré Gnamien Konan. Cette mesure de revalorisation des salaires, selon le conférencier, prend en compte 35 mille fonctionnaires et agents de l’Etat. Poursuivant, le ministre a révélé que 30 faux bacheliers ont été découverts et 628 personnes sont passées à travers les mailles des filets pour entrer frauduleusement dans les effectifs de la Fonction publique. Puis, il a ajouté que tous ces salaires ont été bloqués mais, pas de poursuites judicaires contre eux. Gnamien Konan a annoncé avec force : « Le ministère dispose aujourd’hui d’une cartographie qui permet désormais, de connaître le nombre exact de fonctionnaires régis par le statut général de la Fonction publique. En fin novembre 2013, ce sont 151 053 fonctionnaires qui sont inscrits au fichier de la Solde, 224 autres en disponibilité, 70 en détachement et 10 029 nouveaux fonctionnaires en attente de prise de service.» Le ministre a aussi, dit que les fonctionnaires seront notés pour parachever le processus de promotion de la catégorie A, grade A4 à grade A7. Pour les postes de directeurs centraux, Gnamien Konan a révélé qu’il fera une proposition au gouvernement pour que tous ces postes soient soumis à un appel à candidature, donc mis sous contrat avec obligation de résultats.

Grille salariale

Sur cette question, Gnamien Konan a dit que le gouvernement a décidé en novembre 2012 de mettre en place une nouvelle grille de la Fonction publique plus juste et plus équitable, tenant compte des contraintes financières de l’Etat, des astreintes réelles de chaque emploi, du mérite du fonctionnaire et du coût de la vie. En raison des statuts particuliers et des primes servies dans certaines administrations, à diplôme et à niveau d’étude égal, les renumérotions varient considérablement d’un agent à un autre. C’est pour mettre un terme à cette injustice, a précisé le ministre, que le Président de la République a décidé qu’une revalorisation générale des salaires en 2014, par le déblocage sur cinq ans des avancements et d’autres mesures complémentaires pour un coût global de 78,9milliards de francs Cfa se fera. La bonification indiciaire décidée en 2013 de 400 et de 150 points prend en compte 15 819 agents que sont les cadres supérieurs et le personnel technique de la santé. 1052 fonctionnaires seront promus du grade A4 au grade A5. Quant à la bonification indiciaire de 150 points et de 100 points, ce sont 3413 ingénieurs et techniciens autres que des informaticiens qui sont concernés par la mesure. Le déblocage des avancements indiciaires prend en compte les 38 680 fonctionnaires non bénéficiaires des mesures citées plus haut. En ce qui est de la revalorisation du Smig de 36 667 à 60 000 FCFA pour les travailleurs du secteur privé, Gnamien Konan dit que les affaires privées se règlent en privé, pour paraphraser le Président français, François Hollande.

Ethique et déontologie

Le ministre a souligné que tous les services rendus par les agents de la Fonction publique sont gratuits parce que les citoyens paient déjà leurs impôts pour bénéficier de ces droits régaliens. Aucun concours d’entrée à la Fonction publique n’est payant, a-t-il martelé. C’est pourquoi, il dit être monté sur son cheval de bataille pour combattre la corruption qui gangrène la Fonction publique. Il veut faire une gestion efficace et rationnelle de ses effectifs. Selon le ministre, il faut que tous les actes administratifs soient livrés avec célérité en 48 heures sans que 5 francs ne soient payés. A ce titre, il dit que le prix du mérite de la meilleure administration doit être encouragé. Pour lui, le laxisme, c’est fini. Il faut travailler avec efficacité comme dans le secteur privé.

ENA

Pour ce qui est de la réforme de l’ENA (Ecole nationale d’Administration), le ministre a révélé qu’il a déjà saisi le gouvernement sur cette question. En outre, il a annoncé l’assainissement des concours d’entrée dans cette école, la réorganisation du régime de la scolarité et de la formation qui y sont dispensées et surtout la restructuration administrative des organes de l’établissement. Seuls les spécialistes aux profils recherchés par l’administration seront recrutés, au moyen d’un processus neutre, automatisé et crédible. Nous avons besoin dans notre administration, les meilleurs des meilleurs dans leurs domaines. Le concours d’entrée à l’ENA avait été suspendu en 2011 pour maîtriser la masse salariale, mais cette année, a précisé le ministre, 300 élèves-fonctionnaires seront recrutés.

Réformes et perspectives

Sur ce chapitre, le ministre a envisagé le ‘’E-Administration’’, ‘’Smart-Administration’’ et ‘’M-Administration’’ qui ne sont autres que l’administration informatisée qui permet à toute personne de consulter son dossier sur le Net sans effectuer de déplacement vers Abidjan. Il y aura des contrôles de présence des fonctionnaires à leur poste et quiconque est absent, il sera immédiatement radié le mois suivant, a prévenu Gnamien Konan. Gnamien Konan souligne : «Je reçois les demandes en ressources humaines de tous les ministres et je lance le concours pour recruter les profils demandés. Et après, j’envoie un fichier au ministre du Budget pour lui dire voilà ceux qui rentrent ou qui sortent de la Fonction publique». Je ne serai jamais complice du faux, a-t-il conclu.

M.Ouattara