Etats Unis: Un soldat américain d'origine française décoré par Barack Obama

Par France24.com - Un soldat américain d'origine française décoré par Barack Obama.

Le président Barack Obama remet la médaille d'honneur, la plus prestigieuse récompense militaire à un ancien combattant d'Afghanistan, Florent Groberg, 32 ans, un Américain né en France.

Le président Barack Obama remet la médaille d'honneur, la plus prestigieuse récompense militaire à un ancien combattant d'Afghanistan, Florent Groberg, 32 ans, un Américain né en France.

Barack Obama a remis jeudi 12 novembre la médaille d'Honneur, la plus haute distinction militaire aux États-Unis, à Florent Groberg, un soldat américain, qui est né et a grandi en France, avant de s'illustrer avec l'armée en Afghanistan. Un honneur rarissime, accordé chaque année à une poignée de militaires ayant accompli un acte d'héroïsme hors du commun.

President Obama
✔ ‎@POTUS
This is an American hero: Capt. Groberg put it all on the line for his team. On his worst day, he gave us his best.

18:13 - 12 Nov 2015
Âgé de 32 ans, ce natif de Poissy a quitté la France il y a plus de 20 ans. Il a toutefois confié à l'AFP avoir gardé une "grande part de son cœur en France". "Mes souvenirs de France, ce sont Jean-Pierre Papin, Basile Boli contre le Milan AC, et les crêpes, la nourriture qui est la meilleure du monde et qui me manque", sourit cet homme avenant, aux cheveux de jais et à l'œil vif.

Le collégien du XIVe arrondissement de Paris est venu s'installer aux États-Unis avec sa mère franco-algérienne et son père adoptif, Larry, un Américain de l'Indiana venu en France travailler pour Motorola. L'adolescent s'intègre alors rapidement à la société américaine, quittant très vite le lycée français de Washington pour un lycée 100 % américain.

Le 11-Septembre confirme sa vocation de militaire

Florent Groberg a toujours voulu être militaire, et le 11-Septembre l'ancre dans cette vocation. "J'avais le choix (...) : tu vas travailler comme tout le monde, ou tu vas te battre", explique-t-il.

Il intègre alors l'armée de terre américaine et connaît un premier déploiement en Afghanistan en 2009-2010. Il participe aux combats et rentre indemne avec son unité.

Pour son deuxième déploiement en Afghanistan, il commande la petite équipe de six personnes chargée d'assurer la sécurité d'un colonel lorsqu'il quitte sa base de Jalalabad, dans l'est du pays.
Ses hommes se déploient en formation de "diamant" autour du colonel, prêts à le coucher au sol et à le protéger s'il est attaqué. Le 8 août 2012, Florent Groberg qui mène cette mission depuis six mois, a un sentiment de malaise lors d'une sortie sur le terrain. Il change la disposition du diamant, se met à l'avant pour avoir une bonne vue de ce qui l'entoure.

"Les vrais héros sont les quatre hommes que j'ai perdus"

Une moto montée par deux hommes surgit à peu de distance et l'un des soldats de crie, agite son arme, faisant fuir les deux hommes. Mais un autre homme s'approche, marchant à reculons. "Il avait quoi, 17, 20 ans... Quand je l'ai vu, je suis allé l'attaquer, le repousser". En saisissant le jeune homme, Florent Groberg comprend qu'il porte une veste explosive. Il le pousse pour l'éloigner le plus possible du groupe. L'un de ses hommes vient à la rescousse, pousse à son tour l'individu qui explose à ce moment-là. "J'ai été propulsé à au moins 10 mètres", raconte Florent Groberg.

Lorsqu'il reprend conscience, il a une jambe grande ouverte, le fémur saillant. Il comprend que, même s'il a réussi à éloigner l'agresseur, quatre hommes sont morts dans le groupe qu'il protégeait. Florent Groberg porte à son bras droit un bracelet noir, où sont écrits les noms de ceux qui sont morts ce jour-là.

"Mon action, le pire jour de ma vie, ne m'appartient pas, mais appartient aux vrais héros qui sont les quatre hommes que j'ai perdus, et leurs familles", confiait-il à l'AFP quelques jours avant la remise de la médaille.

Désormais incapable de courir normalement, Florent Groberg est en train de quitter l'armée. Il souhaite désormais rentrer au Pentagone, dans le personnel civil.

Avec AFP