Enquête express - Eau et électricité: Galère généralisée des populations à Abidjan

Le 15 février 2013 par Soir Info - Galère généralisée des populations à Abidjan.

À Abidjan, que ce soit pour l'eau ou l'électricité, chaque commune a ses problèmes. Même Cocody, appelée commune chic d'Abidjan n'est pas épargnée.
«Nous n'avons pas d'eau en permanence. De 6 h jusqu'à 23 h, la fourniture de l'eau est suspendue alors que nous sommes dans une maison basse. On est obligé de se réveiller en pleine nuit pour pouvoir récupérer l'eau. Souvent, on se rend compte qu'elle est de mauvaise qualité parce que rougeâtre ou noirâtre. Vu que c'est récurrent, on fait attention avec cette eau ». Ce propos de Léo B., mère de famille, habitante du sous-quartier Génie 2000 de la Palmeraie dans la commune de Cocody, est assez édifiant sur le problème d'approvisionnement d'eau potable à Abidjan.

Le mercredi 13 février 2013, cette dame nous a confié qu'elle vit au quotidien le sentiment que l’eau est un luxe. Et, le fait est partagé par de nombreuses personnes dans son quartier. Toujours à Cocody, les habitants de la Cité Sir (située à quelques 5 kilomètres de Génie 2000) vivent aussi le drame de pénurie d'eau. Dans cette cité, les riverains ont fini par comprendre qu'ils doivent avoir de l'eau régulièrement dans de grosses barriques.

« Ici, souvent, on n'a pas de l'eau pendant 3 voire 4 jours dans la semaine », fait savoir un habitant. Toujours à la Palmeraie, on constate le pire au quartier Saint Viateur. Ici, la beauté des maisons n’empêche pas que les robinets soient secs. C'est fréquemment que les habitants se promènent à la recherche de l'eau pour leurs familles. « On espère toujours qu'une solution sera trouvée par les autorités. Certains ont déposé des citernes chez eux. Des gens ont dû déménager du quartier à cause de ce problème», a appris Alphonse.

Selon lui, contrairement à la pensée du commun des mortels à Abidjan, dans la commune de Cocody, il y a aussi des problèmes d'eau et d'électricité. Il n'a pas tort, puisque, à Angré (situé au Nord de la Palmeraie), les habitants des Caféiers souffrent depuis quelques jours de coupures intempestives sévères d'eau et d'électricité (la Compagnie ivoirienne d’Électricité devrait s'expliquer sur la question d'électricité ce jeudi matin dans le cadre d'une conférence de presse).

Problème généralisé

Parallèlement, à Cocody, des coupures sporadiques d'électricité de 30 minutes à 2 heures sont vécues par les populations d'autres quartiers. Celle de la Riviera 2, elle, est un peu ménagée. « Chez nous à la 2, on coupe l'eau aux heures de travail. Donc on ne sent pas trop comme les autres ». Toujours dans le nord d'Abidjan, au Plateau Dokoui, le problème d'approvisionnement en eau crée des soucis.

«J'habite dans un immeuble. L'eau ne monte pas à une certaine heure. Au moment où je reviens du travail, mes robinets sont secs. Je veille parfois jusqu'à deux heures du matin pour recueillir de l'eau. Des fois, je suis obligée de laisser les robinets ouverts avec le risque que mes factures vont augmenter pour ne pas prendre le risque ne pas avoir l'eau du tout », affirme amèrement Mlle Konan.

A Koumassi, les problèmes d'eau et d'électricité sont réguliers dans les quartiers 05, Remblais, Sogefiha, 147, Pangolin, Abri 2000, etc. Le lundi 11 février 2013, l'électricité a été interrompue pendant des heures. «On recueille l'eau entre minuit et 4 heures du matin. On est obligé de le faire. L'eau est vitale. Quand, il n'y a pas d'eau, tout est sale. Si vous avez des enfants, ils sont exposés à toutes sortes de maladies », soutient dame K. M. habitant de Koumassi 05. Selon C. V. de Koumassi Remblais, souventes fois, les surpresseurs d'eau domestiques qui doivent faciliter l'augmentation de la pression de l'eau paraissent inefficaces face au problème de l'eau.

« Je ne sais plus depuis quand je me suis lavé directement avec l'eau du robinet », s'est-il indigné. Dans la commune de Yopougon, bien que de nombreux quartiers ont des problèmes d'eau et d'électricité, ceux de Mondon et d'autres sous-quartiers tels Gesco, Maroc et Niangon-Nord, choquent la conscience depuis quelque temps. Dans ces quartiers, c'est régulièrement que la population sort se soulager dans les broussailles. L'objectif étant de faire une économie stricte de l'eau recueillie.

« Tout le monde à au moins une barrique chez lui. Parfois, c'est l'eau et l'électricité qui sont suspendues en même temps. Quand cela arrive, les enfants travaillent avec des bougies. Et, le pire peut arriver avec les bougies », a fait observer un père de famille à Gesco. Au regard de ce qui précède, il est clair que beaucoup reste à faire. La Cie et la Société de distribution d'eau de Côte d'Ivoire (Sodeci) ont toujours affirmé que des investissements colossaux sont nécessaires pour résoudre les problèmes d'eau et d'électricité parce que les équipements pour la plupart sont vétustes n'ont pas été adaptés à la démographie galopante.

Par Hermance K.N