(EDITORIAL): "Le rattrapage ethnique, nouveau mode opératoire en Côte d’Ivoire

Par IvoireBusiness - "Le rattrapage ethnique, nouveau mode opératoire en Côte d’Ivoire.

L'histoire se veut un témoignage vivant car elle repose fondamentalement sur la vérité des faits, affirmait il y a une décennie un homme politique labellisé comme un sage africain!
Ironie du sort, certains de ses pseudos disciples n'ont pas décrypté sa sémantique qui s'abreuvait à la source d'une certaine sagesse africaine et d'une certaine vision politique hors pair.
Mieux, l'on ne semble pas méditer encore les leçons du passé politique africain!
Cela fait bientôt deux ans que dans nos colonnes, nous nous insurgeons contre le rattrapage ethnique qui semble être érigé en fonds de commerce politique, au grand dam d'une classe politique ivoirienne et d'une communauté internationale devenues ipso-facto aphones, face cet impair qui continue de prendre forme en politique ivoirienne.
Mieux vaut prévenir que guérir. C’est pour cela que nous continuons à tirer la sonnette d'alarme avant qu'il ne soit trop tard!
C'est par essence notre devoir moral et professionnel, en tant que presse indépendante professionnelle ayant certes une sensibilité!
Notre constat est sans appel et amer: le régime "ADO" continue sa course tout droit vers le mur, consolidant davantage sa politique sectaire et tribaliste du rattrape technique.
Résultat: La nomination récente d'un ressortissant du nord à la tête de la télévision publique d'état(RTI), qui confirme explicitement selon nos statistiques, qu'environ (8 nominations sur 10) ont une connotation ethnique en Côte d'Ivoire depuis la prise de pouvoir "D'ALASSANE OUATTARA", dans les fourgons la force française LICORNE...
Souffrez que je vous confirme que les mêmes causes peuvent entraîner les mêmes effets, car ce cas de figure inhérent au rattrapage ethnique a été déjà expérimenté dans l'histoire politique subsaharienne, notamment dans un pays frontalier, le "LIBERIA", sous le règne du président "WILLIAM TOLBERT" de (1971 à 1980).
Ce dernier avait utilisé le rattrapage ethnique en favorisant la promotion des("CONGOS-AMERICAINS")(descendants d'esclaves africains déportés aux USA, puis rapatriés au "LIBERIA" entre (1824 et 1847) au détriment des autochtones...Cette réalité frustrante pour les autochtones libériens pendant près de cinq décennies, va entraîner à long terme une grève générale, face à l'augmentation exponentielle du prix du riz dans le pays en (1979), dont le principal importateur exclusif était le frère du président libérien "WILLIAM TOLBERT"!
Conséquence immédiate: L'ensemble de la classe politique libérienne et les intellectuels autochtones entrent donc dans la danse, via une grève générale! le régime "TOLBERT" utilise la répression et fait convoyer des militaires guinéens de-"Conakry" à "MONROVIA", car se méfiant implicitement désormais de l'armée loyaliste libérienne, dont l'ossature est désormais contrôlée par un noyau d'autochtones: C'est dans cette atmosphère qu'en (1980) au mois d'AVRIL, 16 soldats libériens autochtones, guidés par le sergent-chef "SAMUEL KANYON DOE", originaire du "grand Gedeh", à deux pas des villes ivoiriennes de (Bloléquin et Toulepleu), font irruption dans la résidence présidentielle(MANSION IN MONROVIA) au petit matin d'un mois d'AVRIL et abattent le président "WILLIAM TOLBERT"!
Ce fut le début d'une libération de façade pour ce pays anglophone d'Afrique subsaharienne(sorte de colonie américaine qui ne dit pas son nom-"America's stepchild").
Notons que les jubilations et les célébrations dans tout le pays dureront une décennie(de 1980 à 1990), car le sauveur providentiel "SAMUEL K DOE" sera à son tour rattrapé par les lois de la spiritualité universelle: "Celui qui règne par l'épée, périra par l'épée"...
En Décembre (1989), fort de la consolidation d'une dictature militaire au "LIBERIA", une escarmouche prend racine à la frontière ivoirienne, notamment dans la ville de "DANANE", guidée par "CHARLES TALOR"(ex-collaborateur du président SAMUEL DOE , de mère "GUIWO"(Yacouba en CÔTE D'IVOIRE), et soutenue par le régime ivoirien "d'HOUPHOUET BOIGNY" ...A partir d'Avril (1990), alors que le régime ivoirien est dirigé par un premier ministre aux pouvoirs élargis ALASSANE OUATTARA qui a convoyé au "LIBERIA" plus d'une centaine de militaires guidés de sources concordantes, par le général "THOMAS D’AKIN" aujourd’hui décédé, et l'officier de gendarmerie bilingue(TAPE GOUALI)(toujours vivant)!
De son côté, "Samuel Doe", après avoir refusé les appels de pied à la démission des rebelles, se trouve isolé dans son palais, où il continue de prendre les "USA" à parti...
Finalement, il décida d'aller rencontrer le général de la force ouest africaine(ECOMOG), (un nigérian et son adjoint guinéen) afin de trouver un compromis au conflit fratricide au LIBERIA. Alors qu'il est reçu par le général nigérian au premier étage du siège de "l'ECOMOG" ,survint à l'improviste son adversaire "PRINCE JHONSON", accompagné d'une horde de rebelles armés jusqu'aux dents! Tous les soldats qui accompagnaient "SAMUEL KANYON DOE" sont désarmés au passage (au total une quinzaine) et abattus sous l'oeil indifférent et médusé des soldats de "l'Ecomog", sans doute une complicité passive de "l'ECOMOG", attestant implicitement cette prédation historique africaine...
"SAMUEL K DOE" vivra quelque heures plus tard le supplice le plus cruel infligé à un chef d'état africain dans l'histoire politique africaine.
Mutilé, oreilles coupées, et castré, il mourra 24 heures après son arrestation!
RETENONS ET INSPIRONS-NOUS DES ERREURS ET MANQUEMENTS DU PASSE POLITIQUE AFRICAIN!
A BON ENTENDEUR, SALUT!

(YVES T BOUAZO)