Dissensions à la direction du Fpi: Asseyez-vous et discutez !

Par Notre Voie - Dissensions à la direction du Fpi. Asseyez-vous et discutez !

Affi N'guessan, Aboudramane Sangaré, Laurent Akoun, Miaka Ouretto, et Mme Affi.

Les dirigeants du Front populaire ivoirien (Fpi) doivent faire preuve de sagesse pour juguler la crise que connaît le parti. Pour ne pas en ajouter à la souffrance du président Gbagbo.
La crise est ouverte au Front populaire ivoirien (Fpi). C’est le constat que l’on peut malheureusement faire après lecture de l’interview que le ministre Alphonse Douati, membre très influent de la direction dudit parti, a accordée hier au quotidien Le Temps. La sortie virulente de Douati fait suite à la réforme que vient d’opérer le président du Fpi, le Premier ministre Pascal Affi N’Guessan.
La colère du ministre Douati vient s’ajouter à la démission de l’ex-Première Dame Simone Ehivet Gbagbo de la nouvelle direction mise en place par le président Affi. Ceci montre, à l’évidence, que la réforme initiée par le président du Fpi n’est pas du goût de tous.
Les plaignants estiment que la réforme opérée par Affi est inopportune au regard de la situation que vit le parti avec l’incarcération injuste et injustifiée du président Gbagbo à la Cour pénale internationale (Cpi). Ils dénoncent, par ailleurs, des nominations qu’ils considèrent comme étant des «humiliations publiques» pour les concernés.
Se parler pour
se comprendre
En pareilles situations, il importe de faire prévaloir la sagesse. Cette sagesse doit amener les uns et les autres à éviter de transporter les divergences au sein du parti sur la place publique, pour ne discuter qu’à l’intérieur des instances de leur formation publique. Ces instances-là ne manquent pas : le Comité de contrôle, le Secrétariat général, le Comité central, la Convention et, enfin, le Congrès. Evidemment, à l’ère de l’internet et des réseaux sociaux, il est pratiquement impossible d’imposer le silence à qui que ce soit. Pourtant, les plus hauts responsables du parti sont mieux placés que quiconque pour comprendre que leur organisation est la seule à y perdre.
Le slogan «asseyons-nous et discutons», cher au président Laurent Gbagbo, doit, ici, prendre tout son sens. Il ne doit pas être valable seulement pour les autres. Mais aussi et surtout pour le Fpi lui-même. Notamment pour le règlement de ses contradictions internes.
Ne pas tuer la poule aux œufs d’or
Les luttes de positionnement et même de contrôle du parti sont inhérents aux grandes formations politiques. Surtout quand le leader charismatique, ici Laurent Gbagbo, n’est pas là. Le Parti socialiste français a connu le même problème après le décès de François Mitterrand.
Le président Gbagbo n’est certes pas mort. Mais son éloignement momentané à la Cpi aiguise des appétits et ambitions de part et d’autre. Ce dont il est ici question, c’est le problème de positionnement et de contrôle du parti. Normal ! Cependant, ces ambitions aussi légitimes soient-elles ne doivent pas tuer la poule aux œufs d’or. C’est-à-dire le Fpi. En effet, le Fpi est aujourd’hui comme hier le parti qui fonde l’espoir des Ivoiriens des lendemains meilleurs en Côte d’Ivoire. Si les Ivoiriens, dans leur grande majorité, croient formellement que leur pays va retrouver, dans un avenir très proche, son équilibre social pour se remettre sur le chemin du développement, c’est parce qu’ils ont foi en Gbagbo Laurent et au Fpi. Personne n’a le droit de tuer cet espoir et cette foi sur l’autel de ses ambitions personnelles.
C’est pour toutes ces raisons que les responsables du Fpi doivent impérativement s’asseoir et discuter pour surmonter leurs divergences. Dans la mesure où rien ne les oppose fondamentalement, puisqu’ils sont d’accord sur l’essentiel : l’impérieuse nécessité de se battre pour la libération du président Gbagbo. Il n’y a que l’approche ou la stratégie à adopter pour parvenir à la libération de leur leader incontesté qui les oppose. C’est une question qui peut faire l’objet d’un débat franc au sein des instances du parti pour parvenir à un consensus. La grandeur d’un parti se détermine aussi par sa capacité à régler ses problèmes internes. Les responsables du Fpi en sont capables dans l’intérêt supérieur du parti.

BOGA Sivori bogasivo@yahoo.fr