Dictature Ouarra - Acculé de toutes parts: Le régime envisage la libération de Mme Gbagbo

Par Le Temps - Le régime envisage la libération de Mme Gbagbo

Une équipe du tribunal d’Abidjan, composée du procureur de la République, du doyen des juges d’instruction et de greffiers, a entendu à huis-clos le mardi 04 février 2014, Mme Simone Gbagbo à Odienné, en présence de ses trois avocats. L’audition d’hier a porté sur le fond et s’inscrit dans le cadre des enquêtes devant confirmer ou non les accusations portées contre l’épouse du Président Gbagbo. Mme Gbagbo est poursuivie, rappelons-le pour crimes de guerre, de crimes de sang, de crimes économiques, de troubles à l’ordre public, d’atteinte à la sûreté de l’Etat et d’entretien de bandes armées. A en croire une source proche du dossier par le site Abidjan.net, «Ce sont ces chefs d’accusation que l’audition sur le fond de ce jour vise à vérifier». Mais les contours de cette audition donnent à réfléchir et intriguent plus d’un. En effet, il était prévu que Mme Gbagbo soit entendue en présence de témoins, qui dit-on devaient accabler l’ex-député d’Abobo. Il n’y a point eu de témoins à Odienné à la résidence où est emprisonnée Simone Gbagbo. C’est au contraire un huis clos qui a réuni le procureur de la République, le doyen des juges d’instruction, des greffiers, Mme Gbagbo et ses avocats, à Odienné, à en croire une source proche du dossier. Cet entretien a duré plus d’une heure. Et au moment où nous mettions sous presse, l’audition se poursuivait. Elle prendra fin, nous apprend-t-on le vendredi 07 février 2014. En outre, il ressort que le procureur et le doyen des juges d’ins- truction chercheraient à trouver des modalités d’une liberté provisoire à accorder à Mme Simone Gbagbo. Ce qui serait une juste et saine appréciation de la réalité. Car, Simone Gbagbo est totalement innocente des faits qui lui sont fallacieusement reprochés par le régime Ouattara depuis près de 3 ans. D’autant qu’une dizaine d’officiers de la police nationale ont été purement et simplement relaxés par la justice le lundi 03 fé- vrier 2014, pour délit non constitué.
Ils étaient poursuivis pour presque les mêmes faits incriminés à Mme Gbagbo. Ces charges mensongères et collées à tous les pro-Gbagbo ont été subitement abandonnées par la justice pour laisser place à une violation de consignes. Laquelle n’a pas pu être prouvée par le procureur lors du jugement. Par ailleurs, l’état de santé dégradé de l’ex-député d’Abobo milite en faveur de sa libération fut-elle provisoire. D’ailleurs, l’expert indépendant des Nations unies, Doudou Diène avait tiré la sonnette d’alarme sur le fait que Mme Gbagbo devait recevoir des soins plus appropriés et recouvrer la liberté. Eh bien, on s’achemine vers ce scénario depuis que près d’une semaine déjà, le régime a commencé à libérer quelques prisonniers politiques proches du Président Gbagbo. Voyant que la communauté internationale, notamment l’Onuci, les Usa, la Grande Bretagne exigent la libération d’importants détenus politiques voire de tous les prisonniers politiques, le régime s’apprête à leur faire allégeance. En libérant si possible Mme Gbagbo et bien d’autres gros prisonniers politiques. Concernant Simone Gbagbo, on se rappelle qu’elle a été déportée manu militari dans des conditions dégradantes et inhumaines le mercredi 08 mai 2013, à Odienné. Ce jour-là aux alentours de 18h, des éléments des Frci armés jusqu'aux dents font irruption dans la chambre de l'ex-Première dame à la Pisam. En lui faisant savoir qu'elle doit les suivre afin qu'ils la ramènent à Odienné. Pourtant, les soins pour lesquels, elle a été transférée à la Pisam, il y a quelques jours, n’étaient pas totalement achevés. Avec sa sœur qui lui a rendu visite, Simone Gbagbo exige de voir le document juridique qui atteste ce transfert inopiné, qui serait signé par le Procureur général. Mais les hommes du régime lui ont expliqué qu'ils agissaient sur ordre direct du ministre de la Justice. Ils se sont faits menaçants et veulent l'amener de force. Ils ont été stoppés un moment dans leur basse manœuvre par le docteur Banam Abdoulaye de cette clinique. Ce dernier aurait proposé une manière plus souple et facile pour la remettre aux soldats en face de lui. Prétextant une fibroscopie à effectuer sur Simone Gbagbo, il va plutôt endormir l'ex-première Dame avec de l'anesthésie. C’est donc totalement groggy que l'épouse du Président Gbagbo a été embarquée à bord d'une ambulance, alors qu'elle était encore dans sa tenue d'hôpital. D’ailleurs tous ses effets personnels ont été abandonnés dans sa chambre, ont soutenu nos sources. À bord d'un hélicoptère, elle est arrivée à Odienné dans la soirée du mercredi 08 mai 2013. C’est le maire de cette ville qui l'aurait accueillie à sa descente d'avion. Après avoir fait subi toutes sortes d’humiliations physiques et morales à Simone Gbagbo, le régime Ouattara tente de se racheter et de montrer patte blanche à ses parrains occidentaux. En envisageant une libération provisoire dans les prochains jours, semaine ou mois de l’ex-député d’Abobo. «Qu’on me juge ou qu’on me libère» , s’était exclamée Simone Gbagbo à l’endroit de Ouattara et de son gouvernement.

Fabrice Tété