Diaspora: « Je suis Nigérian », la marche parisienne qui donne la voix aux victimes africaines

Par IvoireBusiness/ Autre presse - « Je suis Nigérian », la marche parisienne qui donne la voix aux victimes africaines.

Rassemblement d’internautes place du Trocadéro à Paris, dimanche 18 janvier 2015. Source: Facebook.

Des milliers d’internautes se sont rassemblés ce dimanche 18 janvier à Paris, pour témoigner des massacres en Afrique et particulièrement au Nigéria ces derniers jours. Cette marche fait suite à l’appel publié sur la page Facebook « Je suis nigérian ». Une façon de répondre au désormais célèbre « je suis Charlie » et donner aux victimes africaines le même écho qu’à celles du journal satirique.
Dimanche 18 janvier, la secte Boko Haram a encore tué plusieurs personnes et enlevé une soixantaine d’individus au nord du Cameroun. Au même moment, à Paris, place du Trocadéro, près de 6000 personnes, selon les organisateurs, se rassemblaient pour crier « Je suis Charlie, mais aussi nigérian, camerounais, tchadien… ».
Derrière ces messages, le sentiment amer que les victimes de Boko Haram n’ont pas suscité la même indignation que celles des frères Kouachi en France.
« Le 11 janvier, nous étions Charlie, policier, musulman, juif, athée et français. Tous réunis pour défendre la liberté d’expression. Le 18 janvier, nous serons nigérian, camerounais et tchadien, tous debout pour défendre la liberté de vivre », pouvait-on lire dans un document distribué lors de la manifestation. A l’initiative de jeunes étudiants, l’événement a également accueilli des intervenants venus témoigner de leur histoire et des atrocités auxquelles ils ont fait face dans leurs pays respectifs.
Un rassemblement « contre l’indifférence »
Pour Stéphanie, une jeune sénégalaise qui a bravé le froid pour venir manifester, il était plus qu’important de répondre présent à l’appel. Il s’agit pour elle d’alerter l’opinion internationale sur le nombre grandissant des victimes de Boko Haram pendant que tout le monde détourne les yeux, y compris en Afrique. « Je suis ici pour les victimes africaines de ces mêmes terroristes pour qui personne ne se mobilise » a t-elle déploré. « Je me suis sentie meurtrie et honteuse de cette indifférence et en colère contre les dirigeants africains » qui ont participé à a marche républicaine le 11 janvier. Pour Stéphanie, leur indignation « sélective » est plus que déplorable. Tout comme la jeune sénégalaise, des centaines de participants ont brandi des pancartes et des banderoles exprimant leur soutien à travers ces mots qui connaissent désormais un grand succès sur les réseaux sociaux : Je suis Nigérian.

Marie-Hélène Sylva
Source: The Afronomist