Dernière heure: Le Président malien dans le viseur de la France

Par EventNews TV - Le Président malien dans le viseur de la France.

PHOTO: Ibrahim Boubacar Keita et François Hollande, le 19 septembre 2013, à Bamako. | AFP/MICHEL EULER.

Pendant combien de temps le nouveau président Malien, Ibrahim Boubacar Keita (IBK) va-t-il résister aux bourrasques de la France alors qu’il n’est déjà plus en odeur de sainteté avec le Quai-d’orsay? Un hebdomadaire français révèle qu’il y aurait de fortes odeurs de gaz dans les relations entre Paris et Bamako…

Qu’est ce qui se passe entre IBK et un François Hollande confronté à une impopularité record qui aura coûté au PS, la perte lourde des municipales de 2014 ? On pourrait résumer cette brouille qui risque de faire sauter le président IBK en une seule phrase « Ibrahim Boubacar Keita refuse de se coucher et Paris n’aime pas ça…».
L’hebdomadaire français « Le Nouvel Observateur » n° 2575 du mois de mars qui révèle le contentieux note que l’intransigeance du président IBK à l’endroit des injonctions de Paris continue de faire tomber des nues, les dirigeants Français. Dans l’entourage de Jean Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, on découvre en fin de compte un président qui a « Un affichage positif et une pratique très négative ». D’autant plus que IBK fait savoir à qui veut l’entendre qu’il ne « Doit rien à la France » et refuse que « François Hollande lui dise de faire comme ci ou comme ça…».

En fait, l'étincelle qui a mis les nerfs du président malien à fleur de peau, viendrait du forcing du Quai-d’orsay afin de l’obliger à négocier avec la rébellion Touareg, les nouveaux protégés de la France. En effet, Paris ne cesse d’agacer le dirigeant malien avec cette volonté de remettre au centre du débat politique malien les rebelles Touaregs. Ces derniers toujours en armes après la campagne militaire de la France contre les Djihadistes, seraient tolérés par Paris pour en faire comme à leur habitude, le contre poids politique d’un vieux briscard intransigeant et autoritaire comme Ibrahim Boubacar Keita. De son côté, IBK qui a sans doute compris le jeu malsain de la France avait été clair pendant la campagne de la présidentielle. Il a promis d’être intraitable avec les rebelles Touaregs. Et pour lui aujourd’hui, négocier avec des bandes qui refusent l’autorité de l’Etat n’est toujours pas à l’ordre du jour. En clair, IBK reste droit dans ses bottes.

IBK RAPPELLE UN CERTAIN LAURENT GBAGBO …

Bien plus, le président IBK dénonce dans son cercle privé, l’immixtion trop voyante de la France dans la gestion quotidienne des affaires de son pays. La France a certes libéré le Mali du péril des Djihadistes. Mais de là à ce qu’on lui demande de rendre compte systématiquement à Paris sur un certain nombre de sujets avant toute décision, c’est une posture que le nationaliste IBK refuse d’adopter. C’est même sans doute pour ça qu’il demande certainement le départ des troupes onusiennes de son territoire. Bien entendu, Paris n’aime pas qu’on lui tienne tête. Le souvenir du président Laurent Gbagbo est encore trop vivace dans les esprits.
Dès lors, on ne s’empêche plus de faire comprendre au président Malien qu’il joue à un jeu dangereux. Et ce, à l’heure ou les troupes armées de plus en plus organisées sont de retour dans le Nord du Mali. Bien évidemment, le chantage et la menace sont clairement établis pour le président IBK. Soit, il s’aligne, ou alors la France qui a encore 1000 soldats qui surveillent le désert contre les islamistes, lève le pied et arrivera ce qui va arriver. Quitte ou double, IBK qui continue à faire la sourde oreille à ces ordres venus de l’occident, sait désormais à quoi il est exposé. Va-t-il se coucher pour sauver son fauteuil ou s’entêter pour garder l’estime de son peuple? Les prochains jours nous situeront./.

AUGUSTIN Djédjé - Eventnewstv
djedjenet64@yahoo.fr