Débats et opinions: Pascal Affi N'guessan et la légitimation de la dictature dramanienne

Par correspondance particulière - Pascal Affi N'guessan et la légitimation de la dictature dramanienne.

Son embastillement a choqué plus d’une personne (dans son parti que dans les rangs de la dictature). Cela s’expliquait par le fait que l’ancien premier ministre avait été arrêté après une conférence autorisée. Sa sortie a été vue comme un « ouf » pour beaucoup qui voient en lui celui qui va faire avancer « les choses » en Eburnie. Mais, pour nous autres vus comme les extrémistes/gauchistes ou encore « les rouges » du Front Populaire Ivoirien depuis le temps d’Houphouët Boigny, le président Pascal Affi Nguessan est simplement un fait valoir. Il a été sorti de prison pour légitimer l’assassin Dramane Ouattara dans ses meurtres et dans ses pratiques staliniennes.
Les actes et faits sont nombreux pour étayer ce que nous avançons plus haut et, ce n’est pas parce qu’on est dans le même parti que nous devons nous taire. Car, se taire signifierait que nous sommes en totale complicité avec ce qui se passe.
D’abord, nous ne sommes pas dans une nation normale pour parler de dialogue. Dramane Ouattara a instauré la haine en Côte d’Ivoire en utilisant la machette, le canon et le revolver puis le rattrapage ethnique. Il continue sur sa lancée chaque jour. Comment peut-on parler de dialogue avec un ingrat couplé d’un meurtrier du temps d’Hitler? A quoi répond aujourd’hui le transfèrement de monsieur Blé Goudé à La Haye ? Si Dramane Ouattara veut la paix, ce n’est pas l’envoi de monsieur Goudé en Hollande qui arrangera les choses. Ou bien qu’il dise aux Ivoiriens que monsieur Goudé constitue un obstacle dans la résolution de la crise ivoirienne avec des preuves claires et nettes. Qui dit que Dramane Ouattara n’enverra pas Madame Simone Ehivet Gbagbo à La Haye demain également? Il faut s’attendre à tout sauf au bien et au bon avec cet être, Dramane Ouattara, qui a l’apparence d’un humain mais qui ne l’est pas en réalité. Avec lui, les Ivoiriens devraient s’attendre à une pluie de morts qu’à des milliards.
C’est dans ce frou-frou que monsieur Affi Nguessan apparait sur la scène pour jouer avec ou sans conscience le rôle qui est le sien depuis sa sortie de prison. Il désavoue sans sourciller son intérimaire monsieur Sylvain Oureto en donnant un rôle gonflant à madame Brigitte Kuyo qui avait été remplacée en France à son poste de représentante du FPI par madame Hortense Assalé. La camarade Brigitte devient donc la patronne de tous les représentants de notre parti. En fait, pour quoi faire? Elle ne sait d’ailleurs pas ce qui est dans ce nouveau poste. Elle fera des tournées en Europe pour connaitre ses sujets, avons-nous appris. Ceci est une faute qui décourage les militants, mon Affi Nguessan.
Ensuite, les tournées que monsieur Affi Nguessan entreprend est une monstration fallacieuse de l’existence de démocratie en Côte d’Ivoire. Dramane Ouattara tue les Ivoiriens selon le niveau du mal de sa sciatique. Mais, tant que monsieur Affi Nguessan, chef de file de l’opposition n’est pas inquiété, Dramane Ouattara peut librement faire ce qu’il veut parce que «la liberté d’expression dramanienne» cautionnée par l’ancien premier ministre est en marche. Pourquoi se plaindre donc? N’oublions pas que le monde des forces brutales qui nous gouvernent ne prend en compte que les visages de proue dans toute situation donnée. La masse est sans nom, elle remplit simplement le nombre. Voici ce pour quoi, nous devons interpeller monsieur Affi Nguessan dans sa démarche actuelle. Ses tournées ne bénéficient qu’au tyran Dramane Ouattara. En laissant circuler monsieur Affi Nguessan, le monde entier se dit que la démocratie est en bonne voie en Eburnie. Or, c’est totalement le contraire. Un autre point, si monsieur Affi Nguessan se sentait vraiment libre, il n’aurait pas arrêté ses tournées aux portes de la commune d’Abobo parce qu’un petit maire lui a donné l’ordre de faire demi-tour. Abobo constituait la tournée de tous les défis. Monsieur Affi Nguessan qui ne voulait pas outrepasser le rôle qui lui a été assigné par ceux qui l’ont sorti de la prison, a choisi de trahir les Ivoiriens en donnant son dos à Abobo. Tout ce qui est fait aujourd’hui endort les Ivoiriens. Tantôt monsieur Affi Nguessan parle de « réconciliation », tantôt il parle du « boycott du recensement ». Les Ivoiriens sont dans l’impasse, dans le doute et dans une totale confusion devant les faits et actions d’un leader, Affi Nguessan, qui n’a pas de message clair, un leader qui dandine et qui ne sait ni éclairer ni orienter ses troupes. Sa défaite d’Abobo aurait pu se répéter si chaque petit maire avait avancé les mêmes âneries du maire d’Abobo. Au moment où Koua Justin parle de « la rue nous attend », monsieur Affi Nguessan fait la sourde oreille et va jouer au modérer d’une république infectée de dozos, de Burkinabés, de Maliens, de Nigériens et bien d’autres malfrats aux imbibées du sang des Ivoiriens lâchement abattus. Le ministre Koffi Koffi Lazare parle de « message clair à donner aux Ivoiriens ». Mais, là encore monsieur Affi Nguessan semble ne pas avoir d’yeux pour voir et d’oreilles pour entendre. A quoi joue-t-il donc ?
Notre dernier mot à monsieur Affi Nguessan est de ne point avancer s’il sait qu’il n’en a pas la force et les moyens. Qu’il ne trahisse pas non plus parce que notre histoire le regarde. Enfin, qu’il cède la place de leader s’il est conscient de ses limites dans la lutte qui nous attend.

Une contribution de Léonard ZOUZOUGBEU