Débats et Opinions – Région de Zikisso: CE QUE NOUS DEMANDONS à ALASSANE OUATTARA

Par Correspondance particulière - CE QUE NOUS DEMANDONS à ALASSANE OUATTARA.

RÉGION DE ZIKISSO NOUS DEMANDONS AU PRÉSIDENT ALASSANE OUATTARA LA MUTATION DES FRCI ACTUELS, par docteur T. J ABLE

D’entrée de jeu, soyons clairs et précis: à Zikisso, nous ne sommes ni contre la présence de l’armée nationale dans la région si elle juge cela nécessaire, ni contre nos militaires qui assurent la sécurité de notre pays.
L’armée est une Institution républicaine que tout citoyen se doit de respecter parce qu’elle est censée protéger la population. Et un militaire du ‘‘service national’’ n’a rien à avoir avec un bandit de grands chemins qui tire son pain quotidien de ses crimes. C’est apparemment ce genre d’hommes qui sont postés à la sortie du village de Dji-mblidou (Djibridou) à Zikisso. Et ils posent problème. Ils se réclament des frci, mais nous sommes loin de les croire parce qu’ils ne savent rien faire d’autre que racketter les automobilistes, voler les canards et les récoltes des paysans (dida, malinké, baoulé, burkinabé, gouro, etc…), intimider nuitamment les villageois en tirant en l’air pendant que ces derniers dorment. Lors de mon récent séjour à Zikisso le mois dernier, le président de la jeunesse m’exprimait ses inquiétudes par rapport à ‘‘ces hommes qui n’hésitent jamais à baigner dans leur koutouku, liqueur locale achetée avec l’argent de leur racket.
’’ Dénoncer les actes de ces petits bandits certainement inconnus de la chaîne de commandement des vrais frci comme je suis en train de le faire, ce n’est jamais vilipender le pouvoir d’Abidjan, contrairement à ce que pensent certains fanatiques corrompus, et uniquement préoccupés par les avantages malsains qu’ils tirent, eux aussi, de cette situation profondément délabrée.
S’il ne s’agissait que de cela, à Zikisso, nous nous serions montrés un peu plus patients encore, en attendant le début de la prochaine campagne présidentielle pour voir désarmés, enfin, ces ‘‘hommes non identifiés’’ qui ne servent strictement à rien, donc pas les intérêts de l’Etat de Côte d’Ivoire. Ne croyez jamais qu’ils servent la Nation qu’ils sont, plutôt, entrain de disloquer davantage. Car ils sèment la violence, partout, dans la région. Au lieu de la protéger, ils avaient déjà obligé la population à se réfugier dans les forêts de longues semaines durant où des nourrissons sont morts, faute de soins. Un jour, à Djidji, le corps d’un mort a même été abandonné, seul, suite à une expédition punitive que ces ‘‘hommes alcoolisés’’ qui n’ont certainement rien en commun avec les vrais frci. Ils ont déjà enlevé tous les chefs de villages de la région pour obliger leurs enfants que nous sommes à leur verser d’importantes cautions. Et s’il est confirmé que certains chefs des villages ivoiriens ayant subi ces mêmes violences et injustices ont été indemnisés par le ministère de l’Intérieur ou la Présidence de la république, il serait souhaitable que les autorités acceptent d’examiner le cas de ceux de la région de Zikisso. Car ils ont perdu, pour leur libération, d’importantes sommes d’argent allant de 300.000 à 1.500.000 f cfa par tête…

A Dji-mblidou (Djibridou), les Frci ont tiré sur Eric Gaé, sur un adolescent des CVAV
Alors que le président de la république a déclaré la fin de la guerre dans le pays, des frci qui n’ont apparemment rien compris à l’art militaire, continuent toujours de terroriser la population de Zikisso, dans toute sa diversité, dans toutes ses composantes. A Digako, ils ont déjà menacé des voyageurs qui revenaient de Lakota avec leurs courses. Et à cette occasion, une grenade a explosé entre les mains d’un de ces militaires mal éduqués et a causé d’énormes dégâts sur lui-même. Le jeudi 20 février, un adolescent se prénommant Eric a été victime de la barbarie de ces ‘‘délinquants de métier’’ qui ne font nullement honneur à notre armée nationale.
Eric, fils de Gaé Emile du village d’Olirédou est membre du mouvement catholique CVAV (Cœurs Vaillants-Âmes vaillantes). Il se rendait à une session de formation à Gagnoa, avec ses amis. Au niveau du minable barrage de Dji-mblidou, leur véhicule s’arrête selon les ordres des ‘‘frci honnis’’ de Zikisso. Les fouilles au corps durent déjà quelque temps, ce qui suscite le mécontentement des jeunes qui n’avaient rien à se reprocher en matière de trafic d’armes et consorts. Les jeunes citoyens s’impatientent donc. C’est alors qu’un frci perturbé qui s’est senti contrarié dans ses hautes fonctions (mais certainement déçu de n’avoir découvert le moindre grain de cannabis pour sa propre consommation), tire à bout-portant sur Eric, selon certains témoins. Rattrapé dans le quartier de Mbalablé (Balaboua) à Dji-mblidou, le faux ‘‘tireur d’élite’’ niera cet acte en disant avoir fait, plutôt, usage de la crosse de son fusil pour assommer le jeune. Or, là, il s’agit d’un cas de délinquance avérée. Le frci malfrat n’est pas le seul à avoir été démasqué dans le quartier Mbalablé. Un certain Nouffou qui vient de s’installer à Dji-mblidou a également été arrêté avec un fusil de calibre 12. Mais qui a accordé à ce quidam son autorisation de port d’armes ? Pour revenir à notre frci malpropre, rappelons que le militaire n’est pas fait pour agresser la population qu’il est appelé à protéger.

Remerciements à monsieur le Sous-préfet et à l’Onuci
Les vraies forces de la sécurité nationale de Côte d’Ivoire, les services de monsieur le Sous-préfet de Zikisso et l’Onuci se sont déportées sur les lieux ‘‘infestés par ces frci de la honte’’. Le jeune CVAV a été rapidement transféré aux Urgences à Gagnoa, grâce la capacité de réaction rapide de ces professionnels de la défense, et je voudrais leur exprimer nos remerciements les plus sincères. Si nous tenons compte des échanges que j’ai eus, hier soir (jeudi 20 à 22h, heure locale) avec certains responsables qui sont sur place, à Zikisso, Eric Gaé n’aurait pas encore rendu l’âme, contrairement aux premières informations qui nous sont parvenues. Mais nous ne pouvons plus attendre qu’une autre situation lamentable de même nature se produise (encore) avant de réagir. Nous demandons donc au président de la république et à monsieur le ministre de la Défense, de bien vouloir ordonner à la mutation de ces petits brigands qui se font passer pour des frci et qui terrorisent les paysans, les vendeuses de poisson, les éleveurs, les transporteurs, les élèves et jeunes collégiens de Zikisso.
Pour terminer, je voudrais lancer un appel à tous les Zikié de bonne volonté, mais également à toutes personnes sensibles à la situation du jeune Eric Gaé et qui souhaiteraient lui apporter une aide quelconque. Car Gustave Gaé, son frère aîné aurait du mal à assurer la prise en chargé du collégien agressé. Ces deux numéros ouverts sont donc laissés à cette intention. Justin Gnagbo : 06 99 35 66 89. Bill Pécos Lohoré : 06 46 22 65 58.

Docteur T. J. ABLE, fils de la région de Zikisso (Paris)
E-mail : enoumesse@yahoo.fr