"Culture": Focus sur la table ronde du Forum universitaire de l’Ouest parisien "

Par IvoireBusiness - Tout , tout de suite ou le culte de l'urgence".

Le forum universitaire de l'ouest parisien a organisé sa dernière table ronde de la saison printanière le 24 AVRIL dernier à l'espace culturel "LANDOWSKI" à "BOULOGNE BILLANCOURT" sur la thématique actuelle du culte de l'urgence dans un contexte mondial de mondialisation et de compétition internationale.
D'entrée de jeu, la directrice du forum," SYLVIE PETIN" a adressé la bienvenue aux nombreux invités en précisant le fait que le sujet abordé, à savoir le culte de l'urgence, voire l'instantanéité dans la vie professionnelle, économique, politique ou dans la vie affective, se veut une problématique d'actualité. En d'autres termes, "trop pressé", comment réagir et y remédier?
Comme de coutume, elle a fait appel aux universitaires les plus compétents qui ont une traçabilité intellectuelle éclectique, respectivement il s'agit de "Michel MAFFESOLI",(professeur de sociologie à la SORBONNE, membre de l'institut universitaire de FRANCE, directeur du centre d'études sur "l'Actuel" et le quotidien(CEAQ) et du centre de recherche sur l'imaginaire, écrivain, "NICOLE AUBERT"(sociologue et psychologue, professeur à "l'Escp"-"Europe" et membre du laboratoire du changement social de (l'université PARIS 7), écrivaine.
Notons que la table ronde a été dirigée par "LAURENT GRZYBOWSKI", journaliste au quotidien "la vie" et ayant travaillé pour l'organe de presse la croix pendant deux sur des questions de société, "OLIVIER PASTRE", professeur d'économie à "l'Université PARIS 8".
(..) Dans l'approche du professeur "MAFFESOLI", il faut être désormais un intellectuel "dégagé" en lieu et place d'intellectuel "engagé". En outre, il faudra déchirer le voile pour favoriser "la fin d'un monde et pas du monde", la nuance s'impose! Cela demande d'être attentif à l'esprit du temps... Mieux, dans sa conception, l'esprit du temps, c'est l'imaginaire pour emprunter l'expression du philosophe" MICHEL FOUCAULT (l'épistémé), la connaissance qu'on a de soi-même. Il ira plus loin en affirmant sans bavures qu'il y a un cycle qui s'achève, celui de "la fin d'un monde ou modernité". Mais encore faudrait-il repérer les impératifs atmosphériques selon l'approche du philosophe allemand "EMMANUEL KANT". Ce qui expliquerait le décalage entre "l'intelligentsia" et le peuple au niveau contrat social. Le problème central est de pouvoir faire un diagnostic avant un éventuel pronostic. Diagnostic de la société officielle. Comment va-t-elle considérer le temps? Sur quel élément de la "triarde" temporelle va-t-elle mettre l'accent?
Le passé, le présent ou le futur? Ce qui va être la grande marque de la modernité, car ce qui est important dans ce qui va arriver, passer à la valeur de l'âme comme "SAINT AUGUSTIN" parlait de la
"Cité de Dieu", une forme de projection dans l'absolu! Notons que le (19 ème) siècle, se voulait un mythe du progrès: Il fallait donc mobiliser les énergies individuelles et collectives."KARL MAX" affirmait dans la même dynamique que "la politique était la forme profane de la religion"!
Mieux, la raison humaine conduit à l'unité, mais dans cette conception de "SAINT-AUGUSTIN", il faudrait mettre l'accent sur l'aspect cognitif : En un mot, tout est soumis à raison pour parler de "l'arraisonnement du monde", approche philosophique de l'allemand "HEIDEGEL".
De nos jours, nous vivons dans la saturation de ce schéma de "l'épistémé", l'imaginaire, car l'esprit est en train de changer et n'est plus focalisé sur ce centre d'intérêt particulier.
Par conséquent, ce qui s'amorce, c'est la "post-modernité"! C'est-à-dire Cueillir les roses de la vie maintenant et aujourd’hui sans se projeter dans l'avenir", germes du présentéisme...
La problématique centrale de toute société est de savoir comment utiliser l'énergie individuelle et collective pour la mobiliser? La thèse soutenue par l'intervenant est "la fin d'un monde et non du monde". En d'autres termes, comment de nouvelles formes de générosité peuvent-elles se vivre au présent?
Quant à "NICOLE AUBERT", elle exposera sa concept du temps en s'adossant à des métaphores: "le temps qui court, file, on prend son temps", "on n'a pas le temps". "le temps est un fleuve qui s'en va"!
Puis, elle fera un clin d'oeil au culte de l'urgence dans le domaine médical(urgences à l'hôpital), et sur le plan juridique(référé juridique).Ce qui fait que maintenant l'impératif est partout dans la vie économique, sociale, affective...
Pis, la mort économique qui menace les entreprises si elles ne réagissent pas vite. Cette urgence
économique se décline dans la vie, marquée en cela par régime et slogan novateur, (TTU-"très très urgent").On parle davantage de (TTU PLUS) pour traduire le paroxysme de l'urgence...
Aujourd’hui, il existe donc une espèce de généralisation de la logique de l'urgence, côté entreprises, dans le but d'échapper à la mort économique.
Mais les conséquences positives prennent en compte l'ivresse de venir à bout des urgences, de les régler rapidement, de triompher du temps: une ubiquité communicationnelle et existentielle.
Ce qui est négatif c'est la confusion entre l'urgence et l'importance: une forme de hiérarchisation de l'urgence. Beaucoup de personnes n'ont la possibilité de faire ce qu'ils
espéraient bien faire dans le temps. L'exemple du boulanger qui doit servir du pain dans un temps d'urgence, atteste de cette urgence professionnelle dans ce secteur particulier.
Certaines personnes sont habitées par l'urgence intérieure, hantées par un projet tout en n'ayant pas le temps nécéssaire. Ce sont des pathologies d'urgence qui atteignent leur courbe exponentielle, d'où l'expression "péter les plombs"! Il y a aussi la corrosion du caractère agressé par l'exigence de l'urgence, et d'autre part les dépressions d'épuisement face à l'urgence: une image de soi et le ralentissement!
L'individu hyper-moderne est dans l'excès et est aussi marqué par l'intensité de lui-même, car il vit dans le mythe de l'instantanéité!
Pour clore la table ronde, "OLIVIER PASTRE", professeur d'économie à "l'Université paris 8" et chroniqueur à "FRANCE CULTURE ET ARTE", mettra en exergue les contradictions du monde économique à travers les deux concepts de l'instant absolu et de la longue durée! Il insistera sur la thèse selon laquelle que l'humanité a fait abstraction complète d'un élément fondamental qui est le basculement de la planète: l'équilibre mondial avec l'entrée en compétition des "CHINOIS" et "INDIENS". Comment expliquer aujourd’hui que ce sont les riches paysans Chinois qui financent les retraites américaines?
Il ajoutera en affirmant que la "CHINE" ET "INDE" représentaient (en 1820) (52%) du "PNB" mondial.
Aujourd’hui, les deux pays ne représentent que(18%) du "PNB" mondial!
En conclusion, "CHINOIS" ET "INDIENS" n'ont jamais oublié qu'ils étaient en (1820) les maîtres du monde.
(90%) des occidentaux n'ont pas pris conscience de cette révolution (ce basculement) du monde d'aujourd’hui, car la priorité a été donnée au court terme:
Une table ronde qui a vu la participation du public boulonnais et parisien, via des interventions s'appuyant sur un questionnement de fond pertinent.
Notons que la prochaine table ronde est prévue pour le mois de SEPTEMBRE prochain.

(YVES T BOUAZO-envoyé spécial à BOULOGNE BILLANCOURT)