Crise au Burida, retour en Côte d’Ivoire, libération de Gbagbo et Blé Goudé… / Gadji Celi : « Je reviendrai au pays… »

Par Linfodrome - Crise au Burida, retour en Côte d’Ivoire, libération de Gbagbo et Blé Goudé… / Gadji Celi « Je reviendrai au pays… ».

L'artiste Gadji Celi Saint Joseph. Image d'archives.

Crise au Bureau ivoirien des droits d’auteur (Burida), retour en Côte d’Ivoire, engagement auprès des pro-Gbagbo, libération de l’ex-chef de l’État et de Charles Blé Goudé… Gadji Celi Saint Joseph en parle dans cette interview réalisée, le dimanche 21 octobre 2018 à l’aube, à Paris en France (14 rue de Patay Paris 13). L’artiste chanteur, ex-capitaine de l’équipe nationale de football, venait de faire une prestation lors de l’investiture du représentant en France du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep) doublée d’un hommage à l’ex-Première dame, Simone Gbagbo. Sa mère -précisons-le- n’était pas encore décédée.

Comment réagissez-vous à la crise au Burida ?

Je ne suis pas concerné.

Vous n’êtes pas concerné, mais vous avez été Pca (Président du conseil d’administration) du Burida. Avec la plainte de certains artistes qui demandent le départ de l’actuelle Directrice générale (Dg), pouvez-vous dire un mot ?

Quand on est parti, on a dit qu’on a volé l’argent. Donc, en principe, ceux qui viennent, ils doivent bien gérer. On ne doit pas dire qu’ils ont, eux aussi, volé l’argent. On aura le temps de s’expliquer là-dessus. Les artistes choisiront ceux qu’ils veulent choisir. Mais, si on est content que ce soient les ministres qui choisissent pour les artistes, qu’on continue.

Que dites-vous des graves accusations de certains artistes contre le ministre Bandaman Kouakou Maurice ?

Je ne suis pas au courant de tout ce qui se passe. Je suis loin de ça. Je ne veux pas en entendre parler parce que j’ai été élu par les artistes, par une Assemblée générale (Ag), par un décret qui existait encore. Donc, on ne peut pas me suspendre sans me donner de raison. Les artistes, qui constituaient l’Ag, n’ont pas réagi, ce n’est pas à moi de réagir. J’estime que si on a une Ag, qui est l’instance au-dessus du Burida, elle devrait réagir à ma suspension. Ce sont les membres de l’Ag qui devraient prendre la décision de me révoquer, même pas de me suspendre parce qu’une suspension, elle ne dure pas éternellement. Alors, pourquoi voulez-vous que je réagisse dans un problème du Burida aujourd’hui. Je suis neutre. Je verrai qui va gagner.

Qu’est-ce que vous attendez pour rentrer en Côte d’Ivoire ?

Je reviendrai au pays quand tout ce que je suis venu faire, va finir. Et quand le pays sera un peu plus calme pour moi (…).

Mais le chef de l’État, Alassane Ouattara, a pris une ordonnance d’amnistie le 6 août dernier !

Ce n’est pas parce qu’il n’y avait pas d’amnistie que je ne venais pas. C’est parce que je suis sorti d’une manière dangereuse. J’ai risqué la vie de ma famille, de mes enfants. Aujourd’hui, je veux remettre tout en place avant de partir, pour ne pas que ce qui est arrivé hier, arrive encore.

Pourquoi, en son temps, vous n’avez pas répondu aux démarches des autorités ivoiriennes, notamment celle du ministre Bandaman Maurice qui voulait que vous rentriez ?

Je n’étais pas encore prêt.

Seriez-vous prêt dans un mois, dans trois mois, dans un an ?

Le jour où je serai prêt, tout le monde le saura. Je vais appeler tout le monde pour dire que j’arrive.

Quel sens donnez-vous à votre présence à la cérémonie d’installation du représentant du Cojep-France ?

Je suis du Cojep. Je suis de l’Ung (l’Union des nouvelles générations de Stéphane Kipré). Je suis de tous les partis qui soutiennent le combat de Gbagbo. Je suis du Fpi. Mais, en même temps, je ne suis pas dans un parti, je suis dans le combat.

Vous dites que vous n’êtes pas d’un parti. Cela voudrait-il dire que si le Rassemblement des républicains (Rdr) ou le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) vous sollicite pour une prestation à l’une de ses cérémonies, allez-vous répondre favorablement ?

Il y a des partis pour lesquels je ne peux ‘’prester’’ (faire une prestation ; Ndlr) aujourd’hui. Ces partis étaient au pouvoir quand je suis sorti (…).

En tant qu’artiste, vous ne pensez pas que vous devez être au-dessus des chapelles politiques ?

Je parle avec eux. On échange. Je vais à leurs invitations. Mais, s’ils m’appellent pour prester, je ne le ferai pas maintenant. Il faut que tout s’arrange pour que j’aille prester. Je suis là parce qu’ils n’ont pas bien géré la chose. Pour gérer une affaire en Côte d’Ivoire, chaque domaine a son chef.

Que voulez-vous dire ?

Si je suis un culturel, il y a le ministre de la Culture. Si le ministre de la Culture n’arrive pas à gérer nos problèmes, nous les artistes, et qu’il dit qu’il est allé chercher les artistes (en exil), mais qu’ils ne veulent pas revenir, c’est qu’il n’arrive pas à gérer les problèmes. Si quelqu’un du domaine des Transports a des problèmes, et qu’il est en exil, le ministre des Transports doit s’arranger pour aller le chercher.

À vous entendre, le ministre de la Culture n’a pas géré comme il se doit vos problèmes, pour que vous reveniez au pays ?

Si nous sommes encore là, c’est que ça n’a pas été vraiment géré comme il se doit.

Concrètement, que doit faire le ministre de la Culture concernant vos problèmes ?

Il doit les gérer. Vous êtes journaliste. Quand vous avez un problème, si on ne le règle pas, vous n’allez pas rentrer (si vous êtes à l’extérieur). C’est ce qu’on appelle, gérer en Côte d’Ivoire. Je ne veux pas entrer dans les détails.

Êtes-vous optimiste pour la libération de Gbagbo ?

Nous voulons tous -pas moi seul- que tous les prisonniers politiques de Côte d’Ivoire soient libérés. Sans exception.

Madame Gbagbo a été libérée !

C’est bien. Mais, on veut que tout le monde soit libéré : Gbagbo, Blé Goudé, les militaires. Il faut que tous ceux qui sont en prison à cause de la politique, soient libérés.

Réalisée à Paris par SYLLA Arouna