Cpi - Libération de Laurent Gbagbo: Décryptage de la décision de la Chambre d'Appel de la CPI du 29 octobre 2013, par Léandre Sahiri

Par Correspondance particulière - DE LA DÉCISION DE LA CPI.

Comme on le voit, pour maintenir Laurent Gbagbo en prison a La Haye, la CPI a usé d'une part de "raisonnement par l'absurde" et, d'autre part, elle s'est appuyée sur l'"asymétrie des rapports de force":

a) Le principe du "raisonnement par l'absurde" est le suivant : pour démontrer qu'une proposition A est vraie, on suppose que la proposition (non A) est vraie − c'est-à-dire que la proposition A est fausse − et on montre alors que cette hypothèse conduit à une contradiction. Ainsi pour démontrer que Gbagbo doit être maintenu en prison, la CPI a mis en avant, le plus absurdement possible, l'argument selon lequel les raisons utilisées jusque-la pour le maintenir en prison restent valables pour le maintenir en prison.

b) L'"asymétrie des rapports de force" établit que, aujourd’hui, comme hier, comme toujours, la suprématie est une affaire de force, une affaire d’armes. L’asymétrie des rapports de force établit qu’on impose l’arbitraire à quelqu’un, non pas parce que l’on est plus fort que lui, non pas parce que l’on est mieux ou supérieur à lui, mais parce que l’on est armé, mais parce que l’on tient le fusil pointé sur lui, et parfois parce que l’on est sans morale. En règle générale, et selon la thèse de l’asymétrie des rapports de force, celui qui tient le fusil est faible physiquement et en position de parasite, puisqu’il se sert de la force et des ressources d’autrui, mais tant qu’il tient le fusil, il reste le maître (Extrait de "Le code noir de Louis XIV").

Par Léandre Sahiri