CPI, Justice des vainqueurs : Alassane Ouattara pète les plombs et s’attaque à la communauté internationale. Les signes annonciateurs de la chute du régime

Par IVOIREBUSINESS - Alassane Ouattara a peté les plombs samedi en s’attaquant à la CPI, affirmant que "plus personne n'ira à la CPI".
Selon plusieurs analystes, ce sont les signes annonciateurs d’une fin de régime.

Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, c’est un euphémisme, a « peté les plombs » samedi dernier à Abidjan en s’attaquant à la Cour pénale internationale et à la Communauté internationale, allant jusqu’à affirmer que "plus personne n'ira à la CPI".
Selon plusieurs analystes, ce sont les signes annonciateurs d’une fin de régime et de la panique au plus haut sommet de l’Etat.
Car comment comprendre qu’un chef d’Etat comme lui, qui est arrivé au pouvoir dans les fourgons de la Communauté internationale, puisse se retourner contre elle aujourd'hui.
Dans les hautes sphères internationales, il se murmure de plus en plus que les jours de l'ami Ouattara sont comptés.

En effet, Alassane Ouattara a déclaré sans porter de gants, lors d’une cérémonie samedi dernier à Abidjan, que plus « personne n’ira » à la Cour pénale internationale (Cpi), dans le cadre de la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011, après les transfèrements du Président Laurent Gbagbo et du Ministre Blé Goudé.
Il répondait ainsi à Fatou Bensouda, procureur de la CPI, qui au cours d’une récente interview à France24 a annoncé que les investigations contre le camp Ouattara débuteront à la mi-mai.
Ouattara a également affirmé que « nous allons continuer à juger ceux qui ont commis des crimes, personne n’ira à la CPI. Nous jugerons toutes les personnes ici en Côte d’Ivoire parce que nous en avons la capacité et (pour) montrer que nous sommes un pays moderne et un pays de droit ».
Il a aussi dit que « tous ceux qui ont commis les atrocités seront jugés et continueront d’être jugés quelles que soient les opinions nationales et internationales », balayant au passage toute idée de grâce et d’amnistie.
« Si tous ces bourreaux » veulent « la clémence de la Nation, par l’intermédiaire du président de la République, il faut qu’ils demandent pardon aux Ivoiriens (sinon) il n’y aura pas de grâces ou d’amnistie », dira-t-il.
Pour lui, il n’y a pas de justice des vainqueurs en Côte d’Ivoire: « J’entends ici et là des bêtises de justice des vainqueurs, est-ce qu’on a besoin d’une justice des vaincus? Si c’était les autres, ils nous auraient tués tous », a-t-il lancé, ajoutant: « nous sommes un pays de droit ».
Selon plusieurs analystes, il y a bel et bien une justice des vainqueurs en Côte d’Ivoire.
Pour eux, le discours de Ouattara sonne creux et le chef de l’Etat a de plus en plus de mal à convaincre, même ses propres partisans.

Eric Lassale