Côte d'Ivoire: Les dernières paroles de Gado Marguerite, mère de Laurent Gbagbo

Par Ivoirebusiness - Côte d'Ivoire: Les dernières paroles de Gado Marguerite, mère de Laurent Gbagbo.

Dame Gado Marguerite et son fils le Président Laurent Gbagbo. Image d'archives.

LES DERNIERES PAROLES DE GADO MARGUERITE

ACTE 13
(La mère de Laurent Gbagbo agonise dans le véhicule qui la transporte vers Yamoussoukro. Dans un effort surhumain, elle s’adresse à son fils, par-delà les mers, par-delà les forêts, par-delà les déserts).

GADO MARGUERITE

Fils de Koudou
Mon fils
You oyê
Zoukoutê
Mon fils
Je m’en vais.
De cette terre
Qui pue

La méchanceté des hommes
Je m’en vais.
Fils de Koudou
Mon fils
You oyê
Zoukoutê
Mon fils
Adieu.

Homme à la démarche virile
Homme qui marche
Avec vigueur
Droit
Dans tes souliers
You oyê
Zoukoutê
Mon fils
Adieu.

Combattant intrépide
Qui
Devant aucun risque
Devant aucun danger
Ne recule
You oyê
Zoukoutê
Mon fils
Adieu.

Homme impétueux
Qui
Quand il parle
Bombe sa poitrine
You oyê
Zoukoutê
Mon fils
Adieu.

Homme éclairé
Qui
Lorsqu’il ouvre
La bouche
Parle sans peur
Et
Distille la vérité
You oyê
Zoukoutê
Mon fils
Adieu.

Homme indomptable
Qui
Lorsqu’il a parlé
Ne renie jamais
Ses paroles
You oyê
Zoukoutê
Mon fils
Adieu.

Homme valeureux
Sache que
Quoi que te fassent
Subir
Les Blancs
Jamais
Crois-moi
Ils ne te vaincront
You oyê
Zoukoutê
Mon fils
Adieu.

Homme au cœur pur
Malgré tout ce que
Tu endures
De souffrances
De mortifications
De désastres
Ne pense jamais mal
De personne
You oyê
Zoukoutê
Mon fils
Adieu.

Homme sublime
Garde-toi
D’encombrer
De vilains sentiments
De rancunes vaines
Ton doux cœur
Que je t’ai donné
You oyê
Zoukoutê
Mon fils
Adieu.

Homme indomptable
Le destin a voulu que
Sur cette terre des hommes
Ton étoile
De mille et un éclats
Brille
Nul ne peut l’éteindre
You oyê
Zoukoutê
Mon fils
Adieu.

Quoi qu’il en soit
Les satrapes
Toute honte bue
Ils te feront sortir
De la prison
Parce que
Tu ne mérites pas
D’être
Ainsi
Traité
You oyê
Zoukoutê
Mon fils
Adieu.

You oyê
Zoukoutê
Mon fils
Ne te fais pas
De souci.
De cette prison
Où tu es
Entre quatre murs
Et avec des chaînes invisibles
Détenu
Tu sortiras
Certes
Vivant
Tu reviendras
Sain et sauf
You oyê
Zoukoutê
Mon fils
Adieu.

Les êtres humains
De ce monde
Chez nous et ailleurs
Pourvu qu’ils soient
Sensés et réfléchis
Te reconnaissent et te vénèrent
You oyê
Zoukoutê
Mon fils
Adieu.

Léandre Sahiri

(Extrait du livre «LAMENTATIONS. PLAIDOYER POUR LA LIBERATION DE LAURENT GBAGBO »