Conflit foncier à l’Ouest/ Déclaration de l’union pour la sauvegarde du patrimoine Wê : « C’est le non-respect unilatéral de l’accord par la partie Baoulé qui est à l’origine de la résurgence du conflit »

Par IvoireBusiness - Conflit foncier à l’Ouest/ Déclaration de l’union pour la sauvegarde du patrimoine Wê « C’est le non-respect unilatéral de l’accord par la partie Baoulé qui est à l’origine de la résurgence du conflit ».

La Ministre Anne Desirée Ouloto en mission dans les régions du Guemon et du Cavally pour transmettre le message du chef de l`Etat et du chef du gouvernement, du samedi 20 au dimanche 21 mai 2017. Image d'illustration.

UNION POUR LA SAUVEGARDE DU PATRIMOINE WÊ (USPWÊ)

Déclaration

L’entreprise de recolonisation de notre pays par le système néolibéral occidental, notamment français, continue son cours. Il est assorti, entre autres, d’une colonisation collatérale des 18.000 km2 des peuples WÊ dans les régions du Cavally et du Guémon par des populations de la sous-région. La plupart des combattants de la sous-région venus participer à la réinstallation de l’emprise néolibérale ne sont pas retournés chez eux. Beaucoup d’autres sont venus les rejoindre. Tout le monde se rappelle l’atrocité des techniques d’occupation des terres WÊ. Tout le monde se rappelle les massacres de Guitrozon, de Petit Duékoué, de Duékoué Carrefour (plus de 800 morts le 29 mars 2011), de Nahibly (environ 230 morts le 20 juillet 2012). Tout le monde se rappelle les villages entiers, campements et enclos sacrés, vandalisés, pillés, détruits et les 350.000 réfugiés WÊ au Libéria qui ont fui, au plus fort de la crise, la violence de la rébellion. Les WÊ devaient abandonner, sous la terreur, leurs terres au profit des occupants de la colonisation. L’Union pour la Sauvegarde du Patrimoine WÊ (USPWÊ) avait prévenu. La vie coloniale n’est jamais pacifique. Aucun peuple ne fait pacifiquement soumission. Depuis trois semaines un nième conflit intercommunautaire, WÊ – Baoulé, fait déjà six morts, plusieurs blessés dont deux graves aujourd’hui à la PISAM (Guirao Jean Luc dans le coma, assommé par des coups de pilon et Tchèkpao Oulaï Dominique au bras droit tailladé à la machette et presque sectionné), des disparus et des nombreux déplacés. L’USPWÊ met en garde les frères baoulés qui sont avec nous dans notre région. Vous ne pouvez pas avoir un chez vous en paix, tranquilles dans vos régions d’origine, être acceptés avec bienveillance par vos compatriotes WÊ pour développer des propriétés agricoles et en même temps vouloir faire la loi d’airain à vos hôtes. Vous ne pouvez pas être armés en permanence comme vous l’êtes et espérer un vivre ensemble convivial avec vos compatriotes sur un même territoire. Vous ne devez pas transgresser l’accord, conclu et validé devant trois membres du Gouvernement, le Préfet de région du Cavally, les Elus, les Chefs WÊ, les Chefs Baoulés et les cadres, qui demande aux WÊ et aux Baoulés de retourner chacun à sa base et de donner un mois aux Autorités compétentes pour trancher équitablement le litige. C’est le non-respect unilatéral de l’accord par la partie Baoulé qui est à l’origine de la résurgence du conflit. Vous ne devez pas empêcher par la violence des fusils et armes blanches les jeunes WÊ d’occuper les espaces qui ne vous appartiennent pas et qui sont définitivement libérés par les burkinabés et vous poser en même temps en victimes. L’USPWÊ demande, c’est un SOS, à la puissance publique de prendre ses responsabilités et d’appliquer la loi pour ramener la paix dans les deux régions.
1. Renvoyer tous les combattants non Ivoiriens dans leurs pays d’origine,
2. . Désarmer tous ceux qui n’ont pas le droit de porter les armes,
3. 3. Traduire devant les tribunaux tous les crimes et exactions avérés.
L’USPWÊ, soucieux de la sauvegarde du patrimoine WË demande une résolution globale des conflits fonciers à l’Ouest en déguerpissant les espaces protégés de tous leurs occupants. L’Union pour la Sauvegarde du Patrimoine WÊ (USPWÊ) prend à témoins la Communauté nationale et internationale, estime nécessaire de résorber sans laxisme les conflits pour l’avènement d’une paix durable. Le peuple WÊ ne fera pas soumission.

Fait à Abidjan le 25 octobre 2017Pour l’USPWÊ,

le Secrétaire Général DR ALPHONSE TOUSSEA
Siège social BP 510 DUEKOUE ; SG : (225)09986776 ; (225)40142077

GERMAIN SEHOUE
Journaliste-Ecrivain
Prix Africain 2017 du meilleur journaliste de la Transparence
Prix 2017 de la Plume combattante de la Souveraineté de la Côte d'Ivoire
225 05 89 54 44/225 40 00 79 45