Coalition nationale pour le changement (CNC) : Le bal des sorciers ouvert. Des taupes se signalent...

Par Civox.net - Coalition nationale pour le changement (CNC). Le bal des sorciers ouvert. Des taupes se signalent...

Signature de la charte de la CNC le vendredi 15 mai 2015 à Abidjan.

Le vendredi 15 mai 2015 a été la date historique de la signature à Abidjan de la Charte de la Coalition Nationale pour le Changement (CNC). La naissance de cette Coalition venait ainsi redonner espoir à la majorité des démocrates et patriotes ivoiriens convaincus qu'elle annonçait le début de la fin du régime dictatorial d'Alassane Ouattara. Car n'est -il pas prouvé dans la plus part des cas que l'union fait la force ?
Mais cet espoir pourrait être déçu si les uns et les autres continuent de faire des déclarations ambiguës et suspectes, d'adopter des postures douteuses et de considérer cette Charte comme un bien privé qu'il faut égoïstement et jalousement « préserver » contre la volonté d'autres leaders et Organisations politiques ou civiles de la signer.
A l'allure où vont les choses, tout porte à penser que nous assistons à un véritable bal de sorciers au sein et autour de cette Coalition. Un bal de sorciers qui n'est rien d'autre que le signalement de ceux que l'on pourrait considérer comme des taupes au sein de cette Coalition et dont les objectifs jusque là inavoués se révéleront dans le temps.

De quoi s'agit-il dans le fond ?

Depuis le 1er mai 2015, des leaders politiques ivoiriens issus de la diaspora, réunis avec des représentants de partis politiques et de candidats à la présidentielle de 2015, ont décidé de faire partie de la CNC en créant la CNC-E (Coalition Nationale pour le Changement -Extérieur ). S'agissant des participants à cette réunion et de la nature de la CNC-E, voici ce que dit le communiqué final qui en est ressorti :
« Réunis le 1er Mai 2015 à Paris, l'opposition extérieure au régime Ouattara sans exclusive a mis sur pied la coalition Nationale pour le changement Extérieur, en liaison avec la coalition nationale de changement de l’opposition intérieure (CNC). Etaient présents à cette première réunion:
-Le président du RPCI-AC Christian Vabé -Les représentants de l'UNG de Stéphane Kipré -Les représentants du candidat à l’élection présidentielle Kouadio Konan Bertin dit KKB
-Les représentants du candidat à l’élection présidentielle Essy Amara
-Les représentants du candidat à l’élection présidentielle Charles Konan Banny
-Les représentants du NPR de Pascal Logbo
-Les représentants du COJEP du Ministre Charles Blé Goudé .»

Tous ces participants à la réunion ont par ailleurs signé le communiqué final comme le précisent ses dernières lignes :

« Pour la CNCE
- Le président du RPCI-AC Christian Vabé et Me Gervais Teti, vice-président
- Les représentants de l'UNG : Auret Ziza et Freddy N’guessan
-Les représentants du candidat KKB : Joël Ettien et Baddy Jean Paul
-Les représentants du candidat Essy Amara : Nestor Koffi
-Les représentants du candidat Charles Konan Banny : Liadé Gnazebo, Hervé Daniel Koffi, Mme Dicoh Yacine, Mme Guedé, Kouakou Djè
-Les représentants du NPR : Gboto Honoré
-Les représentants du COJEP : Gnahoré Félix »

Depuis la publication de ce communiqué sanctionnant la rencontre du 1 er mai 2015, aucune voix ne s'était levée pour s'opposer à cet acte politique dont le seul but n'est que d'unir davantage les forces pour mener un combat démocratique commun contre le régime d'Alassane Ouattara. Alors que tout semblait bien se passer jusque là, des voix lugubres se font entendre pour manifester leur reculade, poser des conditions farfelues d'adhésion à la Coalition et traiter d' « imposteurs » des leaders politiques et d'Associations de la diaspora ayant annoncé leur signature de la Charte de la CNC pour ce dimanche 07 mai 2015.

De la décision unilatérale, honteuse et suspecte de Mamadou Koulibaly relative aux « modalités de ratification de la charte »

Contrairement à ce que préconise la Charte, le président du LIDER (Liberté et Démocratie pour la République), Mamadou Koulibaly, a pris une décision unilatérale, honteuse et suspecte relative aux modalités de sa ratification. Pour le comprendre, il suffit de se référer à la Charte, de l'analyser sur ce point précis. Voici ce que dit la Charte concernant les modalités de sa ratification :
« La présente Charte sera ratifiée par les Parties Contractantes en conformité avec les statuts et règlements de leurs organisations politiques ou groupements respectifs. La présente Coalition est ouverte à tous ceux qui partagent les vues exposées dans le préambule. Elle est conclue pour la présente période électorale et peut être reconduite. L’adhésion et le retrait sont libres. La Charte entrera en vigueur dès sa signature par les parties. ». En droit ratifier c'est « approuver, confirmer dans la forme requise ce qui a été fait ou promis. » La forme requise pour ratifier la Charte de la CNC est ainsi exprimée : « La présente Charte sera ratifiée par les Parties Contractantes en conformité avec les Statuts et règlements de leurs organisations respectives ou groupements respectifs. » Cela signifie que la ratification de la Charte est l'aboutissement d'une procédure qui passe d'abord par le Contrat signé entre les différentes Parties adhérant à son contenu, puis par l'examen de sa conformité aux statuts et règlements intérieurs de chaque Organisation ou groupement signataire. C'est au terme de la signature du Contrat, de la Charte en l'occurrence, que la ratification se fait à l'intérieur de chaque organisation signataire. Il importe de préciser que tout comme en politique les Partis ne sont véritablement engagés que par leurs signatures, en droit un Contrat n'engage une Partie que par sa signature apposée sur le Contrat et par ses initiales le paraphant. Sur cette base, il faut noter que tous les signataires de la Charte ne l'ont pas encore ratifiée au sein de leurs Organisations respectives. Car la signature de la Charte est une chose (Contrat passé entre des parties) qui ne devient réellement définitive qu'après sa ratification par les Parties. Ainsi la signature pouvant être considérée comme un acte individuel n'engage véritablement une quelconque Organisation qu'après la ratification de ses membres, selon que son Statut ou son règlement intérieur le prescrit. Ce bon sens juridique ne convient visiblement pas à Mamadaou Koulibaly. En contradiction avec ce que dit clairement la Charte, l'homme veut imposer une décision arbitraire, soutenu en cela par un certain Dumbia Major voulant désormais porter la casquette du rebelle repenti qui ose traiter d'imposteurs ceux qui ont dit « non » à la rébellion en Côte d'Ivoire depuis ses premières heures et qui sont restés constants dans le combat contre elle et ses alliés politiques.

En effet, sur le site de son parti politique Mamadou Koulibaly a produit un communiqué (Voir ce lien : http://lider-ci.org/lintegralite-de-la-charte-de-la-cnc-et-les-modalites...) qu'il n'a pas osé signer, on ne sait d'ailleurs pour quelle raison, faisant écho de sa décision arbitraire définissant les modalités de ratification de la Charte. Voici ce que dit le communiqué de Mamadou Koulibaly publié depuis le 30 mai sur le site de sa formation politique :
« Bien que plus personne en dehors des initiateurs susmentionnés ne sera admis à signer le document fondateur de la coalition, la CNC continue d’ouvrir ses portes à toutes les organisations politiques ou de la société civile qui partagent sa vision et son combat. Pour ce faire, les organisations et associations intéressées devront adresser un courrier pour le signifier à la Conférence des Candidats et Présidents de la Coalition Nationale pour le Changement. La lettre doit préciser que l’organisation a lu et approuvé la Charte, l’a ratifiée formellement et demander son intégration à la CNC. La Conférence des Présidents et Candidats statuera sur la demande qui, si elle est acceptée, fera l’objet d’une communication officielle par les voix autorisées. »
Pour Mamadou Koulibaly la ratification de la Charte peut se faire sans sa signature. Il s'agit dans la réalité d'une véritable absurdité pour ce qui concerne la CNC dont la charte précise bien que la ratification est précédée par le Contrat, en l’occurrence la signature de la Charte.
Alors que la Charte précise que « l'adhésion et le retrait sont libres », pour le patron du LIDER, l'adhésion à la CNC est un Examen qu'il faut passer en présentant sa candidature devant un jury nommé « Conférence des Présidents ». Tout cela est l'expression d'une volonté d’empêcher certaines organisations politiques et de la société civile d'adhérer à la CNC. Cette barricade posée autour de la CNC de façon unilatérale, il faut le préciser, n'est pas de nature à créer une véritable union de toutes forces désireuses du changement en Côte d'Ivoire. Cette barricade constitue le premier niveau du complot pour étouffer et affaiblir la lutte contre le régime dictatorial d'Alassane Ouattara. Cela est facile à comprendre quand on sait que Mamadou Koulibaly a pu bénéficier d'un financement illégal de son parti politique, au mépris de la Constitution et de la loi en vigueur en la matière. Un financement qu'il n'a pu honnêtement refuser en tant que « démocrate et légaliste ». N'est-ce pas lui, Mamadou Kooulibaly, qui soutient que la question de l'éligibilité d'Alassane Ouattara est un faut débat, alors qu'il est signataire d'une Charte qui pose cette question de éligibilité d'Alassane Ouattara comme un vrai débat ? Cette duplicité ne saura prospérer pendant longtemps, une fois que les uns et les autres auront grandement ouvert les yeux pour voir et comprendre qui sont les véritables acteurs en présence. L'observation des agissements des autres leaders politiques ayant reçu illégalement le financement de leurs partis aide à éclairer les agissements de Mamadou Koulibaly. Un homme qui a trahi la lutte dès les premières heures ou même bien avant la chute de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011. Un homme qui se donnait l'apparence d'un souverainiste et d'un démocrate de par sa « grande gueule » pendant la crise , mais qui n'a pas hésité à se déculotter devant la France et Alassane Ouattara dès les premières heures de la chute du Président Laurent Gbagbo , par peur et pour satisfaire certaines ambitions personnelles.

Les jours à venir nous diront si les ivoiriens doivent continuer de croire en cette Coalition Nationale pour le Changement dont certains acteurs ne jouent pas manifestement franc jeu.

Zéka Togui.