Cameroun : L’avocate Lydienne Eyoum a-t-elle été libérée contre le paiement de 400 milliards de C2D par la France?

Par IvoireBusiness - Cameroun : L’avocate Lydienne Eyoum a-t-elle été libérée contre le paiement de 400 milliards de C2D par la France?

L’avocate franco-Camerounaise Lydienne Eyoum.

Au Cameroun, la remise totale de la peine de 25 ans de prison ferme de l’avocate Lydienne Eyoum par le Président de la République Paul Biya, continue de défrayer la chronique.
Selon une source proche du dossier, cette libération se serait faite contre le paiement par la France au Cameroun de la somme de 400 milliards de FCFA, dans le cadre du contrat de désenttement et de développement (C2D) signé quatre jours plutôt.
En effet, la signature du 3e C2D entre le Cameroun d’une part représenté par Louis-Paul Motaze, le ministre camerounais de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), et le Secrétaire d’Etat français en charge du Développement et de la francophonie André Vallini, a eu lieu le 30 juin 2016. Montant du contrat : 400 milliards de FCFA. Une manne pour le Cameroun.

Et coup de théâtre, 4 jours plus tard, soit le 4 juillet 2016, la libération de l’avocate française d’origine camerounaise, est décidée par décret présidentiel.
Mais le Palais d’Etoudi dément une quelconque pression ou un quelconque deal.

« Le président Paul Biya n'a pas relâché Madame Lydienne Yen Eyoum, épouse Loyse simplement par ce qu’elle est française ou par ce qu’il y a eu la pression du groupe de travail de l’ONU », affirme t-on du côté du Palais d’Etoudi.
Issa Tchiroma Bakary, le ministre camerounais de la Communication et porte-parole du gouvernement, dément un quelconque deal.
« La France vient de nous accorder 400 milliards de FCFA pour le CD2. Il faut dire merci de vive voix. Lydienne n'était pas une condition, pas du tout », a déclaré le Mincom en réponse à une question de journaliste ce mardi à Yaoundé.
Pour Issa Tchiroma, « le Cameroun est un pays souverain. Le chef de l'Etat a accepté la doléance de son homologue français parti de Paris », a déclaré le porte-parole du gouvernement camerounais en référence à la visite de François Hollande à Yaoundé le 3 juillet 2015.

Le Ministre a tenu à préciser que la condamnation de Lydienne Eyoum demeure.
« Pour le Cameroun la condamnation demeure. Tout ce qu'elle doit à l'État camerounais, elle doit payer. La grâce ne concerne que la privation de liberté », a précisé le ministre de la Communication.
Nous y reviendrons.

Mireille (Mimi) Kouamé