Côte d'Ivoire/ Violences à l'université: Le FPI exige le retour des franchises universitaires, de la démocratie, et de la liberté syndicale

Par IvoireBusiness - Côte d'Ivoire/ Violences à l'université. Le FPI exige le retour des franchises universitaires, de la démocratie, et de la liberté syndicale dans les universités.

Mouvement de grève à l'université. Image d'archives.

FRONT POPULAIRE IVOIRIEN
Le Secrétariat Général

DECLARATION DU FRONT POPULAIRE IVOIRIEN SUR LA RECRUDESCENCE DE LA VIOLENCE EN MILIEU UNIVERSITAIRE

I. LES FAITS

Les mercredi 18 et jeudi 19 Novembre 2015, des affrontements ont eu lieu sur le campus de l’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, entre des membres de deux organisations syndicales, à savoir la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) et l’Alliance Générale des Elèves et Etudiants de Côte d’Ivoire (AGEESCI). Suite à ces affrontements, le Conseil de l’université, en sa session du jeudi 03 décembre 2015, a prononcé la radiation de neuf (09) étudiants dont les premiers responsables des structures antagonistes.
Par ailleurs, les inscriptions en ligne des étudiants de l’université Félix Houphouët-Boigny ont révélé que 3 000 étudiants ayant souscrit à l’opération ne sont pas reconnus par les services de la compagnie de téléphonie mobile qui a exécuté le contrat. Cela a créé un conflit entre l’université et la compagnie de téléphonie mobile. L’université a alors intenté un procès à ladite compagnie et a perdu ce procès. En effet, certains agents indélicats des services de la scolarité seraient responsables de la forfaiture d’avoir délivré des reçus d’inscription aux étudiants, en gardant par devers eux les sommes versées. Alors qu’une enquête administrative était annoncée, pour que soient situées les responsabilités, les services de la scolarité demandent aux 3 000 étudiants de s’inscrire à nouveau en s’acquittant des mêmes frais.
C’est dans ce contexte que, dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 décembre 2015, un incendie s’est produit dans les locaux des services de la scolarité causant de nombreux dégâts matériels.

II. NOTRE ANALYSE

De ces faits, le Front Populaire Ivoirien (FPI) :
• Note que depuis l’avènement du régime Ouattara par la violence, les résidences et les campus universitaires sont devenus des lieux d’habitation des loubards, des Dozos, des microbes et d’autres personnes détenant toutes sortes d’armes, qui sèment en ces lieux, la violence et des tueries ;
• Fait observer que, depuis le 11 avril 2011 jusqu’à ce jour, les résidences universitaires sont fermées aux étudiants alors que la majorité d’entre eux est issue de familles modestes, ce qui rend difficile leurs conditions de vie et de travail ;
• Constate que la politique de « rattrapage ethnique » instituée depuis le 11 avril 2011, qui consiste à promouvoir dans l’administration et partout ailleurs, une ethnie, celle du Nord, a remplacé dans nos universités les valeurs démocratiques, morales et éthiques, qui ont caractérisé jusque-là le fonctionnement des universités de Côte d’Ivoire ;
• Relève que le régime Ouattara, violent et illégitime par essence, craint les organisations syndicales et politiques démocratiques et autonomes. Pour cela, il crée, finance et contrôle des organisations fantoches abonnées à la violence sur les campus et résidences universitaires. Ces structures ont pour mission d’infiltrer et de provoquer les organisations autonomes donnant ainsi le prétexte au pouvoir de traquer leurs dirigeants et d’en proclamer la dissolution.

III. NOTRE POSITION

Face à cette situation, le Front Populaire Ivoirien :
- S’incline respectueusement devant la mémoire de Konin Christian Wilfrid, étudiant en Master 1 de Gestion, décédé le jeudi 19 novembre 2015, victime des violences sur le campus ;
- Présente ses sincères condoléances à ses familles biologique, académique et syndicale ;
- Dénonce et condamne la violence érigée en méthode de gouvernement par le régime Ouattara et entretenue en milieux scolaire et universitaire ;
- Refuse que les étudiants soient les victimes de la mauvaise gouvernance du régime Ouattara et de l’érection de la violence en système de gestion en milieux scolaire et universitaire ;
- Exige le retour du respect des franchises universitaires, de la démocratie et de la liberté syndicale dans les universités, les lycées et collèges de Côte d’Ivoire ;
- Exprime sa solidarité à toutes les organisations syndicales en générale et particulièrement dans les universités, lycées et collèges qui luttent pour leurs droits syndicaux et pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
Fait à Abidjan, le 11 Janvier 2016

Pour le Front Populaire Ivoirien
Le 1er Secrétaire Général-adjoint,
Porte-parole par intérim
Koné Boubakar