Côte d'Ivoire : Tu fais grèves, je réduis ton salaire

Le 23 février 2013 par XINHUA - Tu fais grèves, je réduis ton salaire.

Le président de la confédération des syndicats des fonctionnaires de Côte d'Ivoire, Apollinaire Djédjé, a dénoncé vendredi à Abidjan la mesure de réduction de salaire prise par le gouvernement à l'encontre des fonctionnaires qui ont observé trois jours de grève vers fin janvier.

"Des fonctionnaires qui viennent de percevoir leurs salaire de fin du mois de février ont constaté que des ponctions ont été faites sur leur solde", a noté M. Djédjé.

Pour les fonctionnaires, le gouvernement qui menaçait de sanctionner acteurs de la grève a mis sa menace à exécution en ponctionnant les salaires.

"C'est une mesure injuste", s'est écrié le responsable de la confédération des fonctionnaires, promettant de déposer un recours auprès du ministre de la Fonction publique et de saisir également la Cour suprême.

"Une assemblée générale des fonctionnaires aura lieu le 9 mars prochain pour apprécier la situation", a-t-il promis.

Le ministre ivoirien en charge de l'administration publique Gnamien Konan a pour sa part expliqué que "la loi a été appliquée".

"Dans le cas d'une grève, la loi prévoit une réduction proportionnelle dans ce type de cas. Les grévistes avaient été informés de ce à quoi ils s'exposaient", a fait remarquer en substance M. Konan.

Des syndicats de fonctionnaires ivoiriens avaient lancé dans le courant du mois de janvier un mot d'ordre d'arrêt de travail pour exiger un déblocage et une revalorisation des salaires.

Xinhua

APRES UNE PONCTION SUR LE SALAIRE DE CERTAINS FONCTIONNAIRES/ GNAMIEN KONAN CATÉGORIQUE: "SI VOUS AVEZ FAIT TROIS JOURS DE GRÈVE...ON LES RETRANCHE DANS VOTRE SALAIRE"

Publié le samedi 23 février 2013 | L’intelligent d’Abidjan

La décision d’une ponction sur le salaire des enseignants entrés en grève du 21 au 23 janvier dernier, entrera en vigueur à partir de la fin du mois de février 2013. Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative et le président du COSIFOCI ont réagi, hier sur ONUCI-Fm, l’un pour expliquer les motivations d’une telle décision et l’autre pour dévoiler la conduite à tenir.

«C’est la loi n°92-571 du 11 septembre 1992 relative aux modalités de la grève dans les services publics, adoptée par l’Assemblée nationale et promulguée par le Président de la République de l’époque, Félix Houphouët-Boigny, qui indique clairement à quoi s’expose les grévistes, même dans le cadre d’une grève concertée, c’est-à-dire une grève légale (...) Si vous avez fait trois (3) jours de grève, on calcule proportionnellement la valeur salariale de ces trois jours et on le retranche de votre salaire», a justifié le ministre de la Fonction publique, Gnamien Konan. Cette décision est contestée par le président de la Confédération des syndicats des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (COSYFOCI), qui entend introduire un recours gracieux auprès de la tutelle. «Dans un premier temps, nous ferons un recours gracieux auprès du ministre de la Fonction Publique, ensuite nous allons saisir la chambre administrative de la Cour suprême. En tout état de cause, il y aura une Assemblée générale le 9 mars, où tous les fonctionnaires seront invités et apprécieront la situation. Car pour nous, si l’autorité s’empresse à ponctionner nos salaires, l’autorité doit aussi prendre toutes les mesures pour satisfaire nos droits, notamment, les 150 points d’indices, le déblocage des salaires… C’est pourquoi, nous pensons que toutes les mesures prises à présent, sont des mesures qui tendent à nous intimider et à distraire les fonctionnaires», a dit Tapé Djédjé Apollinaire qui n’a pas donné de détails sur le nombre de fonctionnaires concernés par cette mesure. «Nous n’avons pas le chiffre exact, mais nous savons de plus en plus que les fonctionnaires nous appellent pour nous faire savoir qu’effectivement ils ont eu des salaires qui ont été ponctionnés. Pour certains 14.000 FCFA, pour d’autres, 20.000 CFA», a-t-il fait savoir.

A.Dedi