Côte d'Ivoire/ Reprise du dialogue politique: L’opposition dit non au référendum et s'inquiète de la non tenue des élections législatives dans les délais

Par Fraternité matin - Reprise du dialogue politique. L’opposition dit non au référendum constitutionnel, et s'inquiète de la non tenue des élections législatives dans les délais.

Suspendu il y a quelques mois, le dialogue politique entre les partis d’opposition et le gouvernement réunis au sein du Cadre permanent de dialogue (CPD), a repris ce jeudi 8 septembre 2016, au cabinet du ministre d’État, ministre chargé des Relations avec les institutions et du Dialogue politique, Jeannot Ahoussou Kouadio.

Sept points était à l’ordre du jour pour ce premier rendez-vous. Les plus importants étant la question sur le référendum constitutionnel, le dégel des comptes, la libération des prisonniers politiques, le statut de l'opposition, et les élections législatives.

Prenant la parole, au nom de l’opposition, Pascal Affi N’Guessan a indiqué que cette reprise fait suite aux actes posés par le gouvernement à travers le dégel des avoirs d’une dizaine de cadres du Front populaire ivoirien (Fpi) et la libération de 9 prisonniers politiques. Mais il souhaite encore des efforts du gouvernement.

«Notre objectif et notre revendication a été que tous ceux qui sont des prévenus qui ne sont pas encore jugés et condamnés qu’ils soient tous mis en liberté. A l’occasion de cette réunion, spéciale, nous allons voir avec le Garde des sceaux et le Premier ministre Ahoussou à quoi nous allons y parvenir en ce qui concerne cette revendication,» a précisé le candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2015.

Selon lui, les 15 partis politiques membres du CPD ont émis le vœu que tous soient libérés d’ici à la fin de l’année et que cette question des prisonniers politiques soit totalement résolue.

Concernant les élections législatives à venir, Affi N’Guessan a marqué sa vive préoccupation face à l’incertitude que le Gouvernement a à organiser ces échéances électorales alors que le mandat de l’actuel parlement prend fin début décembre.

«A l’heure actuelle, le Gouvernement ne semble pas avoir lui-même, une idée précise du calendrier des législatives, ni de la composition de la future Assemblée nationale, » s'est-il inquiété.

En ce qui concerne le référendum pour doter la Côte d'Ivoire d'une nouvelle constitution, Affi N'guessan a opposé une fin de non recevoir au gouvernement, estimant que ce débat est fondamental parce qu’il engage l'avenir de la nation. Les partis politiques du CPD campent sur leurs positions et disent donc non à la procédure adoptée par le chef de l’Etat ivoirien.

Selon Pascal Affi N'guessan, l'opposition a proposé un débat ouvert à travers la création d'une commission constitutionnelle comprenant les experts qui ont été mis en place par le chef de l’Etat, et de représentants de toutes les entités socio-professionnelles de la Côte d’Ivoire.
Position jusqu'à présent rejetée par le gouvernement d'où le clash à venir.

En effet, le parti de Laurent Gbagbo par la voix de son président Aboudramane Sangaré, a appelé le peuple à faire barrage à ce référendum constitutionnel, de même que le président du RPCI-AC Christian Vabé, qui a appelé le peuple à se tenir prêt à empêcher la tenue d'un tel référendum par tous les moyens démocratiques.
Nous y reviendrons.

Serge Touré