Côte d'Ivoire: Pierre Laurent, Secrétaire national du Parti Communiste Français, écrit à Laurent Fabius pour exiger la libération d'Assoa Adou et des prisonniers politiques

Par IvoireBusiness - Côte d'Ivoire. Pierre Laurent, Secrétaire national du Parti Communiste Français, écrit à Laurent Fabius pour exiger la libération d'Assoa Adou et des prisonniers politiques.

Assoa Adou et Pierre Laurent. Photomontage.

Monsieur Fabius Laurent

Ministre des Affaires étrangères et du développement international

37 quai d’Orsay

75700 Paris SP 07

Paris, le 7 septembre 2015

Monsieur le Ministre,

Je me permets dattirer votre attention sur la situation rencontrée par Monsieur Assoa Adou dirigeant historique du FPI, homme de Paix et de dialogue, et d'autres prisonniers politiques de Côte d'Ivoire

Dans la nuit du 1er au 2 septembre, des hommes encagoulés puissamment armés se présentant comme des forces spéciales, ont pénétré dans les cellules d'Assoa Adou et d'autres prisonniers politiques à la Maison darrêt et de correction dAbidjan (MACA) et les ont fouillé.

Si le pire a été évité de justesse, ces individus l'ont brutalisé en lui disant que cela ne faisait que commencer. Il est à noter que juste avant l'attaque, l'électricité a été coupée.

Monsieur Assoa Adou ainsi que d'autres prisonniers politiques ont été transférés au camp pénal de Bouaké, tristement célèbre depuis Houphouët-Boigny pour ses terribles conditions de détention et d'isolement. De plus, selon ses proches, il ne serait plus en ce moment en possession de ses médicaments qui lui sont pourtant indispensables.

Ces actes inqualifiables s'inscrivent dans la longue liste d'atteintes aux droits humains du régime d’Alassane Ouattara.

Après avoir emprisonné et parfois torturé des centaines de militants politiques et du mouvement social, interdit et réprimé dans le sang de nombreuses manifestations, s'être ingéré dans les débats internes de partis politiques, d'associations et de syndicats, mis sous sa coupe les institutions y compris celles chargées des élections et de la justice, voilà qu'il s'en prend à ses prisonniers politiques.

Cela envoie un très mauvais signal et ce à quelques semaines des élections en Côte d’Ivoire.

La France ne peut continuer à rester inerte et donc complice face à un régime qui engendre une telle situation.

Je vous serais reconnaissant, Monsieur le Ministre, de bien vouloir faire dans l'immédiat tout ce qui est en votre pouvoir en vue de rappeler au pouvoir ivoirien ses engagements et obligations en matière de droits humains en général et plus particulièrement de s'assurer, pour le moins, de la sécurité et du respect des droits qu'ont ces détenus politiques.

Je vous prie dagréer, Monsieur le Ministre, lexpression de mes salutations les plus distinguées.

Pierre Laurent

Secrétaire national du Parti Communiste Français