Côte d'Ivoire - MIAKA OURETTO et la présidence du FPI : 775 jours de diplomatie politique

Par Correspondance particulière - Bilan de Miaka Ouretto à la tête du FPI.

C’est ce samedi 7 septembre 2013 que M. Pascal Affi Nguessan reprend son poste de président du Front populaire ivoirien (FPI), après plus de deux ans d’inactivité suite à son incarcération à Bouna dans le Nord du pays pour des raisons politiques. Aussi pour ne pas laisser le navire bleu-blanc chavirer, un comité central s’est réuni aux fins de maintenir le parti de Laurent Gbagbo en vie. C’était le 23 juillet 2011.
7 septembre 2013, voilà donc 2 ans 1 mois et 2 semaines soit 775 jours que le professeur d’économie, Sylvain Miaka OURETTO conduisait la nouvelle destinée du FPI.
Investi par un comité central ordinaire le 23 juillet 2011 suite à la démission du 3e vice président, Mamadou Koulibaly qui assumait l’intérim des 1er et 2e vice présidents, Aboudramane Sangaré et Simone Ehivet Gbagbo, emprisonnés depuis la chute du régime du président ivoirien, Laurent Gbagbo le 11 avril 2011, Miaka Sylvain OURETTO, alors secrétaire général du parti avait pour mission de tenir le FPI jusqu’au cap.
Une mission que lui et la nouvelle direction intérimaire du parti conduiront avec honnêteté, courage et abnégation malgré les multiples intimidations du régime d’Alassane Ouattara.
Devenu ainsi malgré lui, chef de file d’un parti au bord de l’éclatement avec plus de la moitié de ses militants en exil et la quasi-totalité de ses hauts cadres en prison, Miaka n’a pas voulu longtemps pleurer sur le sort de ses camarades, encore moins sur l’avenir du parti. Il le sait, celui qui incarne la ligne du parti depuis toujours se nomme, Laurent Gbagbo.
Et si le nouvel homme fort du FPI s’est maintes fois vu refuser la visite à son mentor du temps de sa détention à Korhogo dans le nord de la Côte d’Ivoire, la justice internationale lui permettra de rencontrer Laurent Gbagbo, seulement deux mois après le transfèrement de celui-ci à la CPI. C’était le 6 février 2012. On se souvient, après plus de trois heures de tête à tête, c’était avec le « V » de la victoire que Miaka est ressorti de la prison de Scheveningen, plein d’espoir.
Requinqué par cette visite hautement politique, le président par intérim du FPI entame alors une série de rencontres, d’abord avec la diplomatie française, puis avec le gotha intellectuel africain et la forte diaspora ivoirienne de France.
Le chemin de l’offensive diplomatique désormais déblayé, c’est à la tête d’une imposante délégation que Sylvain Miaka Ouretto reviendra en Europe, 9 mois après.
Mais avant, la nouvelle direction du parti procédait à un léger remaniement après sa convention d’Avril 2012. Plusieurs cadres du parti résidents hors du pays intègrent certaines instances du secrétariat national. C’est le cas de M. Claudel GUIGUI, nommé par le secrétaire national chargé des finances. Il avait pour mission de rechercher des fonds pour le fonctionnement du parti. Un parti qui s’est vu couper toute la subvention financière (dont bénéficiaient tous les partis politiques du temps de Gbagbo) depuis l’arrivée de Ouattara au pouvoir. Claudel Guigui accomplira cette noble mission et en marge de la représentation France jusque-là dirigée par Brigitte KUYO.
Le 10 novembre 2012, Claudel et son équipe offraient plusieurs dons en numéraire et bureautique à la direction du parti.
Aussi ce mois de novembre 2012 fut-il sans repos pour Miaka et ses camarades. Du 06 novembre au 1er décembre 2012, une importante délégation de la Direction du Front Populaire Ivoirien (FPI), conduite par son président, Monsieur MIAKA OURETTO effectuait sa deuxième mission en Europe.
Cette mission qui s'est déroulée en deux (2) étapes, avait pour objectif principal de repositionner le FPI à l'international afin de donner une meilleure lisibilité à sa lutte aujourd'hui en Côte d'Ivoire. La mission préparatoire a eu d’abord lieu du 06 au 20 novembre et la mission principale du 21 novembre au 1er décembre 2012.
Au cours de son séjour, la délégation a eu des séances de travail en France, en Italie et en suède et plusieurs visites à la Haye au Pays Bas.
D’abord à Paris, Miaka et sa délégation ont rendu visite au nouvel ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, SEM Charles Gomis. C’était le 21 novembre 2012 au 102, rue Raymond Poincaré dans le 16e arrondissement. Le lendemain, 22 novembre, Sylvain Miaka Ouretto obtint son deuxième ticket pour un second tête à tête avec Laurent Gbagbo à la Haye.
Le 23 novembre, une délégation du parti est reçue à la cellule Afrique de l’Elysée par madame Hélène Legal. Au menu des discussions, la situation sécuritaire en Côte d’Ivoire et la question des prisonniers politiques et exilés proches de Laurent Gbagbo.
Profitant de leur présence en Europe, la direction intérimaire du FPI s’est rendue en SUEDE, cette fois pour porter la voix de la gauche ivoirienne aux alliés socialistes de Scandinavie.
De retour en France, la délégation conduite par Miaka a eu plusieurs séances de travail avec des hautes personnalités du monde politiques français dont le parti, communiste, le Senat et le PS avec une rencontre enrichissante avec le député Emmanuelli, un proche de Laurent Gbagbo. Après cela, les éditions l’Harmattan organisaient une conférence de presse à son siège au cours de laquelle, la mission du FPI a une fois encore dépeint la situation politico-sécuritaire du pays avant d’inviter la communauté internationale à peser de tout son poids pour le retour du jeu démocratique en Côte d’Ivoire.
En fin de mission et conforment aux recommandations de la Convention d'avril 2012, relativement à la dynamisation des structures de base, et pour rester dans la dynamique de l'offensive diplomatique, le président Miaka Ouretto a procédé à la nomination de Madame Hortense ADE ASSALE en qualité de nouvelle représentante FPI France et désigné un Comité de Suivi de la mission autour de la représentation France composé de Jean-Gervais TCHEIDE, Innocent AKOI, Nicolas NGUESSAN LAVRI et François GUINA . « Cette décision marque le début d'un processus de redynamisation de toutes les structures à l'étranger » avait promis le président Miaka Ouretto. Seulement en dehors de celle intervenue en France aucune autre représentation n’a véritablement subi de réaménagement. Une décision qui avait fait couler beaucoup d’encres à l’époque. Ce fut donc dans cette atmosphère peu réjouissante que s’est faite l’investiture de Mme Hortense ADE ASSALE le samedi 27 avril 2013 à Paris. C’est au 2 boulevard de la Villette (Paris 19e). Métro Belle Ville de 14h à 19h.
Autres actions de la direction intérimaire furent sa présence à la cérémonie d’investiture du nouveau chef de l’état ghanéen, Jhon Mahama Dramani, le 7 janvier 2013 et une rencontre de haut niveau avec le président Sénégalais, Macky Sall à Dakar. Le parti de Laurent Gbagbo sera aussi l’invité d’honneur du 36 e Congrès du parti communiste français tenu à Paris du 7 au 10 février 2013. Le 13 février 2013, la délégation intérimaire envoie une autre mission à la Haye lors de l’audience de confirmation des charges retenues contre Laurent Gbagbo.
Enfin, si tous ces déplacements ont porté des fruits avec la libération d’une première vague de prisonniers politiques le 20 décembre 2012 puis le 5 août dernier, parmi lesquels, Pascal Affi Nguessan, celui-ci qui bien que bénéficiant d’une liberté encore précaire, devra à son tour peser par tous les moyens afin de conduire le navire FPI jusqu’à bon port ; c’est-à-dire à la libération totale du reste des prisonniers politiques, parmi lesquels, le président Laurent Gbagbo, son épouse Simone Ehivet Gbagbo et le retour de tous les exilés proches du FPI.
Un objectif qui peut être atteint s’il est dépourvu de tout autre agenda caché. Bravo à Miaka et à son équipe et bon vent à Affi Nguessan pour que vive le Front populaire ivoirien.

Philippe KOUHON/ Directeur des programmes de Diaspo Tv (bientôt le film documentaire complet de la transition de Miaka sur www. Diaspo.net)
Mail : pkouhon@gmail.com