Côte d'Ivoire: il y a cinq ans, l'arrestation de Laurent Gbagbo

Par Rfi.fr - Côte d'Ivoire. Il y a cinq ans, l'arrestation de Laurent Gbagbo.

Le Président Laurent Gbagbo en son palais. Image d'archives.

Il y a cinq ans, jour pour jour en Côte d’Ivoire, le 11 avril 2011, après une élection présidentielle contestée et plusieurs mois de combats entre pro-Gbagbo et pro-Ouattara, Laurent Gbagbo était arrêté dans sa résidence présidentielle de Cocody. Il sera ensuite transféré à la Cour pénale internationale où il est en ce moment jugé pour crimes contre l'humanité. Depuis, dans le pays, la paix est revenue, mais la réconciliation est loin d'être achevée.

C’est à l’Hôtel du Golf, lieu symbolique où pendant la crise post-électorale Alassane Ouattara et son gouvernement vivaient reclus, que ses proches ont souhaité se retrouver. Autour de photos, cinq ans après l'arrestation de Laurent Gbagbo, il était encore nécessaire selon Mamadou Touré de commémorer cette date. Il est l'un des responsables du RHDP au pouvoir. « Nous avons estimé que cette date marquait la libération de la Côte d’Ivoire : cinq mois de crise post-électorale difficile, 3 000 morts, près de deux millions de déplacés au plus fort de la crise. La Côte d’Ivoire avance, mais nous avons aussi un devoir de mémoire. La réconciliation passe par la vérité, la réconciliation passe aussi par une histoire vraie de ce qui s’est passé », assure-t-il.

Mais cette histoire est encore l'objet de batailles dans un pays toujours divisé. Entre pro-Ouattara et pro-Gbagbo, ce sont bien deux visions de la crise qui continuent à s'affronter. Navigué Konaté est le président des jeunes du FPI, le parti fondé par Laurent Gbagbo. « Aujourd’hui la réconciliation n’avance pas : la libération des prisonniers, la remise en état, la liberté d’expression, la liberté d’action. Tout ça piétine aujourd’hui », affirme-t-il.

La réconciliation reste un des défis du deuxième mandat d'Alassane Ouattara. Alors que Laurent Gbagbo est en train d'être jugé par la Cour pénale internationale et que Simone, sa femme, devrait comparaître en Côte d'Ivoire avant l'été pour crimes contre l'humanité, les organisations des droits de l'homme déplorent notamment qu'aucun pro-Ouattara n'ait encore été jugé.
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