Côte d'Ivoire: Déçu de Ouattara, Obama courtise aujourd’hui le Fpi

Par Le Nouveau Courrier - Obama courtise aujourd’hui le Fpi.

Photo: Terence McCulley, Ambassadeur des Etats Unis en Côte d'Ivoire.

L’ambassadeur des Etats-Unis en Côte d’Ivoire Terence McCulley s’est rendu le vendredi 24 janvier 2014 au siège du Fpi à la Riviera-Attoban à Cocody pour rencontrer la direction du parti. La rencontre qui s’est tenue à huis clos a duré de 14 heures à 15 heures 20. Fait notable, dès l’arrivée de la délégation américaine au QG de Gbagbo, le service communication indique clairement que l’ambassadeur ne veut la présence d’aucun média. Les hôtes du Fpi ont insisté sur cette exigence. A l’issue de cette rencontre entre la délégation américaine et la direction du Fpi conduite par son président Pascal Affi N’Guessan, Terence McCulley s’est précipité dans son véhicule de commandement. Il n’a souhaité faire aucun commentaire sur sa présence au siège du parti de Gbagbo. Toutefois, le secrétaire national du Fpi chargé de la communication a essayé de situer la presse sur l’objet de cette rencontre. «L’ambassadeur des Etats-Unis en Côte d’Ivoire est venu rencontrer la direction du Fpi pour marquer sa volonté d’aider la Côte d’Ivoire à aller de l’avant. La rencontre s’est déroulée dans une atmosphère complètement conviviale, une atmosphère de franchise. Les échanges ont été des plus francs entre les deux délégations. Le président du parti a évoqué tous les problèmes auxquels le Fpi est confronté en ce moment. Et on peut dire au terme de leur conversation que les deux personnalités se sont comprises», a indiqué Bamba Franck Mamadou. Mais il semble aujourd’hui clair que l’Oncle Sam se rapproche du parti de Gbagbo. En l’espace de cinq mois, c’est la seconde fois que le Fpi rencontre la représentation diplomatique américaine à Abidjan. D’abord, Affi N’Guessan a échangé juste avant son départ avec l’ex- ambassadeur Philippe Carter III le 14 août 2013, soit moins de 10 jours après sa sortie de la prison de Bouna. Cette rencontre avec Terence McCulley s’inscrit dans la logique de ce rapprochement. Mais aussi et surtout démontre que les relations entre l’administration Obama et le régime Ouattara (qui faisait l’objet d’une attention particulière de la communauté internationale et qui a même bénéficié de son soutien inconditionnel pour accéder au pouvoir) se sont considérablement dégradées. Les Etats-Unis sont vraisemblablement déçus du pouvoir qui a échoué à réconcilier les Ivoiriens et à instaurer un état de droit. Les «inquiétudes» exprimées par Terence McCulley jeudi dernier quant à l’avenir du pays à l’approche des élections de 2015 montrent bien que l’Oncle Sam ne fait plus confiance au régime quant à sa volonté à conduire des réformes pour garantir un scrutin crédible et une atmosphère politique apaisée. Les Etats- Unis courtisent donc le Fpi.

Anderson Diédri