Côte d'Ivoire: Ça commence à se gâter entre Affi et Ouattara après le remaniement ministériel avorté

Par Aujourd'hui - Remaniement ministériel et entrée des ministres d'Affi N'guessan dans le gouvernement. Alassane Ouattara roule Affi N'guessan dans la farine.

Affi N'guessan, Marcel Gossio, et Hamed Bakayoko. Image d'archives.

La belle osmose observée jusque-là entre Pascal Affi N’guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI) et le pouvoir Ouattara a commencé à connaitre ses premières difficultés, si on en croit des sources proches de l’ancien maire FPI de Bongouanou. A l’origine, la question du remaniement ministériel avorté et qui dit-on, devrait voir le FPI faire son entrée dans l’équipe gouvernementale. Le chef de l’Etat n’aurait pas apprécié les fuites observées autour du projet au point même de se retrouver dans certains journaux de la place. D’où l’annonce faite le lendemain, par Alassane Ouattara, en conseil des ministres que le remaniement ministériel n’est pas à l’ordre du jour et que l’équipe conduite par le premier ministre, Daniel Kablan Duncan, restera en place jusqu’aux élections d’octobre 2015. Dans l’entourage de Ouattara, confie la source, certains, n’hésitent pas à pointer un doigt accusateur en direction d’Affi et les siens, coupables à leurs yeux, de n’avoir pas suffisamment gardé leur langue. Conséquence immédiate de cette mise au point du chef de l’Etat, le désarroi s’est installé dans le camp Affi alors que les uns et les autres croyaient l’affaire déjà dans la poche. L’on rapporte que dans l’attente du grand jour, le champagne avait même été sablé, au domicile de Marcel Gossio pour célébrer l’entrée future au gouvernement. C’est que dans la bataille interne pour le contrôle du parti, le président Affi N’guessan, glisse notre source, comptait énormément sur les postes ministériels à lui promis, pour prendre complètement le dessus sur ses adversaires. Et cela en termes de moyens financiers que la nouvelle donne lui offrirait et de postes à distribuer pour ratisser large au sein des militants appauvris pour la plupart par le régime actuel. Voyant sa stratégie ainsi brouillée, le président du FPI s’ouvrira quelques jours plus tard, au ministre d’Etat, Hamed Bakayoko, à l’effet de convaincre Alassane Ouattara de revenir sur sa décision de ne pas procéder à un remaniement ministériel. Le demandeur en aurait même fait, dit-on, une question de survie politique. En réponse, le ministre de l’Intérieur aurait exprimé ses regrets de ne pouvoir faire grand-chose pour infléchir la posture du chef de l’Etat, surtout que ce dernier a déjà coupé net, publiquement sur la question. Une situation qui a douché l’enthousiasme autour de Pascal Affi N’guessan, où les ‘ministrables’ ont vite fait de ranger au placard, pour l’heure, leurs ambitions ministérielles et commencent à s’interroger sur leur avenir, avec notamment, une crise interne qui dure et une base qui semble avoir pris fait et cause pour les contradicteurs du président Affi si l’on s’en tient aux multiples déclarations émanant des différentes fédérations du parti. Approché sur le sujet, Mamadou Sanogo, le communicateur en chef du président du FPI s’est inscrit en faux sur toute la ligne, criant plutôt à une campagne d’intoxication menée par les adversaires d’Affi pour noircir l’image de ce dernier auprès des militants. « Il n’a jamais été question de l’entrée du FPI au gouvernement. C’est une invention de nos adversaires qui sont prêts à tout pour le contrôle du parti », a conclu Sanogo. Après le couac du gouvernement d’ouverture, Pascal Affi N’guessan et les siens continueront-ils de bénéficier du soutien massif du pouvoir Ouattara pour faire plier l’échine à leurs contradicteurs au sein du FPI ? Les prochains jours nous éclaireront.

Muriel Amon
NB: Les surtitres et les titres sont de la rédaction.