Côte d’Ivoire/ Réconciliation et Cohésion sociale à Kouibly: Un fils du département veut y contribuer-Cinq trophées pour réconcilier le peuple Wê à Kouibly

Le 08 juillet 2011 par IvoireBusiness - Le département de kouibly en pays wê (ouest de la Côte d’Ivoire) s’apprête à vivre au rythme de la cohésion sociale. Pour cause, la

quatrième édition du trophée de « la paix, la fraternité et la réconciliation » se tiendra du 10 août au 10 septembre 2011 et s’étendra cette année sur près de cinq localités que sont : Nenady Tebao, Batiébly, Ouyably-gnondrou, Piandrou et Facobly.
Avant son départ pour le pays, nous avons rencontré l’initiateur de l’évènement, M. Kouhon Guei Marc, cadre wê résident en France et fils du département.

Kouhon Guei Marc.

Le 08 juillet 2011 par IvoireBusiness - Le département de kouibly en pays wê (ouest de la Côte d’Ivoire) s’apprête à vivre au rythme de la cohésion sociale. Pour cause, la

quatrième édition du trophée de « la paix, la fraternité et la réconciliation » se tiendra du 10 août au 10 septembre 2011 et s’étendra cette année sur près de cinq localités que sont : Nenady Tebao, Batiébly, Ouyably-gnondrou, Piandrou et Facobly.
Avant son départ pour le pays, nous avons rencontré l’initiateur de l’évènement, M. Kouhon Guei Marc, cadre wê résident en France et fils du département.

Qui est Marc Guei ?

Je suis Kouhon Guei Marc. Originaire de la Côte d’Ivoire, précisément du département de Kouibly. Je réside en France depuis 2002. Je suis par ailleurs chef d’entreprises.
Quel regard jetez-vous sur la situation post-électorale en Côte d’Ivoire
Je suis heureux de cette question. Fils de l’ouest de la Côte d’Ivoire (Wê), mon peuple a de toutes les crises qui ont eu cours en Côte d’Ivoire, payé le plus lourd tribut. Je ne sais toujours pas pour quelle raison. Mais j’espère que tôt ou tard, nous le saurons. Bref. Malheureusement je ne suis pas trop politique et les questions liées à celles-ci certes m’interpellent en tant que citoyen d’un pays, mais il me sera difficile de vous faire plus de commentaire. J’entends depuis 2002 parler de réconciliation, de paix et de cohésion sociale de la bouche des hommes politiques. Mon souhait est que cela se traduise réellement dans le comportement des uns et des autres. Un peuple martyrisé est un peuple voué au sous développement, à la pauvreté et à l’humiliation. Et si la vengeance devrait être son salut, cela mettrait en péril tout projet de réconciliation et de cohésion sociale. Mon vœu est de voir tous les Ivoiriens unis comme un seul homme pour bâtir une vraie nation ivoirienne.
Vous résidez en France, loin des évènements. Cela n’est –il pas un handicap pour vous en terme de contribution à cette cohésion sociale dont vous parlez ?
Non ; Bien au contraire. Et je crois que la diaspora ivoirienne a de tout temps joué un rôle capital pour non seulement le développement du pays mais aussi pour la cohésion, suppléant parfois à l’Etat. La question qu’il faille se poser, c’est avec quel prisme les autorités ivoiriennes voient ces compatriotes vivant hors du pays ? Comme quelqu’un qui est condamné à sacrifier une partie de son salaire pour subvenir aux besoins de ses parents restés au pays ou bien quelqu’un qui fort de ses expériences peut être un atout pour la construction du pays avec une place et une considération dues à son rang, à l’instar des autres diasporas du monde. Qui plus qu’un fils vivant en Europe peut parler et convaincre ses parents restés au pays et victimes d’une crise quelconque, à pardonner ou à adopter le bon ton ?
Restons dans le bon ton. Concrètement, que fait monsieur Guei Marc dans ce sens ?
Il serait trop prétentieux de vous énumérer ce que je fais ou ce que les autres font en direction de notre pays. Pour le respect des bénéficiaires.

Et pour autant vous êtes sur le point de repartir en Côte d’Ivoire, certainement pour poser d’autres actes.

Vous savez, je n’ai pas pour habitude de parler de moi-même ou encore de mes œuvres. C’est une question d’éducation. J’ai juste voulu répondre à vos questions parce que j’estime qu’il est enfin temps de communiquer sur certains évènements que je crois importants et utiles pour la réconciliation tant prônée par les autorités successives de la Côte d’Ivoire. Pour tout vous dire, je suis en France depuis 2002, et j’ai à mon actif, quatre évènements majeurs en Côte d’Ivoire dont je n’ai jamais fait écho.
Trois ans après mon arrivée en France, j’ai eu la chance de repartir au pays. Nous étions en 2005, bien avant les Accords politiques de Ouagadougou. Voyant la souffrance de la population, j’ai pris mes responsabilités en créant une coopérative agricole dans ma région.
Je vous fais l’économie des autres actions menées en direction de la jeunesse, des vieux et des femmes. Mais aussi en 2007, j’ai initié pour la première fois en pleine crise, une journée culturelle et sportive dénommée « trophée de la paix, de la fraternité et la réconciliation » à Abidjan.
La deuxième édition a eu lieu en 2008, puis la troisième en 2010. Et si la deuxième s’est tenue à Nenady Tebao, la troisième a eu lieu dans trois localités (Nenady Tebao, Totrodrou et Batiébly).
Cette année nous nous apprêtons à repartir pour la 4eme édition qui mettra en jeu, cinq trophées, repartis dans cinq localités du département de Kouibly (Nenady Tébao, Batiébly, Ouyably Gnondrou, Piandrou et Facobly).
Le lancement officiel des cinq trophées se fera le 10 août 2011 à Nenady Tébao. Il sera suivi d’un grand bal populaire. Après quoi, tous les villages retenus rentreront en compétition dans leurs localités respectives. Pareil pour l’apothéose. Elle se fera autour du 10 septembre à Facobly, après la finale du trophée de ladite localité au soir. Ce qui signifie que les quatre autres localités auront fini de jouer leurs finales. On se retrouvera tous à Facobly pour un grand gala de clôture.
On aura donc deux grands moments : le lancement officiel à Nenandy Tébao, le 10 août et la clôture, autour du 10 septembre à Facobly. Ça sera des moments d’intenses communions. Vu qu’avec la guerre, nos parents étaient contraints de se réfugier dans les forêts, abandonnant leurs activités champêtres. On va se dire « A POHI » au début et « ASSè HO» à la fin. Ce qui permettra à tout le monde non seulement de reprendre confiance, mais de réapprendre à vivre ensemble et enfin retourner dans les champs et autres plantations.
Mais comment jouer au foot, alors que dans ces contrés, il n’existe parfois pas de logistique.

Je comprends votre inquiétude. Il est vrai qu’avec la crise, nos villages ont perdu de leur clarté. Mais mon équipe et moi nous y attelons. Il est évident que le minimum pour un match de football c’est d’avoir un terrain de foot avec des buts (filets) et au moins une plate-forme même si celle-ci n’est pas à l’image des grands stades de la capitale. Des dispositions particulières ont déjà été prises dans ce sens et c’est le lieu de rassurer tous les villages retenus. Parlant des trophées, ils, partiront de la France. Pour les récompenses, souffrez que je n’en dévoile pas les montants ici. Seulement, au-delà de la fête, nous avons promis de soulager dans le vrai sens du terme les futurs champions de cette 4e édition.

Qu’en est-il pour la question sécuritaire de l’évènement ?

Certes notre pays a connu la guerre. Certes le peuple wê a payé le plus lourd tribut. Mais nous voulons faire confiance aux nouvelles autorités ivoiriennes dans le cadre de la sécurisation de la région mais également de tout le pays entier. Nous allons leur adresser des correspondances et même les y inviter. Car ce que nous initions appartient à tout ivoirien. Tout le monde doit donc s’approprier l’évènement et faire en sorte que cela se passe dans l’esprit de la réconciliation, la paix et la fraternité.
Nous sommes à la fin de notre entretien

Je vous remercie. Comme je l’ai dit plus haut. Je ne suis qu’un simple citoyen dont le cœur bat pour le retour à la normalité dans son pays de la même façon que des millions d’Ivoiriens de la diaspora. C’est le lieu de lancer un appel pressant à tous mes compatriotes surtout wê d’où qu’ils vivent de se joindre à nous. Car ensemble nous serons forts, pour le bonheur du peuple Wê.

Propos recueillis par Philippe Kouhon, journaliste indépendant
Philippe.kouhon@gmail.com