Côte d’Ivoire : Ouattara dit NON aux "Etats généraux de la République" réclamés par le FPI et Affi

Par IvoireBusiness - Ouattara juge inutiles les "états généraux de la République" réclamés par le camp pro-Gbagbo.

Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a, une nouvelle fois de plus, jugé inutile vendredi à Bouaké (centre, 360 km d'Abidjan) le forum de concertation nationale proposé par le Front populaire ivoirien (FPI, de Laurent Gbagbo) sous le terme "états généraux de la République" et supposé favoriser la réconciliation en Côte d'Ivoire après la crise post-électorale de 2010-2011.

"Ces états généraux, je ne sais pas à quoi ça servirait", a déclaré Alassane Ouattara face à la presse au dernier jour de sa visite dans la région du Gbêkê, au centre du pays.

Pour le FPI, les "états généraux de la République" sont censés être un espace de "débat large, inclusif, franc et sincère sur toutes les questions qui divisent les Ivoiriens depuis plusieurs années, qui constituent les causes de la crise ivoirienne et dont la résolution permettra de fonder un nouveau consensus national pour la paix, la stabilité, l'unité et la réconciliation nationale".

Le FPI a engagé depuis mardi une offensive auprès d' organisations internationales et de missions diplomatiques pour faire accepter son idée alors que le Rassemblement des ré publicains (RDR, parti présidentiel) et M. Ouattara lui-même se sont déjà prononcés contre la tenue d'un tel forum.

Pour Alassane Ouattara, ce forum est une "perte de temps" d' autant plus que les questions à débattre (foncier rural, nationalité, éligibilité et autres), selon lui, ont été déjà traitées lors de forum et rencontres antérieurs.

Le chef de l’Etat, candidat déclaré à sa succession pour un deuxième mandat, a appelé le FPI à "se mettre au travail" en vue des élections présidentielles à venir.

"Qu'ils se mettent au travail, ce serait plus utile que de vouloir faire des réunions pour bavarder et distraire le monde", a lancé Alassane Ouattara.

"Les élections présidentielles prochaines auront bien lieu en octobre 2015 et 2015 c'est dans moins de deux ans, je les invite à se mettre au travail et à préparer les élections de 2015", a-t-il insisté.

Deux ans après la crise qui a fait au moins 3.000 morts suite au refus de l’actuel chef de l’Etat Alassane Dramane Ouattara de reconnaître la victoire de Laurent Gbagbo à l'élection de novembre 2010, la cohésion sociale reste fragilisée en Côte d'Ivoire encore divisée entre pro-Ouattara et pro-Gbagbo.

Le gouvernement a mis en place une Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) pour ramener la cohésion sociale dans le pays et est en outre engagé dans un dialogue avec l'opposition pro- Gbagbo, mais dans un cas comme dans l'autre, les résultats obtenus paraissent minces.
Charles Konan Banny vient lui-même d’ailleurs de reconnaître l’échec de sa Commission.

Serge Touré avec Xinhua