Côte d’ivoire - Maladie de Ouattara : Y a-t-il un caporal par là ?

Par Diaspo Tv - Y a-t-il un caporal par là ?

Sans être un partisan de la prise du pouvoir par les armes, les circonstances actuelles en Côte d’Ivoire nous poussent à mener la réflexion suivante : Et si l’histoire se répétait ?
1993-2014 : voilà 21 ans que le premier président de la Côte d’Ivoire nous quittait dans des conditions non encore élucidées. D’une banale opération de la prostate à l’annonce de son décès plusieurs mois après, les Ivoiriens ont vécu dans la peur et l’intrigue. Houphouët, peut être malade, mais personne n’osait parier sur sa mort. C’était le messie, le dieu vivant non pas seulement pour les ivoiriens, mais pour beaucoup d’africains, voire européens. Mais un 7 décembre 1993, le gouvernement conduit par l’actuel Chef de l’Etat, Alassane Ouattara annonçait la disparition subite du père de la nation depuis son village natal de Yamoussoukro. Une annonce qui n’a pu donner de la voix aux opposants les plus farouches de l’époque tels que Laurent Gbagbo. « Enterrons le président Houphouët dignement » avait recommandé le woody de Mama. En outre si aucun signe de prise de pouvoir par l’armée ne pointait, la gendarmerie va tout simplement obéir à l’ordre constitutionnel et favoriser la prise du pouvoir par le Dauphin constitutionnel, Aimé Henri Konan Bédié, alors président de l’Assemblée nationale. Le problème est que 1993 et 2014 se suivent sans vraiment se ressembler. Et si le contexte peut être pareil (absence prolongé du président, donc application de l’article 40, après celle de l’article 53), les circonstances s’avèrent bien différentes. Entre une période de paix et une période de crise, il y a un pas. Et ce pas a déjà été franchi à plusieurs reprises. La Côte d’Ivoire qui ne cesse de revendiquer sa souveraineté a vu par plusieurs fois ses textes de lois transgressés. Des jeunes gens du général Robert Guei en 99 aux Forces nouvelles de Guillaume Soro en 2002, ou encore aux FRCI de Ouattara en 2011. Tout ce qu’il y a d’anti constitutionnel est passé par là.
Enfin, et c’est l’essence de notre réflexion, au moment où des voix s’élèvent pour réclamer l’application de la constitution soit-elle en son article 40 ou 53, peut-on aujourd’hui espérer enfin le meilleur pour la Côte d’ivoire, après plus d’une décennie de crise, un vrai retour à l’ordre constitutionnel, donc à la normalisation de la vie socio politique ? Ou bien au contraire, ce sera une énième occasion pour un éventuel Bidasse ou Pioupiou (caporal) de nous faire revivre le passé…Un autre coup d’état. Car pour un peuple, donc pour une population aussi fragilisée par une guerre a lui imposée il y a de cela 3 ans et dont les séquelles sont encore visibles, la seule prière à formuler en cette période d’incertitude, c’est bien le respect des institutions de la république, seul gage pour une paix durable et cela au nom de la continuité de l’Etat, un principe pour tout état démocratique. Les jours suivants nous situeront !

Philippe Kouhon/ Journaliste d’investigation (Diaspo Tv)