Côte d’Ivoire/ La transition inévitable: Même la CEI dénonce les affiches de l'opposition déchirées par les pro-Ouattara

La commission électorale indépendante (CEI) a reconnu vendredi que les affiches des adversaires d’Alassane Ouattara à l'élection présidentielle, sont déchirées par les partisans de ce dernier.
Elle a donc appelé au cours d’un point de presse, les Ivoiriens à ne pas « déchirer » les affiches de campagne, après des plaintes de certains candidats.
En effet, les candidats Kouadio Konan Bertin et Affi N’guessan ont dénoncé le fait que leurs affiches de campagnes soient déchirées par les partisans d’Alassane Ouattara, et leurs partisans menacés de mort.

« Il nous revient que les affiches de certains candidats sont déchirés dans certains lieux, nous appelons nos compatriotes à s’abstenir de commettre de tels actes de violence qui ne sont pas démocratiques », a déploré la porte-parole de la CEI, Victoire Alley.
La CEI par cette déclaration, reconnait non seulement que les conditions d’un scrutin juste équitable ne sont pas réunies d'un point de vue sécuritaire, mais surtout son impuissance devant ce phénomène. Son seul moyen de pression, lancer un vague appel.

Par ailleurs, devant le boycott massif des électeurs à retirer leurs cartes d’électeurs à l’appel du Front populaire ivoirien de Laurent Gbagbo, la CEI a invité de nouveau « tous les électeurs à bien vouloir retirer » les cartes électorales dans les différents bureaux de vote car la fin de l’opération prévue samedi.
Mais au moment où nous mettons sous presse samedi, les bureaux de la CEI restaient désespérément vides.

Débutée le 09 octobre, la campagne électorale devrait prendre fin le 23 octobre.
L’élection présidentielle du 25 octobre prochain semble de plus en plus incertaine car l’opposition et les syndicats dénoncent des conditions minimales non réunies, et lancent un appel au boycott du scrutin.
Tous proposent un dialogue avec le chef de l’Etat pour l’organisation d’élections justes et équitables dans un environnement apaisé, un report de l’élection présidentielle du 25 octobre prochain, et la mise sur pied d’une transition politique.
Essy Amara serait d’ailleurs pressenti pour occuper le poste de président de la Transition.
Les ivoiriens dans leur grande majorité, sont favorables à une transition politique et l’ont fait savoir à plusieurs reprises.
L’Elysée, l’Union africaine, la CEDEAO, le Sénat américain, et la Maison Blanche, seraient favorables à un report du scrutin et l’organisation d’un scrutin juste et équitable, dans le strict respect de la Constitution.
Et cerise sur le gâteau, la CEI reconnait que les affiches des candidats de l'opposition sont déchirées par les adversaires de Ouattara.
La transition semble de plus en plus inévitable.

Patrice Lecomte