Côte d’Ivoire - Grosse frayeur au ministère de la Défense: Les militaires mutins roulés dans la farine. Le Ministre Koffi Koffi Paul échappe à une séquestration de gendarmes mutins

Par IVOIREBUSINESS - Les militaires mutins ruminent leur colère après le paiement d'un maigre acompte 700.000 Fcfa sur 5 millions de Fcfa de primes de guerre pour renverser Gbagbo. Echec également des négociations entre le ministre de la défense et les gendarmes mutins. Ces derniers tentent de le séquestrer. Il prend la fuite par une porte dérobée.

Koffi Koffi Paul, ministre délégué à la Défense.

Le ministre ivoirien de la Défense, Paul Koffi Koffi, a échappé mardi soir à une séquestration après l'échec des négociations avec des gendarmes réclamant un profil de carrière, a-t-on appris de source proche des gendarmes mutins.
En effet, à la suite des militaires mutins qui ruminaient leur colère pour avoir été roulés dans la farine par le chef de l'Etat après le paiement d'un maigre acompte de 700.000 Fcfa de primes de guerre par soldat au lieu des 2,5 millions convenus sur les 5 millions de Fcfa promis pour renverser Laurent Gbagbo, les gendarmes ont décidé de se soulever pour se faire entendre.
La tension était à son paroxysme car ils ont séquestré leur ministre de tutelle, qui a eu pu s'enfuir grâce une porte dérobée.

Les gendarmes, environ 300, recrutés en 2005 sous l'égide de la Police des Nations Unies (UNPOL), conformément à l'Accord de Pretoria pour répondre aux soucis de la sécurisation des élections de 2010, réclament le paiement de leurs arriérés de salaires depuis 2005, et refusent d'être pris en compte comme s'ils avaient été recrutés en 2011.

Mardi aux environs de 17h00 au ministère de la Défense, les choses ont mal tourné avec le ministre Paul Koffi Koffi à son cabinet. La rencontre s'est achevée vers 19h30 en queue de poisson et n'a pas permis aux gendarmes d'avoir gain de cause.
Ils décident alors de séquestrer le ministre jusqu'à satisfaction de leurs revendications.

L'un des gendarmes mutins raconte: "Le ministre a dit à notre délégation de quatre personnes, en présence du Commandant supérieur de la gendarmerie, le Général de Corps d'armée, Gervais Kouassi que de 2005 à 2011 nous n'étions pas reconnus".

Selon un autre, cette situation est intolérable: "Cette situation nous pose un réel problème de pécule et de profil de carrière car de 2005 à 2009, nous avons été affectés au sein du CCI (Centre de commandement intégré). Pendant ce temps, nous rédigions des procès-verbaux utilisés par les Procureurs. Et aujourd'hui, on nous dit qu'on n'est pas reconnu", dira-t-il.
La tension était vive au ministère de la Défense et le pire évité de justesse. Le Ministre séquestré par les gendarmes, a eu son salut grâce à ses gardes du corps et en prenant la poutre d'escampette par une porte dérobée du ministère, selon un témoin.

Ayant constaté la fuite du ministre, les "gendarmes UNPOL" se dirigent à Cocody dans les locaux de la Grande Chancellerie pour "soumettre" leur "problème à la Grande Chancelière Henriette Dagri Diabaté".
Manque de pot pour eux, cette dernière est absente.
Ils décident de revenir à la charge Jeudi avec leurs camarades en poste à l'intérieur du pays.
Affaire à suivre.

Eric Lassale