Côte d’Ivoire: début du recensement dans l'indifference et le cafouillage, alors que 100.000 ivoiriens sont en exil

Par IVOIREBUSINESS - début du recensement dans l'indifference et le cafouillage. Le couple Ouattara parmi les seuls recensés.

Le premier recensement général de la population en Côte d'Ivoire depuis 16 ans, a démarré lundi dans le cafouillage et l'indifférence, faute d'agents recenseurs, a constaté un journaliste d'IvoireBusiness.
Les agents formateurs n'ont pas encore été formés, si bien que l'opération n'a pas débuté sur le terrain comme prévu.
Cette opération se déroule au moment où plus de 100.000 ivoiriens sont encore en exil, ce qui pour plusieurs analystes est une aberration.
Hier, Sseuls le couple Alassane et Dominique Ouattara, et plusieurs dignitaires du régime parmi lesquels le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko et celui du Plan Albert Mabri Toikeusse , ont été recensés au domicile présidentiel d'Abidjan-Riviera Golf, par une jeune enquêtrice vêtue d'un gilet de couleur orange.
Le Front populaire ivoirien, principal parti d'opposition, s'oppose à ce recensement et invite le gouvernement à différer cette opération de recensement de la population et de l’habitat, qui selon elle exclut une grande partie des Ivoiriens encore en exil après la crise postélectorale, dans un communiqué publié dimanche.
Affi Nguessan, Pdt du FPI Le Front populaire ivoirien (Fpi, opposition) invite le pouvoir à différer cette opération et à œuvrer avec responsabilité à la normalisation de la vie sociale et politique en Côte d’Ivoire en réglant la question de l’insécurité pour rassurer les populations, aujourd’hui traumatisées.
Selon le FPI, ce 4ème recensement général de la population et de l’habitat (RGPH-2013), ne peut intervenir « dans un contexte sociopolitique d’insécurité généralisée, d’ostracisme, de traque et d’exil forcé d’une grande partie de la population ».
Pour le FPI, « le recrutement des 30.000 agents recenseurs s’est fait sur des bases politico ethniques », ce qui pourrait compromettre « gravement la fiabilité et la crédibilité des données démographiques et socioéconomiques à recueillir ». Le FPI « dénonce le dessein inavoué du pouvoir d’exclure une grande partie des ivoiriens de ce recensement au profit des nouveaux immigrants qui sont massivement entrés en Côte d’Ivoire à la faveur de la guerre postélectorale, pour des visées électoralistes ».
D’un coût global de 12 milliards de francs CFA (environ 18 millions d’euros), l’opération mobilisera 30.000 agents.

Eric Lassale