Côte d’Ivoire : Alassane Dramane Ouattara pris dans le piège du déni et de ses propres mensonges. Quand les exilés dans leur refuge au Ghana donnent des leçons d’humanisme et de dignité à Alassane Dramane Ouattara ! Par Claude KOUDOU

Par IvoireBusiness - Côte d’Ivoire. Alassane Dramane Ouattara pris dans le piège du déni et de ses propres mensonges. Quand les exilés dans leur refuge au Ghana donnent des leçons d’humanisme et de dignité à Alassane Dramane Ouattara ! Par Claude KOUDOU.

Claude KOUDOU.

Le 11 avril 2011, Nicolas Sarkozy trompa l’ONU pour l’entraîner dans la destitution de Laurent Gbagbo et le déporter à La Haye. Bien avant ce forfait, des campagnes intenses dans les médias-relais par des commis à la promotion de la violence politique, à l’intoxication sous le manteau de valeurs humanitaires, ont diabolisé le père du multipartisme, Laurent Gbagbo, actuellement détenu arbitrairement à La Haye avec Charles Blé Goudé. Par des pirouettes enduites de cosmétiques, et fidèles à leur idée que la brutalité et le traumatisme administrés à des peuples pourraient les assujettir et les détourner de leur désir d’émancipation et développement, les autorités françaises successives et le pion – Alassane Dramane Ouattara – des institutions de Bretton woods ont mordu la poussière devant la détermination du peuple de Côte d’Ivoire.

Depuis 2012, ils ont beau brandir des chiffres de croissance à deux chiffres, repoussant par la même occasion, par un revers de la main, les pires souffrances que les populations endurent dans leur vécu quotidien, le maquillage ne porte pas. Dans un pays où les populations sont paupérisées ; où l’expression d’opinions contraires est réprimée ; où des prisonniers politiques sont en détention sans jugement ; où la corruption et une mauvaise gouvernance incidente sont légion ; où le rattrapage ethnique cultivé par le chef de l’Etat fait de nombreux dégâts, le pouvoir et des partenaires qui commercent avec lui devraient se raviser parce que leurs campagnes de communication pour maquiller les réalités ne marchent pas.

Ouattara ne veut pas de la réconciliation nationale. Nous en voulons pour preuve l’incarcération de tous les opposants qu’il a mis en prison alors qu’il les a appelés à rentrer au pays. Les maltraitances de tous les « pro-Gbagbo » quand ils sont dans leur propre pays, retentissent donc encore et toujours dans les têtes des concernés. C’est dans ces conditions qu’après des vagues d’extraditions violentes et des tentatives d’enlèvements au Ghana de cadres du régime de Laurent Gbagbo par le ministre Hamed Bakayoko, que la ministre Mariatou Koné arrive dans des camps de réfugiés pour demander aux exilés qu’ils retournent en Côte d’Ivoire. Les exilés opposent alors une réaction appropriée. En effet, ils demandent la mise en liberté de tous les détenus politiques qui croupissent dans les geôles du pouvoir dans le cadre d’une chasse aux sorcières. Les réfugiés estiment que le pouvoir doit aller dans le sens d’une réconciliation nationale viable. Ce qui suppose un dialogue politique avec Laurent Gbagbo – qui s’impose sans conteste comme clé de voûte de la réconciliation nationale – et le retour sécurisé de tous ceux qui risquent leur vie en rentrant au pays dans les conditions actuelles.

La leçon des exilés au Ghana doit faire école pendant que le procès à la cour pénale internationale, dans la tournure de ses débats exacerbe l’humiliation et les frustrations des victimes. Le monde se convainc au fur et à mesure de ce que le procès contre Laurent Gbagbo est orienté. Quand l’accusation continue de faire défiler des témoins qui n’ont rien à reprocher à Laurent Gbagbo dans le but d’asseoir le dilatoire, alors que l’observation de la dignité devrait appeler à l’arrêt de cette parodie de justice, on se demande si les grands pays qui actionnent le Conseil de sécurité pour donner des mandats à la CPI, sont encore en capacité de donner des leçons sur des valeurs. La France qui voit son image ternir en Afrique à cause de sa posture trouble, aurait intérêt à se démarquer du pouvoir totalitaire d’Abidjan, au lieu de continuer à s’enfoncer avec des déclarations diplomatiques qui ne convainquent plus l’opinion africaine et une partie de plus en plus grandissante de celle occidentale.

Une contribution de Claude KOUDOU